“Provence, Fabrique des possibles” a repris la parole dès la rentrée, pour insister sur la nécessité d'accélérer les décisions autour du Golfe de Fos. (Photo JC Barla)
La perspective de voir encore le Premier ministre et le gouvernement tomber dans les prochains jours a de quoi inquiéter les milieux économiques dans une conjoncture déjà morose et une confiance globale dans le politique bien ébranlée. Des décisions importantes risquent de ne pas être prises durant des mois et fragiliser tout ce qui peut aujourd’hui paraître potentiellement positif. Provence, Fabrique des possibles, collectif de plus d’une centaine d’industriels et organisations professionnelles, espère que personne ne perdra le sens des priorités, comme il l’a rappelé ce 3 septembre à Marseille, dans sa conférence de rentrée.
Près d’une cinquantaine de projets industriels, énergétiques, logistiques, d’infrastructures semblent promis au territoire départemental d’ici à 2030/2035 et, aux yeux du collectif, aucun d’entre eux ne peut attendre que les actes effectifs des pouvoirs publics s’éternisent. « Signée en février 2025, la feuille de route pour le développement industriel du golfe de Fos-Etang de Berre définit exactement ce qu’il faut faire, explique Jean-Michel Diaz, président du Groupement maritime et industriel de Fos et région (GMIF). Ne nous trompons pas de schéma. Nous avons montré que nous savions embarquer un collectif sur ce territoire, il est fondamental de continuer à développer notre démarche. Les projets sont là, il faut qu’ils aboutissent ».
Près d’une cinquantaine de projets industriels, énergétiques, logistiques, d’infrastructures semblent promis au territoire départemental d’ici à 2030/2035 et, aux yeux du collectif, aucun d’entre eux ne peut attendre que les actes effectifs des pouvoirs publics s’éternisent. « Signée en février 2025, la feuille de route pour le développement industriel du golfe de Fos-Etang de Berre définit exactement ce qu’il faut faire, explique Jean-Michel Diaz, président du Groupement maritime et industriel de Fos et région (GMIF). Ne nous trompons pas de schéma. Nous avons montré que nous savions embarquer un collectif sur ce territoire, il est fondamental de continuer à développer notre démarche. Les projets sont là, il faut qu’ils aboutissent ».
Une ligne à tirer vers le très long terme
Pour Provence Fabrique des possibles la priorité des priorités reste la ligne très haute tension (400 kV) entre Jonquières-Saint-Vincent et Fos-sur-Mer, souvent contestée dans le débat public sur l’avenir de Fos-Berre qui s'est achevé le 13 juillet et dont le rapport sera publiquement présenté le 18 septembre à Istres. Directeur du projet Neocarb à Fos qu’il qualifie « d’électro-intensif », Jérôme Giraud rappelle que sa réalisation implique que toutes les conditions d’approvisionnement énergétique soient réunies en termes de capacité, de fiabilisation et ce, « dans des délais raisonnables ». Quant à Caroline Ritzenthaler, directrice de la transition écologique et des grands projets d’EDF à Marseille, elle souligne combien cette nouvelle ligne est « un maillon incontournable, structurant pour le long terme ». Elle met en garde, précisant que « nous n’aurons pas deux fois l’occasion de renforcer la sécurisation électrique de toute la région et si on veut assurer l’avenir pour les 80 à 90 prochaines années, on ne peut pas se contenter d’une solution dégradée ».
Le Port de Marseille-Fos planche pour sa part avec les services de l’État sur l’approvisionnement en eau des installations industrielles existantes et futures. Hervé Martel, son président du directoire, estime que le besoin devrait augmenter de 70 %, de 25 millions de mètres cubes actuellement à 43 millions de mètres cubes demain, dans les meilleurs scénarii d’implantations. Sur sa table également, les questions de compensations environnementales, d’effets cumulés des projets, sont apparues comme des préoccupations majeures des habitants et des associations lors du débat public.
Le Port de Marseille-Fos planche pour sa part avec les services de l’État sur l’approvisionnement en eau des installations industrielles existantes et futures. Hervé Martel, son président du directoire, estime que le besoin devrait augmenter de 70 %, de 25 millions de mètres cubes actuellement à 43 millions de mètres cubes demain, dans les meilleurs scénarii d’implantations. Sur sa table également, les questions de compensations environnementales, d’effets cumulés des projets, sont apparues comme des préoccupations majeures des habitants et des associations lors du débat public.
Sensibilisations tous azimuts
Pour Stéphane Bergamini, délégué général de France Chimie Méditerranée, « Fos-Berre peut devenir un pôle de référence bas carbone » en France et en Europe, si tout le monde s’empare de l’urgence à accélérer décisions, autorisations et réalisations. « Nous sommes à un virage », dit-il. Même opinion du côté de Pascal Kuhn, président de l’UIMM Alpes-Méditerranée, pour qui le manifeste de Provence, Fabrique des possibles doit inspirer les actions. « Sans industrie, il n’y a pas d’avenir parce que c'est elle qui crée la richesse », résume-t-il. Les prochains mois, le collectif, avec l’appui du cabinet Stan à Marseille, va s’employer à répéter ce message aux élus politiques, locaux, nationaux et européens, tout comme au grand public, pour convaincre tout le monde que l’industrie est la solution la plus acceptable si on veut renouer avec une dynamique de croissance en France. Il n'oubliera pas dans son message les entreprises elles-mêmes afin de les inciter à renforcer et à conforter le mouvement lancé.