De g. à dte : Céloua Agnel, secrétaire générale de Sosersid/Somarsid, Véronique Passarelli, directrice d’exploitation de Marfret, Maria Harti, directrice générale de la Méridionale, Isabelle Campagnola-Savon, conseillère régionale chargée de l’économie et du maritime, Marie-Noëlle Tiné-Dyèvre, présidente de Wista France et Lea Loriquet, déléguée générale de l’UMF. ©NBC
Historiquement, on pouvait dire que le maritime avait tendance à pêcher par son manque d’attractivité, et a fortiori auprès des jeunes filles qui, trop souvent, pensaient que la filière se résumait uniquement à des longs embarquements au bout du monde. Les temps ont bien changé, des passerelles sont désormais jetées entre la terre et le bord, entre sédentaires et navigants. À seulement 31 ans, Lea Loriquet, gère l’Union maritime et fluviale de Marseille-Fos en qualité de déléguée générale. Cette jeune maman, forte d’un parcours sans faute à Paris, a réussi non seulement à se faire accepter dans cet univers d’hommes, mais elle est force de propositions sur de nombreux dossiers parmi lesquels la formation et l’attractivité des métiers portuaires. Membre de la branche française de Women’s international shipping and trading association (Wista, un réseau international de femmes qui occupent des postes à responsabilité dans le secteur maritime), elle est à l’initiative de la première table-ronde du genre intitulée « Attractivité, mixité, formation... comment accélérer la féminisation du monde maritime ? » qui s’est tenue le 8 mars à Marseille, pendant la journée des droits des femmes.
8 emplois sur 10 sont occupés par des hommes
Si le taux de féminisation dans le maritime a progressé ces dernières années, il demeure encore faible à 21,4 %, bien en dessous des 48,6 %, taux global de féminisation professionnelle en France. « Aujourd’hui, 8 emplois sur 10 sont occupés par des hommes dans le cluster industrialo-portuaire des Bouches-du-Rhône », constate la jeune femme.
On trouve à ses côtés dans Wista tout un panel de femmes qui incarnent plusieurs générations du maritime et la diversité des filières différentes, depuis la Marine Nationale jusqu'à Marfret, en passant par la manutention Sosersid/Somarsid ou la compagnie La Méridionale. « Nous avons des croyances limitantes à cause de notre éducation. En réalité, les femmes qui ont des responsabilités dans le management apportent très souvent performance et efficacité. Elles savent embarquer les équipes et les business unit. Elles sont résilientes et courageuses et elles ne traitent pas de la même façon les sujets environnementaux », appuie Maria Harti, la toute nouvelle directrice générale de La Méridionale, qui a fait carrière dans le transport ferroviaire à la direction générale d’iD TGV et de Ouibus.
On trouve à ses côtés dans Wista tout un panel de femmes qui incarnent plusieurs générations du maritime et la diversité des filières différentes, depuis la Marine Nationale jusqu'à Marfret, en passant par la manutention Sosersid/Somarsid ou la compagnie La Méridionale. « Nous avons des croyances limitantes à cause de notre éducation. En réalité, les femmes qui ont des responsabilités dans le management apportent très souvent performance et efficacité. Elles savent embarquer les équipes et les business unit. Elles sont résilientes et courageuses et elles ne traitent pas de la même façon les sujets environnementaux », appuie Maria Harti, la toute nouvelle directrice générale de La Méridionale, qui a fait carrière dans le transport ferroviaire à la direction générale d’iD TGV et de Ouibus.
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Elles prennent du galon
Pour briser le plafond de verre, les femmes doivent oser, ne pas hésiter à demander des promotions, des augmentations. « Le principal problème des femmes c’est qu’elles n’osent pas. Le premier ennemi c’est nous-mêmes », résume, avec justesse, Véronique Passarelli. Auparavant cheffe de la ligne North Atlantic South Pacific (NASP) de Marfret, un service transocéanique, une ligne emblématique, elle a pris du galon, comme directrice d’exploitation de la société aux côtés de Guillaume Vidil.
Engagée dans la Marine nationale, l’aspirant Maud, rêve de monter en grade. « Je souhaite devenir pilote de l’aéronavale. Dans la Marine nationale, il n’y a pas de problème d’intégration. Chez les militaires, nous sommes tous égaux et seule la compétence fait la différence », lance avec aplomb la jeune femme de 22 ans. Près de 16 % des effectifs sont féminins dans la Marine et ce taux tombe à 9 % chez les navigants.
Engagée dans la Marine nationale, l’aspirant Maud, rêve de monter en grade. « Je souhaite devenir pilote de l’aéronavale. Dans la Marine nationale, il n’y a pas de problème d’intégration. Chez les militaires, nous sommes tous égaux et seule la compétence fait la différence », lance avec aplomb la jeune femme de 22 ans. Près de 16 % des effectifs sont féminins dans la Marine et ce taux tombe à 9 % chez les navigants.
Alexandra Valery gérante depuis 2019 de la société coopérative de lamanage à Bastia, de la société bastiaise de remorquage et d’ETM, spécialiste des travaux sous-marins. ©NBC
Des patronnes dans la manutention et le lamanage
Dans certaines professions, on trouve quelques pionnières comme Céloua Agnel, secrétaire générale de l’entreprise de manutention d’Arcelor Mittal Méditerranée Sosersid/Somarsid. « On se prend des coups, on se relève. Il faut savoir se battre pour asseoir sa légitimité », affirme la jeune femme, qui dirige des équipes de dockers.
Première femme lamaneure en France, Alexandra Valery, gérante depuis 2019 de la société coopérative de lamanage à Bastia, de la société bastiaise de remorquage et d’ETM, spécialiste des travaux sous-marins raconte : « Je suis arrivée à 25 ans au lamanage, j’étais vue comme la fille d’un des fondateurs de la coopérative et ce n’était pas forcément un atout, surtout en Corse ».
Si les lois soutiennent la mixité, un grand travail de communication et de sensibilisation est encore à faire, comme dans le secteur industriel. Pour les 20 ans de Wista France en 2024, Marie-Noëlle Tiné-Dyèvre, présidente de l’association et directrice adjointe du Cluster maritime français (CMF), a annoncé une série d’initiatives pour asseoir la représentativité du réseau qui compte aujourd'hui 200 adhérentes en France.
Christine Cabau-Woehrel, executive vice-president operations and assets de CMA CGM, et Sabine Roux de Bézieux, présidente de la Fondation de la mer, ont été désignées membres d’honneurs. Une enquête sur la place des mixités dans le maritime est en cours à l'initiative du CMF. L'année 2024 a vu également la naissance du Cercle des femmes administratrices du maritime et le lancement des premiers Trophées de la mixité qui récompenseront, le 26 septembre prochain, les sociétés les plus en pointe dans ce domaine.
Première femme lamaneure en France, Alexandra Valery, gérante depuis 2019 de la société coopérative de lamanage à Bastia, de la société bastiaise de remorquage et d’ETM, spécialiste des travaux sous-marins raconte : « Je suis arrivée à 25 ans au lamanage, j’étais vue comme la fille d’un des fondateurs de la coopérative et ce n’était pas forcément un atout, surtout en Corse ».
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