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Les pharmaciens seront en grève le 30 mai


Rédigé le Jeudi 25 Avril 2024 par Margot Fournié


Les syndicats de pharmaciens ont appelé à une grève nationale le 30 mai. Lors d’une réunion qui s’est tenue le 24 avril à Marseille, ils dénoncent un manque de moyens, des ruptures de stocks et un projet de loi qui permettrait la vente en ligne de médicaments,


Le syndicat général des pharmaciens des Bouches-du-Rhône (FSPF 13) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (Uspo 13) ont appelé les officines à fermer leurs portes le 30 mai. Pour motiver leur geste, les professionnels ont mis en avant leurs difficultés financières. « Nos honoraires n’ont pas été revus depuis 2020 » a exposé Valérie Ollier, présidente du syndicat général des pharmaciens des Bouches-du-Rhône, le FSPF13.

« Entre-temps, il y a eu la Covid, une inflation de l’ordre de 15 %, des salaires qui n'ont augmenté que de 9 %, des charges qui peuvent aller jusqu’à 28 %. Nous n’avons pas de liberté sur les prix. Automatiquement, donc, nos marges s’effondrent », a-t-elle insisté, en ajoutant que « les discussions avec le directeur de la Caisse d’assurance maladie, Thomas Fâtome, n’ont rien donné.»

Une ordonnance sur trois ne peut pas être complétée

Cette situation financière est compliquée par les ruptures de stocks de médicaments. « C’est une ordonnance sur trois que nous ne pouvons pas compléter. Il y a une dizaine d’années 400 médicaments étaient en rupture. Aujourd’hui, on en est à 4 900 », a lancé Patrick Raimon, président de l’USPO 13, en insistant sur le fait que les pharmaciens « passent entre 9 h et 12 h par semaine à essayer de résoudre ces ruptures. »

En face, les malades s’impatientent. Stéphane Pichon, le président de l’ordre des pharmaciens Paca Corse, a assuré que « certains patients ont porté plainte contre des pharmaciens parce qu’ils ne trouvent pas de médicaments.»

« Notre futur ex-champion français va devenir un laboratoire qui aura des ruptures. »

Pour lutter contre les ruptures de stocks, les représentants des syndicats de pharmaciens ont demandé le maintien des laboratoires français. Dans ce contexte, la mise en vente du laboratoire français Biogaran les inquiète fortement. Avec cette vente  à une entreprise étrangère, le président de l’USPO 13 redoute que le laboratoire ne se tourne bientôt vers des pays où les prix de vente sont plus attractifs. « Notre futur ex-champion français va devenir un laboratoire qui aura des ruptures. C’est une perte de chance pour notre population », a-t-il garanti.

Un projet de loi permettrait la vente de médicaments en ligne

Là dessus, est encore venu se greffer le projet de loi du député des Français de Suisse, Marc Ferraci. Le texte n’a pas encore été rendu public, mais les pharmaciens ont été alertés de son contenu par le député Louis Marguerite en février et Stéphanie Rist en avril. « On a aussi un compte-rendu d’une réunion qui s’est tenue à Bercy en février », a appuyé le président de l’USPO 13. « Ce projet de loi prévoirait d’ouvrir le marché des médicaments à la vente sur internet ou en grande surface, et de faire entrer des groupes financiers ou des fonds de pension dans la pharmacie. »

« C’est une attaque frontale contre la profession », s’est exclamé Stéphane Pichon, en promettant que la grève sera suivie. Il ajoute qu’« il n’y aura pas de pharmacie de garde le 30 mai. En cas d’urgence, il faudra aller à l’Hôpital.»



Margot Fournié

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