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​La colère des transitaires gronde face aux grèves sur le port de Marseille-Fos


Rédigé le Samedi 8 Avril 2023 par Nathalie Bureau du Colombier


Marchandise bloquée dans le port de Marseille, congestion à l’entrée du terminal d’Eurofos, transporteurs routiers refusant de se rendre sur le port… Les commissionnaires de transport, réunis, le 7 avril, en assemblée générale, ont lancé un cri d’alarme et de désespoir face à une crise sociale qui s’enlise depuis trois mois maintenant.


Stéphane Salvetat et Delphine Chouin, réélus le 7 avril coprésidents du Syndicat des transitaires de Marseille-Fos. ©NBC
Stéphane Salvetat et Delphine Chouin, réélus le 7 avril coprésidents du Syndicat des transitaires de Marseille-Fos. ©NBC
Quatre heures d’arrêt de travail par jour dans les ports et un nouveau préavis de grève déposé pour la journée du 13 avril par la fédération nationale CGT des ports et docks… A Marseille, les commissionnaires de transport expriment leur colère face à un conflit dont ils sont les victimes collatérales. 
« Les entreprises sont en danger. Elles se sentent abandonnées par le gouvernement et par les autorités portuaires. La situation est particulièrement préoccupante dans le secteur des marchandises réfrigérées, dangereuses et celles soumises à des contrôles phytosanitaires et à inspection vétérinaire. Les marchandises à l’export sont détournées vers Barcelone et Gênes. A l’import, les chargeurs doivent s’acquitter des surestaries et des frais de stationnement », dénoncent Stéphane Salvetat et Delphine Chouin, réélus le 7 avril coprésidents du Syndicat des transitaires de Marseille-Fos à l’issue de l’assemblée générale annuelle.   
 

Jean-Yves Baeteman, président de l’Apex, association des exportateurs qui siège au STM. ©NBC
Jean-Yves Baeteman, président de l’Apex, association des exportateurs qui siège au STM. ©NBC

​« Nous ne devrions pas payer les stationnements, c’est inadmissible »

Quand les dockers refusent de travailler, quand les portes d’accès au port sont fermées et que les escales de navires sont annulées, la marchandise se retrouve bloquée à quai. Pénalisés, les chargeurs doivent payer aux armateurs le coût supplémentaire de détention du conteneur et verser au manutentionnaire des frais de stationnement variant de 35 à 90€ par jour et par conteneur. « Nous ne devrions pas payer les stationnements, c’est inadmissible. Nous ressentons un ras le bol général », dénonce Jean-Yves Baeteman, président de l’Apex, association des exportateurs qui siège au STM. 

Emilie Zamora, directrice générale de Martico. ©NBC
Emilie Zamora, directrice générale de Martico. ©NBC

​« Les marchandises arrivent à Anvers et Rotterdam et redescendent par camion »

Pour les conteneurs sous température dirigée, la facture devenant vite salée puisque chaque jour passé coûte 150€ de plus. Une situation intenable pour Martico France, société spécialiste des denrées périssables. « Nous sommes inquiets pour notre avenir. Les marchandises arrivent à Anvers et Rotterdam et redescendent dans le sud par camion. C’est la conséquence des conflits d’il y a vingt ans. Ce qui se passe aujourd’hui encore aura des conséquences à long terme. Nous avons de moins en moins de volumes. Les terminaux portuaires sont congestionnés », dénonce Emilie Zamora, directrice générale de Martico, à la tête d’une équipe de 12 personnes. Face à cette désorganisation les transporteurs routiers ont retrouvé leurs mauvaises habitudes en prenant des rendez-vous à l’excès sur les deux terminaux à conteneurs au point de saturer le système. La congestion est telle que les conducteurs refusent de se rendre sur les quais… 
 
 

Conteneurs : chute de 25%

En pleine tempête sociale, la ligne régulière « Dragon » de MSC qui connecte l’Asie à la Méditerranée, fait son grand retour à Fos. Une ligne qui avait quitté Fos à cause des grèves de 2020. Le porte-conteneurs MSC Sola de 15 000 Evp est attendu le 17 avril 2023 pour sa première escale. Une situation qui compromet le rebond d’activité post covid.  Au premier trimestre, le terminal Seayard accuse une chute d’activité de 25% comparé à la même période de 2022 en raison à la fois de la conjoncture morose et des déroutements des navires vers Barcelone et Gênes. 

 




Nathalie Bureau du Colombier




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