Sartorius s’arme pour le futur de la santé


Rédigé le Mercredi 18 Juin 2025 par Jean-Christophe Barla


Avec ses installations inaugurées le 17 juin à Aubagne, fruit d’un investissement de 200 millions d’euros, le groupe se donne les moyens de croître durablement dans les solutions pour l’industrie biopharmaceutique.


Le siège de Sartorius France a été reconfiguré sur place à Aubagne. (Photo JC Barla)
« Le vieillissement de la population en Europe, la progression démographique, le besoin d’accès aux soins dans les pays en développement vont réclamer de plus en plus de médicaments pour y répondre. Nous sommes un fournisseur leader, basé en France, apte à accompagner les innovations de nos clients et continuer à croître. La souveraineté, nous en avons mesuré l’importance quand quatre camions par jour sortaient de ce site pour contribuer à la fabrication des vaccins » indique Olivier Guitard, directeur général de Sartorius France. Le « campus scientifique, industriel et technologique » où travaillent 1 100 personnes qui a été inauguré ce 17 juin à Aubagne dote l’industriel, spécialiste des dispositifs et consommables médicaux (bioréacteurs, poches à usage unique, filtres spéciaux…), de moyens de pointe sur toute sa chaîne d’intervention.

Sartorius a réalisé 3,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024. « Avec toutes les transformations engagées, nous avons quadruplé l’emprise de ce site pour 200 millions d’euros, poursuit-il. Notre direction nous a fait confiance et nous avons bénéficié d’un jeu collectif des hommes et des femmes politiques de la région pour que ce projet se concrétise en Provence. Les salariés arrivent avec le sourire, au point que certains ne veulent plus télétravailler ! Sartorius a également fortement investi en Allemagne. A nous d’être à la hauteur désormais des bâtiments construits ».

Long travail d’innovation

Dans le show-room près du hall d’accueil et du grand escalier qui mène vers les bureaux, l’entreprise expose différents matériels qu’elle fournit à ses clients. Des casques de réalité virtuelle aident chaque visiteur à comprendre aussi comment son apport s’avère primordial pour tous ceux qui œuvrent sur des vaccins, des médicaments contre le cancer, des traitements pour les maladies auto-immunes, de nouvelles thérapies cellulaires ou génétiques… « Nous comptons plus de 60 000 références » indique une animatrice du lieu, en expliquant que la relative « immaturité » du marché oblige à du sur-mesure pour la clientèle, en innovant avec elle, alors qu’une standardisation pourrait sans doute accélérer les temps de conception jusqu’à la commercialisation. « Il faut dix ans pour développer une nouvelle matière plastique aussi performante que l’inox dans le domaine médical » complète un autre, lors de la découverte des salles blanches. « Quand on innove, on rencontre toujours des réticences… Heureusement, des personnes osent prendre des risques, adapter les technologies. Avec ce site, nous ouvrons un nouveau chapitre pour l’industrie pharmaceutique » assure René Fáber, directeur général de la division Bioprocess Solutions de Sartorius.

Efficacité et coût de revient

Le show-room permet de découvrir la haute technicité des dispositifs fabriqués à Aubagne. (Photo JC Barla)
Les chiffres parlent d’eux-mêmes sur l’ampleur des investissements réalisés : plus de 1 500 m2 de laboratoires pour la R&D, 4 000 m2 de salles blanches supplémentaires avec des lignes automatisées et semi-automatisées, 12 000 m2 d’entrepôt pour la manutention des matières premières et composants de ses produits avec un stockage potentiel de 10 000 palettes… L’augmentation de la capacité de production est estimée à + 80 %. La réduction de l’empreinte environnementale, grâce à des outils moins énergivores, au recyclage des rejets, participe à la « durabilité » des bâtiments. « L’entrepôt est certifié HQE excellent » glisse le responsable « projets logistiques », Valentin Curmi. Soixante-dix personnes le rejoindront d’ici octobre 2025 et côtoieront au quotidien des robots qui les débarrasseront des tâches les plus contraignantes.

« Nous gagnons en productivité et compétitivité mais nos collaborateurs vont s’y retrouver en bien-être et en qualification » assure-t-il. Tous ces efforts amélioreront l’efficacité, la flexibilité et la qualité des productions appelées à être délivrées aux clients. « Et réduiront le coût de revient du médicament administré tout au bout au patient pour une santé accessible plus largement à tous » insiste Olivier Guitard.



Jean-Christophe Barla
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