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« I-NovMicro » prépare les salariés de l’électronique du futur


Rédigé le Vendredi 17 Mars 2023 par Jean-Christophe Barla


Le projet « I-NovMicro » a fait l’objet d’un point d’étape chez ST Rousset le 17 mars. La collaboration nouée entre ses acteurs de l’industrie et de la formation démultiplie les pistes d’orientation et d’insertion dans la microélectronique.


Les différents partenaires d’I-NovMicro actent leur engagement à renforcer encore leur coopération au service des métiers de demain dans la microélectronique et l’électronique. (Photo JC Barla)
Les différents partenaires d’I-NovMicro actent leur engagement à renforcer encore leur coopération au service des métiers de demain dans la microélectronique et l’électronique. (Photo JC Barla)
Destiné à se déployer jusqu’en 2025 au sein du Campus des Métiers et des Qualifications d’Excellence – Industrie du Futur Sud, I-NovMicro avance. Doté d’un budget de 2,5 millions d’euros, ce projet vise à offrir sur le territoire des formations de bac - 3 à bac + 8 et des outils adaptés aux métiers, en pleine expansion, de la microélectronique et de l’électronique en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le 17 mars, STMicroelectronics a reçu sur son site de Rousset plusieurs dizaines de jeunes scolaires et étudiants pour leur faire découvrir les opportunités d’y trouver leur voie vers une insertion professionnelle dans le secteur. Mais aussi les partenaires publics et privés du consortium (1), les historiques et ceux qui le rejoignent dans la perspective d’une phase 2 aux ambitions décuplées dont les axes (et les aides publiques) devraient être précisées d’ici la fin du mois de mars. I-NovMicro s’engageait à mettre sur pied une soixantaine de nouveaux modules de formation, à équiper des établissements en plateaux techniques pour favoriser un apprentissage par l’expérimentation, à renforcer la formation des formateurs en associant plus étroitement les industriels… Pour Laurent Renaux, directeur du Campus des Métiers, des investissements se sont déjà concrétisés, à l’image de la salle blanche-école au sein du Centre Microélectronique de Provence Georges Charpak à Gardanne, d’une autre « salle grise » au Pôle Formation de l’UIMM à Istres, de « Fab Labs » dans des établissements scolaires… « Nous avons déjà créé une vingtaine de nouveaux modules de formation sur les 60 annoncés, par exemple dans l’analyse, les sciences et l’ingénierie des données, explique-t-il. Le programme STM32 permet à des jeunes lycéens de disposer d’une carte électronique pédagogique fournie par ST, simple à programmer, pour appréhender l’usage de l’électronique… Les premiers prototypes sont déjà sortis, cette initiative a vocation à se répandre partout en France ».

Donner du sens à des métiers

Pour Philippe Marc, directeur de ST Rousset (3 000 salariés, 5 milliards de puces fabriquées par an), « il nous faut donner envie aux jeunes d’aller vers la microélectronique et donc montrer le sens de nos activités. Nos technologies servent dans l’énergie, la mobilité, l’environnement, la décarbonation de l’industrie, la connectivité sécurisée… L’an dernier, nous avons embauché 250 jeunes sur notre unité. Mais nous voyons bien que nous sommes à des tournants stratégiques en matière de compétences, avec l’essor de l’intelligence artificielle, du Big Data, de l’industrie 4.0… Je pousse pour une implication plus forte entre écoles et entreprises sur le métavers ». Philippe Marc cerne d’autant mieux les besoins de la filière que le groupe vient d’acquérir le site de son ancien concurrent Atmel à Rousset pour en faire un centre européen de tests de plaquettes de silicium. Le nombre de recrutements pour le faire tourner à compter de 2024 y sera « conséquent ». Présidente d’Industries Méditerranée et du Campus des Métiers, Christine Baze veille à ce que les actions mises en œuvre dans I-NovMicro rejaillissent bien au-delà de la seule microélectronique puisque les composants et technologies nourrissent tous les secteurs industriels. « Notre objectif, c’est vraiment de mettre en adéquation les compétences enseignées dans les établissements de formation avec les besoins des entreprises. Le campus renforce indéniablement les liens entre les mondes académique et industriel ». Thierry Chaumont, président de l’UIMM Alpes-Méditerranée, y voit de son côté une possibilité d’accélérer auprès des jeunes l’amélioration de l’image de l’industrie. Quant à Alain Gargani, conseiller régional en charge de l’innovation et du numérique, il juge que ces fondations sont prometteuses pour tenter d’atteindre l’objectif fixé par son président, Renaud Muselier, de transformer Provence-Alpes-Côte d’Azur en « 1ère région Smart ». « Nous voulons accélérer encore plus quand on voit les perspectives qu’ouvrent les technologies 5G ou le quantique »…
 
  1. Région académique Provence-Alpes-Côte d’Azur, Région Sud, Industries Méditerranée, STMicroelectronics, UIMM Alpes-Méditerranée, Pôle Solutions Communicantes Sécurisées, Mines Saint-Etienne, Aix-Marseille Université, ISEN Yncrea Méditerranée, Centrale Méditerranée, Arts & Métiers Campus d’Aix-en-Provence, Pôle Formation UIMM Sud et Lycée Marie-Madeleine Fourcade…  



Jean-Christophe Barla




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