Au micro, Régis Barbant, responsable infrastructures et mobilité de la Banque des territoires Provence-Alpes-Côte d'Azur. © NBC
Industriels, producteurs de molécules, distributeurs, ports… toute la filière de l'hydrogène s’était donné rendez-vous à Toulon les 28 et 29 mars pour MEET4Hydrogen, une rencontre destinée à faire le point sur l’avancement des grands projets de décarbonation de la mobilité et de l’industrie.
Le programme Hynovar, soutenu par la CCI du Var, le port de Toulon et la région Sud, a été mis sous les projecteurs. Lauréat de l’Ademe, Hynovar décroche une timbale financière de 16 M€ et bénéficie du soutien de la Région Sud à hauteur de 800 000 €. Il s'agit de favoriser l'installation de « différentes briques technologiques de la filière hydrogène » qui puisse associer les moyens d’une production locale d’hydrogène pour des applications dans les secteurs industriel, agricole et portuaire, sur un territoire situé à l'ouest du Var.
La première installation se prépare à entrer dans une phase concrète avec le démarrage imminent de la construction d’une usine de production d’hydrogène à Signes tout près du circuit du Castellet. L'investissement global sera de 45 M€, en comptant les investissements nécessaires dans les moyens de transport maritimes et terrestres.
Le programme Hynovar, soutenu par la CCI du Var, le port de Toulon et la région Sud, a été mis sous les projecteurs. Lauréat de l’Ademe, Hynovar décroche une timbale financière de 16 M€ et bénéficie du soutien de la Région Sud à hauteur de 800 000 €. Il s'agit de favoriser l'installation de « différentes briques technologiques de la filière hydrogène » qui puisse associer les moyens d’une production locale d’hydrogène pour des applications dans les secteurs industriel, agricole et portuaire, sur un territoire situé à l'ouest du Var.
La première installation se prépare à entrer dans une phase concrète avec le démarrage imminent de la construction d’une usine de production d’hydrogène à Signes tout près du circuit du Castellet. L'investissement global sera de 45 M€, en comptant les investissements nécessaires dans les moyens de transport maritimes et terrestres.
Hy2gen en service à Signes en 2025
Cette unité de production du Castellet est portée par la société Hy2gen, société allemande déjà présente en Allemagne, en Norvège et au Canada, avec des sites de production au Maroc, en Afrique du Sud et au Mexique. À partir d’énergies 100 % renouvelables, Hy2gen développe, finance, construit et exploite des installations de capacité industrielle de production d’hydrogène vert et d’autres biocarburants comme l'ammoniac, l'e-methanol ou le SAF, un carburant durable pour l'aviation (en anglais "sustainable aviation fuel").
Président de la filiale française de ce groupe, installée à Aix-en-Provence, Cyril Dufau-Sansot, explique le timing d'installation de l'unité de production signoise. « Après avoir traité les sujets réglementaires, nous avons obtenu les autorisations de démarrer les travaux à la fin de l’été 2024 pour une mise en service en 2025. Nous commencerons par une production de 4 MW, soit 2 tonnes par jour d’hydrogène, puis, dans une deuxième étape, nous atteindrons 30 MW et 12 t par jour au terme d’un nouvel investissement de 80 M€ ».
Célèbre pour avoir réussi la prouesse de lever 200 M€ en 2020, l’entreprise possède désormais les moyens de se déployer à grande échelle. « Nous voulons répliquer cet écosystème hydrogène sur les façades maritimes françaises, mais aussi dans les îles et les territoires ultra-marins qui consomment aujourd’hui une électricité d’origine fossile », annonce le dirigeant d’Hy2Gen France, aujourd'hui en pourparlers avancés avec de gros consommateurs de carburant (à terre ou en mer), tels que Mitsui OSK Line, Air France ou Air Corsica.
Président de la filiale française de ce groupe, installée à Aix-en-Provence, Cyril Dufau-Sansot, explique le timing d'installation de l'unité de production signoise. « Après avoir traité les sujets réglementaires, nous avons obtenu les autorisations de démarrer les travaux à la fin de l’été 2024 pour une mise en service en 2025. Nous commencerons par une production de 4 MW, soit 2 tonnes par jour d’hydrogène, puis, dans une deuxième étape, nous atteindrons 30 MW et 12 t par jour au terme d’un nouvel investissement de 80 M€ ».
Célèbre pour avoir réussi la prouesse de lever 200 M€ en 2020, l’entreprise possède désormais les moyens de se déployer à grande échelle. « Nous voulons répliquer cet écosystème hydrogène sur les façades maritimes françaises, mais aussi dans les îles et les territoires ultra-marins qui consomment aujourd’hui une électricité d’origine fossile », annonce le dirigeant d’Hy2Gen France, aujourd'hui en pourparlers avancés avec de gros consommateurs de carburant (à terre ou en mer), tels que Mitsui OSK Line, Air France ou Air Corsica.
La Banque des territoires locomotive de la production d'hydrogène vert
Hy2gen porte aussi un grand projet dans les Bouches-du-Rhône, à Gardanne, sur le site en reconversion de la centrale thermique de Provence. Il s'agit là de s'attaquer à la décarbonation de l'industrie aéronautique en s'appuyant sur la nouvelle réglementation européenne sur les carburants. Hy2gen va produire d'ici à 2030 à Gardanne 35 000 tonnes de SAF par électrolyse, c'est-à-dire 20 % de la consommation annuelle de kérosène sur l'aéroport Marseille-Provence. Dans le même temps, à Vitrolles, sur la zone d’activité des Estroublans, le groupe Eiffage annonce l’ouverture, cet été, d’une station à hydrogène qui sera destinée à alimenter sa propre flotte de véhicules.
Localement, la Banque des territoires se veut la locomotive de la décarbonation, en se positionnant comme le banquier des collectivités et l’investisseur privilégié auprès des entreprises pour la mise en œuvre des subventions européennes destinées à soutenir la production d'hydrogène. « La mobilité hydrogène est une priorité stratégique », souligne Régis Barbant, responsable infrastructures et mobilité à la Banque des territoires Provence-Alpes-Côte d'Azur. « Nous provisionnons 1,3 Md€ pour soutenir la filière de production sur la période 2023-2028 et nous sommes partie prenante pour 20 % du projet d’H2V à Fos. D'une façon générale, nous finançons l’écosystème territorial dédié à la mobilité », ajoute-t-il, en citant l’exemple de Cannes-Pays de Lérins engagé à verdir sa flotte de bus.
Localement, la Banque des territoires se veut la locomotive de la décarbonation, en se positionnant comme le banquier des collectivités et l’investisseur privilégié auprès des entreprises pour la mise en œuvre des subventions européennes destinées à soutenir la production d'hydrogène. « La mobilité hydrogène est une priorité stratégique », souligne Régis Barbant, responsable infrastructures et mobilité à la Banque des territoires Provence-Alpes-Côte d'Azur. « Nous provisionnons 1,3 Md€ pour soutenir la filière de production sur la période 2023-2028 et nous sommes partie prenante pour 20 % du projet d’H2V à Fos. D'une façon générale, nous finançons l’écosystème territorial dédié à la mobilité », ajoute-t-il, en citant l’exemple de Cannes-Pays de Lérins engagé à verdir sa flotte de bus.
Dans la même rubrique
-
Les véhicules intermédiaires parés à battre le pavé
-
Le groupe Marcegaglia veut multiplier par 7 la production de l'ex-usine Ascometal
-
L’industrie « historique » engage sa mutation à Fos-sur-Mer
-
Eyco mise sur le collectif pour propulser son essor
-
Elyse Energy apporte sa part à la décarbonation de Fos
H2V, Neocarb, Masshylia, GravitHy dans les tuyaux
A Fos, la banque publique va investir 65 M€ dans le projet mené par le pionnier de la production d'hydrogène vert, H2V. Le Grand port maritime de Marseille est partie prenante pour 5 % dans le capital de la société H2V Fos. C’est indéniablement un des projets phare sur la zone industrialo-portuaire. « Nous avons quatre projets matures actuellement en cours à Thionville, Dunkerque, Valenciennes et Fos », souligne Alexis Martinez, directeur général de H2V. « À Dunkerque, nous allons développer une usine de 500 MW pour décarboner l’industrie et la mobilité. À Fos, nous avons sécurisé 40 ha sur le site du port de Marseille-Fos, au cœur de la zone du Caban-Tonkin, pour produire des carburants de synthèse : e-methanol et e-SAF, car les défis de la décarbonation industrielle sont énormes. Fos occupe une place privilégiée pour ce type d’activité. »
Au cours de cette réunion au Palais Neptune, Engie, de son côté, a rappelé son partenariat avec TotalEnergies dans le projet Masshylia qui vise à équiper une usine de 100 MW de carburants verts pour alimenter la bioraffinerie. « La décision définitive d’investissement sera prise fin 2024, les permis sont quasi-finalisés et nous espérons une mise en production de l’installation entre 2026 et 2027 », a annoncé Olivier Machet, senior vice-président de la Business unit hydrogène chez Engie.
Deux autres projets à Fos liés à de la production d’hydrogène sont en gestation, « Neocarb » porté par Elyse Technology et GravitHy portant sur de la fabrication d’acier bas carbone en utilisant de l’hydrogène produit par électrolyse.
Au cours de cette réunion au Palais Neptune, Engie, de son côté, a rappelé son partenariat avec TotalEnergies dans le projet Masshylia qui vise à équiper une usine de 100 MW de carburants verts pour alimenter la bioraffinerie. « La décision définitive d’investissement sera prise fin 2024, les permis sont quasi-finalisés et nous espérons une mise en production de l’installation entre 2026 et 2027 », a annoncé Olivier Machet, senior vice-président de la Business unit hydrogène chez Engie.
Deux autres projets à Fos liés à de la production d’hydrogène sont en gestation, « Neocarb » porté par Elyse Technology et GravitHy portant sur de la fabrication d’acier bas carbone en utilisant de l’hydrogène produit par électrolyse.
Partenaires de la rencontre MEET4Hydrogen, la Chambre de Commerce et d’Industrie du Var et les ports de la rade de Toulon ont signé, le 28 mars, le coup d’envoi du programme H2Mouv (dans le cadre du programme européen Interreg Maritime) qui réunit 14 partenaires venus de Corse, de Provence-Alpes-Côte d'Azur (dont le pôle de compétitivité Cap Energies) et d’Italie. Durant quatre ans, les chercheurs associés à ce programme vont travailler à la constitution d’une vallée transfrontalière de l’hydrogène dont la principale application concrète devra être la décarbonation du maritime.