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LyondellBasell fiabilise son avenir à Berre


Rédigé le Vendredi 25 Février 2022 par Orianne Olive


Le site pétrochimique entame en cette fin février un chantier de maintenance évalué à 150 millions d’euros qui prévoit le démontage partiel, le nettoyage, l’inspection et le renouvellement de plusieurs équipements. La réduction de l’empreinte environnementale est un objectif affirmé.


Jérôme Mauvigney, directeur du site, devant les installations apprêtées pour le grand arrêt (photo JC Barla)
Jérôme Mauvigney, directeur du site, devant les installations apprêtées pour le grand arrêt (photo JC Barla)
L’année 2020 avait été marquée par divers épisodes de torches qui avaient altéré les performances du site et les relations avec ses riverains. 2021 a permis de redresser la barre, le taux d’utilisation de 95% sur le vapocraqueur et les utilités en témoigne. 2022 confirmera les efforts de fiabilisation des installations et prolongera pour longtemps l’activité pétrochimique de LyondellBasell à Berre-l’Etang (production d’éthylène, polypropylène, polyéthylène…). « Tous les six ans, nous devons opérer un grand arrêt. Tous les douze ans, soit tous les deux arrêts, une requalification et toutes les quatre requalifications, la législation française nous impose de vérifier complètement l’intégrité de tous les équipements. Nous y sommes. Cette maintenance représente le plus gros investissement de l’histoire du site » explique Jérôme Mauvigney, son directeur. Ce grand arrêt va nécessiter 150 millions d’euros et l’intervention en pointe de chantier de 4 000 ouvriers, techniciens et ingénieurs. Les opérations de décontamination, maintenance, inspection, reconditionnement doivent s’étendre sur plus de deux mois, de la baisse de charge jusqu’au redémarrage. Elles poursuivent trois objectifs : accroître la fiabilité du site, réduire son empreinte environnementale et l’adapter aux réglementations les plus exigeantes en France et en Europe. « Nous ne laisserons rien au hasard pour maximiser l’excellence opérationnelle des unités » , poursuit le directeur. « Le groupe marque sa confiance à l’égard de Berre. Ces travaux doivent contribuer à réduire de 30 000 tonnes chaque année les émissions de CO2 et à renforcer la surveillance des équipements et de nos émissions par l’utilisation de nouvelles technologies de capteurs, d’intelligence artificielle, de contrôle avancé des procédés, de réalité virtuelle... Ces grands arrêts nous font progresser. Quand on accroît la fiabilité, les effets indirects sont multiples sur l’environnement, la sécurité, la consommation énergétique, les rendements, les performances économiques, la perception extérieure de nos activités… ». Voilà trois ans que LyondellBasell peaufine cet immense chantier. Comme les unités ne tournent plus, des stocks ont été accumulés pour continuer à livrer les clients. « Compte tenu du contexte international, nous avons dû aussi nous prémunir des difficultés d’approvisionnements de certains équipements pour respecter le calendrier programmé. L’obligation légale d’arrêter était le 28 février. Tout le matériel est sur site, les équipes sont prêtes ».

Cartes sur table avec les élus et riverains

Pour prévenir les populations des éventuels recours à la torche au moment des arrêts d’unités fin février ou lors du redémarrage fin avril-début mai, l’entreprise a communiqué sur le site internet « Allo Industrie » mis sur pied par le GMIF dans le cadre du dispositif de concertation Réponses, autour de l’étang de Berre. Une vidéo expose de manière pédagogique les raisons qui motivent un torchage (https://www.youtube.com/watch?v=k7KuAv4zAIo). Des réunions ont permis également d’exposer clairement l’objet des travaux, pas seulement sur Rognac et Berre, mais jusqu’à Vitrolles. Pour Jérôme Mauvigney, ce projet n’est qu’un premier pas vers un futur décarboné du site pétrochimique vers 2030 qui combinerait, sans dégrader la fiabilité, électrification d’équipements, amélioration des rendements énergétiques, synergies avec d’autres industriels, économie circulaire… LyondellBasell doit réussir à réduire de 37% ses émissions de CO2 par rapport à 2020. « Ce sont de nouveaux défis à relever pour l’avenir ».



Orianne Olive




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