Trois questions à Jean-Philippe Salducci, président de l’Union maritime et fluviale de Marseille-Fos.
Le port a perdu 1,5 MT en 2014. Est-ce un sujet d’inquiétude pour les professionnels que vous représentez ?
Nous subissons la restructuration de l’industrie du raffinage qui affecte les trafics de vracs liquides. Néanmoins, le fret conteneurisé massifié à l’Ouest et la croisière à l’Est constituent des filières porteuses.
Les armateurs plaident pour une accentuation de la massification sur le fleuve et sur le fer. Comment répondre à leurs attentes ?
Les terminaux conteneurs de Fos ont fait un bond de 10% en 2014 alors que ceux du range nord et sud progressaient de 5 et 4 % respectivement. Avec 100 000 conteneurs supplémentaires par an à Fos, l’UMF s’attache à trouver une solution pour évacuer le fret et améliorer la fluidité du passage portuaire par des connexions à l’hinterland. Sur la seule année 2014, la part des conteneurs transportée sur le rail est en hausse de 14% et celle du fleuve de 22%.
Avec l’inscription de Marseille dans les réseaux transeuropéens de transport (RTE-T), corridors VI (Nord-Sud), il y a deux ans, et corridor II (Est-Ouest) fin 2016, nous disposerons d’une haute qualité de service avec un transit time fixe au moment même où l’Allemagne va engager des travaux de rénovation ferroviaire sur la rive droite du Rhin. Nous avons une carte à jouer car ces travaux devraient durer plusieurs années avec une réduction des capacités ferroviaires allemandes. Nous travaillons à l’intégration de la liaison Marseille-Genève dans le corridor II.
Au sein de la société MGI, dont l’UMF est actionnaire, nous travaillons sur un module permettant de dédouaner les marchandises massifiées pendant le transport fluvial. C’est un moyen de conférer davantage de compétitivité à ce mode de transport. Le comblement de la rotule sur les terminaux Fos 2XL d’ici deux ou trois ans permettra une seule escale de navire fluvio-maritime contre deux actuellement.
Où en sont les relations entre professionnels et le port de Marseille ?
Nous sommes entrés dans une nouvelle ère marquée par une unité de place entre le GPMM, Via Marseille Fos, l’UMF et l’UPE. Nous communiquons ensemble de manière fluide et rapide. La dynamique est enclenchée à Marseille.
Propos recueillis par Nathalie Bureau du Colombier
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