Menu

Euromaritime 1/3 - ​Premier bilan satisfaisant de la charte croisière durable


Rédigé le Vendredi 16 Février 2024 par Nathalie Bureau du Colombier


Businews a suivi le salon Euromaritime qui s'est tenu fin janvier à Marseille. Premier volet, le bilan de la charte croisière durable en Méditerranée signée il y a 15 mois par l'État et 25 compagnies de croisière.


25 compagnies ont signé la charte il y a un an. ©Club Croisière Marseille Provence
25 compagnies ont signé la charte il y a un an. ©Club Croisière Marseille Provence
La charte croisière durable en Méditerranée n’était pas une bouteille à la mer, bien au contraire. Le premier bilan présenté dans le détail, en présence d’Eric Banel, directeur général des affaires maritimes, le 31 janvier par la direction interrégionale de la mer Méditerranée sur le salon Euromaritime est plutôt satisfaisant. Les services de l'État ont noté très positivement la réelle volonté d’anticiper d'ores et déjà l’avènement de la zone Seca en Méditerranée (zone de contrôle des émissions d'oxydes de soufre et de particules, limités à 0,1 %) qui doit entrer en vigueur officiellement à compter de mai 2025. 
 

Présentation des résultats de l’audit des navires de croisières signataires de la charte des croisières durable par la Direction interrégionale de la mer Méditerranée (DIRM) en présence d’Eric Banel, directeur général des affaires maritimes. ©NBC
Présentation des résultats de l’audit des navires de croisières signataires de la charte des croisières durable par la Direction interrégionale de la mer Méditerranée (DIRM) en présence d’Eric Banel, directeur général des affaires maritimes. ©NBC

15 audits en 2024

​La charte a été signée le 21 octobre 2022 par 25 compagnies de croisières représentant un total de 39 navires. « L'organisme LRQA a réalisé 14 audits sur des paquebots entre septembre et novembre, explique Stéphan Rousseau, adjoint au directeur de la direction interrégionale de la mer Méditerranée (DIRM). Les résultats font ressortir que 4 navires ont d'ores et déjà atteint  le score de 80 % d'engagements respectés pour être certifiés d'emblée et que 8 paquebots pourront l'être après un plan d'actions spécifiques. Deux navires n'ont pas été certifiés et feront l'objet d'un suivi en 2024. La charte n’est pas un instrument répressif, c’est un outil de progression », a-t-il souligné.

En 2024, 15 audits seront conduits par le centre de sécurité des navires rattachés à la DIRM. « Nous voulons travailler avec le port de Marseille sur la valorisation des déchets alimentaires avec l’installation d’un méthaniseur », ajoute Stéphan Rousseau.   
Cette charte volontaire, qui fait partie intégrante du document de façade, comprend 13 chapitres visant à réduire les émissions polluantes, protéger la biodiversité et la vie marine, développer des initiatives écotouristiques, valoriser les déchets et sensibiliser les passagers à la protection de la Méditerranée. 

 

Marie-Caroline Laurent, Christine Rosso, Wassim Daoud et Erminio Eschena réunis sur le salon Euromaritime. ©NBC
Marie-Caroline Laurent, Christine Rosso, Wassim Daoud et Erminio Eschena réunis sur le salon Euromaritime. ©NBC

Du courant à Toulon et Marseille en 2024 et 2025

« Cette charte, inédite dans son ambition, crée un espace d’échange sur la mise en place de bonnes pratiques », souligne Marie-Caroline Laurent, directrice générale Europe de l'association internationale des croisiéristes (Clia). Parmi les engagements des armateurs figure le recours au courant de quai lors des escales dans les ports de Marseille et de Toulon notamment.  
Christine Rosso, directrice du port de Toulon, a annoncé qu’en 2024 les navires en escale à Brégaillon pourront utiliser l’électricité de quai grâce à un groupe électrogène mobile fonctionnant à l’hydrogène décarboné. Une solution mobile qui coûte 1 M€ dont 800 000 € financés par la Région Sud. 

En 2025, Marseille proposera à son tour de connecter les paquebots au courant de quai. « 41 % des paquebots sont déjà équipés d’un système de raccordement à quai. La moitié de la flotte est équipée de nettoyeurs de fumées à boucle fermée et l’autre moitié à boucle ouverte », détaille Stéphan Rousseau. Cette charte de la croisière durable vise également à favoriser l’acceptabilité de cette activité par les riverains.  

 

Adapter cette charte croisière durable... à terre

Erminio Eschena, directeur des affaires publiques de MSC Croisières, signataire de la charte, a rappelé le rôle de la compagnie italo-suisse dans le dynamisme de la construction navale française. Il a également suggéré la création d’une charte-miroir, à terre, qui pourrait induire des engagements du côté des ports, des tours opérateurs et exploitant de flottes d’autocars en attendant l’arrivée d’une navette maritime pour effectuer les transferts entre la gare croisière et le Vieux-Port de Marseille.

Le Ponant, également signataire de la charte, a annoncé le lancement de corridors verts pour offrir un voyage décarboné à sa clientèle, fruit d’un partenariat avec Air France et les groupes hôteliers. Un premier corridor pourrait voir le jour dès cette année en Polynésie française. Autre volet à l’étude, la possibilité d’avitailler à Nice en biocarburant HVO. « Actuellement, nous ne trouvons pas ce carburant à Nice. A Marseille, nous voudrions recycler les déchets », a souligné Wassim Daoud, directeur RSE chez Ponant. 

Au total, 1 700 escales ont été réalisées en 2023 dans les ports de la façade méditerranéenne française, effectuées par 148 navires dont 115 appartenaient à des compagnies signataires de la charte. Près de 60 % des escales étaient concentrées dans trois ports Marseille (622 - 36,6 %), Ajaccio (196 - 11,5 %) et Cannes (160 - 9,4 %).  L'année 2023 fut un millésime exceptionnel à Marseille avec 2,5 millions de passagers accueillis. 




Nathalie Bureau du Colombier




Abonnement en ligne
à Businews le Mag