Quand Marseille se rêve en capitale méditerranéenne de la mode…


Rédigé le Vendredi 16 Septembre 2016 par oolive




Un « Fashion breakfast », organisé par l’agence de communication Encore Nous, a réuni aux Docks Village une dizaine d’experts du secteur de la mode pour témoigner de cette spécificité marseillaise.

 

Un CA d’1 milliard d’euros réalisé dans les Bouches-du-Rhône*, plus de 19 000 personnes** employées dans la filière textile-habillement et une place pour Marseille de deuxième ville de mode… derrière Paris. Il faut remonter au XVIIIe siècle pour constater l’éclosion de ce secteur dopé au fil des siècles par le métissage et le brassage culturel propres à la cité phocéenne. Aujourd’hui, « cette ville  de mode qui devient une ville à la mode », suivant le mot de Didier Parakian, adjoint au maire, délégué à l’économie,  abrite un véritable ecosystème avec des fleurons comme American Vintage, Sessun ou Kaporal jusqu’à de jeunes marques audacieuses, avec également la Maison Méditerranéenne des Métiers de la Mode, un musée dédié, etc.

Initiatrice de cette synergie depuis 30 ans, Maryline Bellieud-Vigouroux  a précisé les deux missions de l’incubateur qu’est la MMMM. « D’abord, la formation. Nous sommes les premiers en France à avoir mis en place un master de management des métiers de la mode. A la sortie, nos diplômés sont recrutés. Deuxième priorité ? Accompagner l’émergence de marques. C’est un combat, mais nous sommes soutenus par les collectivités et les mécènes ». Et  d’insister : « Ce qui est fait à Marseille ne peut l’être à Paris. Notre innovation, c’est notre différence ».

Pour sa part, Matthieu Gamet, son président, (par ailleurs dirigeant de Kulte), a estimé que Marseille devait prendre « sa place  de hub méditerranéen de la mode urbaine ». Pour ce faire, la MMMM se démène : « On associe les jeunes créateurs aux industriels, on a organisé la première édition OpenmyMed valorisant l’excellence méditerranéene et locale, avec le couturier Yacine Aouadi en invité d’honneur »…

Quant à Dimitri Sacalis, directeur des collections et achats  de Kaporal (plus de 120 personnes, CA : 125 M€ prévus cette année), il a annoncé le lancement en novembre prochain du « Jean de Nîmes » produit 100% en France… ou presque. Après les interventions de trois jeunes créatrices installées aux Docks (Valentine &co, Laulane, Stockholmsyndrome), le mot de la fin est revenu à Françoise Gaillard, laquelle, en historienne des  idées, a mis en évidence le caractère libre et coloré de la mode marseillaise, inspirée de la culture  du bassin méditerranéen. Et a élargi le débat : « Dans cette société de mondialisation où les revendications identitaires peuvent se manifester par le vêtement, les créateurs participent à lutter contre le repli, mais aussi contre l’uniformisation ».

Marie-Odile Helme

* Source : CCIMP

** Etude AGAM 2012

 

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