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L’UIMM Sud-Corse accélère avec l’Education Nationale


Rédigé le Mercredi 21 Mai 2025 par Jean-Christophe Barla


En signant une convention pour 5 ans avec la Région académique Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’UIMM Sud-Corse entend approvisionner demain durablement les industries en jeunes formés, qualifiés et motivés. De tous niveaux, garçons comme filles !


La convention signée fera l'objet d'une évaluation sur des indicateurs précis (Photo JC Barla)
La convention signée fera l'objet d'une évaluation sur des indicateurs précis (Photo JC Barla)
Les métiers de l’industrie, habituellement délaissés par la jeunesse, vont-ils réussir à revaloriser leur image et leur attrait ? Il ne pourra pas être reproché à l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM) Sud-Corse et à l’Education Nationale, à travers le Rectorat de la région académique Provence-Alpes-Côte d’Azur, de ne pas tenter d’inverser la tendance. Les deux entités ont signé le 20 mai à Ollioules, chez Naval Group, une convention de partenariat déclinée en divers objectifs. Elle porte sur l’attractivité des filières industrielles et l’orientation vers les formations qui y mènent, l’évolution de la carte des formations, pour toujours mieux les adapter aux attentes des entreprises, les mécénats de compétences pour faciliter l’enseignement par des professeurs associés issus du monde de l’industrie ou encore la complémentarité de l’enseignement supérieur et de la recherche. Ces axes vont donner lieu à des expérimentations sur une période de cinq ans et à des évaluations pour s’assurer de leur efficacité. Ils concernent les jeunes dès le collège, se renforcent au moment du lycée et vont jusqu’à toucher les formations supérieures.

« Nous mettons en place une première, unique en France, « le parcours industrie », qui implique 19 lycées et près de 200 collèges sur la région Sud, afin d’éveiller l’intérêt des jeunes pour les métiers industriels et faciliter leur découverte » indique le délégué emploi-formation de l’UIMM Sud-Corse, Jean-Pierre Dos Santos. Parmi les actions envisagées, des immersions et des visites sur des sites industriels, des échanges avec des professionnels, la promotion du challenge « Forindustrie » entre établissements scolaires… « Il y a 43 000 stages à effectuer dans les entreprises pour les élèves de seconde. Nous nous y sommes pris dès la rentrée scolaire pour recenser et trouver des opportunités. Naval Group, Airbus, STMicroelectronics… se sont déjà engagés à en accueillir. Les TPE-PME ont tout intérêt aussi à leur ouvrir leurs portes » poursuit le recteur de la région académique, Benoit Delaunay.

Affiner la qualité et le contenu des formations

Pour Pascale Nagy, vice-présidente de l’UIMM Alpes-Méditerranée, l’organisation professionnelle entend jouer pleinement son rôle auprès de ses membres pour maximiser l’impact des initiatives. « Nous effectuons régulièrement des enquêtes auprès des entreprises pour inventorier leurs besoins de compétences. Ce sont nos adhérents qui remontent les carences quand ils peinent à recruter. Grâce à ce partenariat, nous pourrons contribuer à l’évolution des formations » dit-elle, confortée par Jean-Pierre Dos Santos pour qui « la carte des formations est un véritable outil de régulation de l’offre et de la demande ». Les campus des métiers et des qualifications « Industrie du Futur », « Economie de la Mer » et « Numérique » apportent également leur part, en rapprochant les entreprises et l’Education nationale.

Des milliers d’offres à pourvoir à l’avenir

Cette année, le lycée Costebelle, à Hyères, intègre ainsi une filière de formation en alternance en aéronautique. Mais pour l’UIMM Sud-Corse, l’étendue des opportunités va très au-delà de ce secteur, en particulier sur l’ouest des Bouches-du-Rhône et l’Est-Var où de nombreux projets industriels laissent entrevoir pour demain un potentiel de milliers d’offres, dans la maintenance, la chaudronnerie, les matériaux, la mécanique, la mécatronique... « Chez Naval Group à Ollioules, 1er atelier logiciel d’Europe et centre d’excellence des systèmes de combat et du numérique, ce sont plus d’une cinquantaine de métiers, à 90 % cadres, que nous proposons et le site est en croissance » confie son directeur, Thierry Guével. « Le taux de tension sur les métiers d’ingénieurs s’élève à 66 % en région Sud dont 80 % pour la filière navale » précise Jean-Pierre Dos Santos, pour qui la convention doit également contribuer à faire évoluer la situation. « Nous avons des enjeux à dix ans sur le porte-avions Charles de Gaulle, les frégates ou les sous-marins. Nous aurons donc besoin de personnels » affirme le directeur de Naval Group Toulon, Sébastien Hollande.




Jean-Christophe Barla




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