A 64 ans, le directeur général de MSC France Stephan Snijders, a posé sac à terre au terme de 42 années au service du shipping dont 22 passés à construire le réseau français de l’armement italo-suisse. Le 25 juin dernier, il a officiellement passé la main à Philippe Lestrade.
Quelque 500 professionnels issus la communauté portuaire marseillaise et également la direction de MSC venue de Rome, Anvers et Genève se sont pressés pour rendre hommage à la carrière du patron de MSC France Stephan Snijders, rompant ainsi avec sa discrétion légendaire. Lors de cette cérémonie qui se tenait sur le roof-top des Terrasses du port, la présidente du directoire du Grand Port Maritime de Marseille a souligné le poids économique croissant de MSC dans l’économie portuaire phocéenne aussi bien dans la croisière, les conteneurs et la manutention avec Seayard.
474 800 croisiéristes, 210 000 Evp
« MSC a contribué au rayonnement de Marseille à l’international en s’associant à Fos 2XL. Le trafic conteneurs de MSC est passé de 80 000 Evp en 2003 à 210 000 Evp en 2014 », a souligné Christine Cabau-Woehrel tout en rappelant la présence de MSC au capital du Marseille Provence Cruise Center (à parité aux côtés de Costa Croisières) et la construction du nouveau siège social de MSC à l’Estaque en 2012. L’incroyable ascension de MSC Croisières (8% du CA du groupe MSC) a débuté en 1998 avec 18 escales du paquebot Melody et quelque 19 000 passagers. 2003 marquera un tournant dans cette filière avec 34 escales et 50 000 passagers à Marseille. En 2015, une nouvelle étape sera franchie avec pas moins de 130 escales annoncées pour 474 800 croisiéristes.
Stephan Snijders, qui se consacre désormais à sa famille, gardera néanmoins un pied dans le shipping puisqu’il entend œuvrer au niveau national à la professionnalisation du métier d’agent maritime et au rapprochement des fédérations professionnelles d’agents FACAM et SNAM. Tout aussi discret, son successeur Philippe Lestrade, 40 ans, a rejoint MSC en 2006. Ancien directeur de MSC Tanzanie, il a fait ses armes en Afrique. Premier défi ? Marcher dans les pas d’un homme à la fois craint et respecté.
Nathalie BUREAU DU COLOMBIER
Photo : Stephan Snijders passe la main à Philippe Lestrade comme directeur général de MSC France. (Photo NBC)
Gianluigi Aponte : « Nous ne sommes pas intéressés au rachat de la SNCM »
Encore plus discret que son staff, Gianluigi Aponte, président fondateur du groupe MSC, avait fait le déplacement à Marseille. Interrogé sur l’évolution du GPMM, il porte un regard toujours aussi aiguisé sur son potentiel de développement au niveau des trafics et sur la nécessité d’élargir son hinterland. « Le port doit augmenter les fréquences de ses navettes ferroviaires avec Lyon », a-t-il suggéré. Interrogé sur une éventuelle offre de rachat de la SNCM, l’acquéreur du Napoléon Bonaparte, a indiqué « ne pas être intéressé » par la mise en vente de la compagnie française.
A la tête d’un empire qui réalise un chiffre d’affaires annuel « supérieur à 27 milliards de dollars » et emploie « 58 000 salariés », MSC dispose d’un carnet de commandes particulièrement étoffé avec « 60 porte-conteneurs et 5 paquebots en commande ».
Deuxième armateur mondial de lignes maritimes régulières conteneurisées devant CMA CGM, MSC se trouve à la barre d’une flotte de 490 porte-conteneurs. L’armement italo-suisse fidèle à Saint-Nazaire pour la construction de ses paquebots en opère désormais 12.
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