Le bruit, les vibrations des moteurs, les particules fines qui noircissent les vitres des premières habitations…. comment parvenir à faire cohabiter l’activité portuaire dans un environnement urbain ? Historiquement, la contrepartie des nuisances a toujours été le développement économique, les emplois et la richesse. Aujourd'hui, les riverains ne sont plus seulement les ouvriers des chantiers navals et les dockers et ils sont beaucoup moins sensibles à cet argumentaire. Une nouvelle population s'installe, qui s’offre parfois à prix d’or une propriété avec vue mer, et dénonce avec véhémence l’impact des activités maritimes.
« L'activité portuaire crée 42 600 emplois répartis au sein de plusieurs centaines d’entreprises qui créent des nuisances. Nous sommes dans cette dualité-là », explique Hervé Martel, président du directoire du Grand port maritime de Marseille. « Notre rôle consiste à réduire ces nuisances en proposant le branchement électrique des navires à quai, par exemple, ou en mettant en place des mesures de réduction du bruit et des impacts lumineux. Tout l’enjeu consiste pour nous à informer le public de l’utilité d’un port. »
Le dirigeant de l’établissement portuaire a souligné les efforts menés conjointement avec la nouvelle équipe municipale en faveur de l’ouverture des quais pour accueillir des grands événements du territoire. Un "Port Center" devrait ouvrir cette année pour mieux informer la population sur les métiers et les projets conduits de l’autre côté des grilles et créer ainsi davantage de porosité avec le territoire.
« L'activité portuaire crée 42 600 emplois répartis au sein de plusieurs centaines d’entreprises qui créent des nuisances. Nous sommes dans cette dualité-là », explique Hervé Martel, président du directoire du Grand port maritime de Marseille. « Notre rôle consiste à réduire ces nuisances en proposant le branchement électrique des navires à quai, par exemple, ou en mettant en place des mesures de réduction du bruit et des impacts lumineux. Tout l’enjeu consiste pour nous à informer le public de l’utilité d’un port. »
Le dirigeant de l’établissement portuaire a souligné les efforts menés conjointement avec la nouvelle équipe municipale en faveur de l’ouverture des quais pour accueillir des grands événements du territoire. Un "Port Center" devrait ouvrir cette année pour mieux informer la population sur les métiers et les projets conduits de l’autre côté des grilles et créer ainsi davantage de porosité avec le territoire.
Au micro, le directeur général de La Ciotat Shipyards Philippe Vicensini, souligne la difficulté de trouver un logement à La Ciotat. ©NBC
Raréfaction du foncier à La Ciotat
Pour répondre à la question "Villes et ports, comment mieux coopérer au service du développement économique et de l’aménagement urbain ?", le directeur général de La Ciotat Shipyards, Philippe Vicensini, a rappelé la résurrection des anciens chantiers navals. « À une époque, le chantier a permis le développement de la ville, en multipliant la population par cinq. Il y avait 6 000 ouvriers sur les chantiers navals. Ensuite, l’activité s’est écroulée et le site est resté fermé dix ans avant de renaître en se positionnant d'une façon différente, sur l’entretien et la réparation de la grande plaisance. Le nombre de salariés a doublé en cinq ans et les grands donneurs d’ordres ont multiplié par deux leur chiffre d’affaires. La question d'aujourd'hui est celle des logements. Ils n’ont pas suivi et le prix du foncier s’est envolé. On voit maintenant un fort développement des Airbnb et de très vives tensions dans le secteur », explique-t-il, tout en annonçant pour bientôt l’ouverture sur le chantier d’une crèche de 20 berceaux !
Une situation gagnant-gagnant
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À Barcelone, pointés du doigt, les paquebots ont été contraints de battre en retraite. « Nous sommes mal compris. La ville a récupéré l’espace portuaire en plein cœur urbain et cela a entraîné le repositionnement des terminaux », explique Marie-Caroline Laurent, directrice générale de la CLIA Europe (Cruise lines international association, l'association internationale des croisières). Elle rappelle que la construction des paquebots en France génère 80 % du chiffre d’affaires des Chantiers de l’Atlantique et souligne l’importance du partenariat avec les villes, notamment au travers des engagements pris par les compagnies pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Sur le Rhin, le fort développement des croisières fluviales a entraîné un triplement des flux de voyageurs dans le port de Strasbourg provoquant une congestion telle qu'elle a contraint les pouvoirs publics à revoir les circuits des navettes en autocar. « Le port de Strasbourg s’étend sur 1100 ha en pleine ville. Nous avons cédé 20 ha au pied des terminaux à conteneurs pour y construire des logements, avec des enjeux d’interface ville-port. Toutes les conditions sont réunies pour que ce soit explosif, mais paradoxalement, ça ne l’est pas du tout ! », souligne Claire Merlin, directrice du port de Strasbourg. Elle explique que l’économie circulaire permet par ailleurs de retraiter 5200 tonnes de déchets sur le port alsacien, supprimant ainsi l'équivalent de 67 000 camions par an sur les routes. Un exemple parfait d'une situation gagnant-gagnant.
Sur le Rhin, le fort développement des croisières fluviales a entraîné un triplement des flux de voyageurs dans le port de Strasbourg provoquant une congestion telle qu'elle a contraint les pouvoirs publics à revoir les circuits des navettes en autocar. « Le port de Strasbourg s’étend sur 1100 ha en pleine ville. Nous avons cédé 20 ha au pied des terminaux à conteneurs pour y construire des logements, avec des enjeux d’interface ville-port. Toutes les conditions sont réunies pour que ce soit explosif, mais paradoxalement, ça ne l’est pas du tout ! », souligne Claire Merlin, directrice du port de Strasbourg. Elle explique que l’économie circulaire permet par ailleurs de retraiter 5200 tonnes de déchets sur le port alsacien, supprimant ainsi l'équivalent de 67 000 camions par an sur les routes. Un exemple parfait d'une situation gagnant-gagnant.
Caroline Laurent, directrice générale de la CLIA Europe. ©NBC
Les grands projets industriels en cours sur la zone de Fos-sur-Mer, pour décarboner l'industrie et développer les énergies renouvelables, vont peser fortement sur le système électrique en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ces chantiers vont accroître de façon importante une tension déjà présente avec le développement des datacenters, le raccordement des navires à quai, la mobilité électrique ou bien encore les transferts d’usage vers l’électricité (le développement des pompes à chaleur n'en est pas le moindre).
« En France, il faut 10 réacteurs nucléaires ou 3 000 éoliennes pour décarboner l’industrie et le transport maritime. Le projet de nouvelle ligne à haute tension (de 400 000 volts entre la Feuillane et Jonquières, ndlr) est d'autant plus d’actualité. Si nous présentons cette ligne par le biais de la technique, nous aurons peu de chance d’être compris des citoyens, mieux vaut parler de la finalité et des usages, si on veut qu'elle soit acceptée, analyse Hervé Busin, directeur de l’action régionale Provence-Alpes-Côte d’Azur et responsable stratégique EDF & La Mer.
« Les concertations viennent de s’achever concernant les projets d’implantation de H2V et GravitHy. Les élus sont favorables car nous parlons de la création de 10 000 emplois, mais il faut en même temps prévoir les infrastructures, le logement, la formation », avance Hervé Martel, tout en rappelant la création du Laboratoire territorial industrie Fos-Berre dont font partie des citoyens volontaires. Une structure qui permettra de mettre en commun les réflexions pour construire ensemble la zone industrielle du futur.
« En France, il faut 10 réacteurs nucléaires ou 3 000 éoliennes pour décarboner l’industrie et le transport maritime. Le projet de nouvelle ligne à haute tension (de 400 000 volts entre la Feuillane et Jonquières, ndlr) est d'autant plus d’actualité. Si nous présentons cette ligne par le biais de la technique, nous aurons peu de chance d’être compris des citoyens, mieux vaut parler de la finalité et des usages, si on veut qu'elle soit acceptée, analyse Hervé Busin, directeur de l’action régionale Provence-Alpes-Côte d’Azur et responsable stratégique EDF & La Mer.
« Les concertations viennent de s’achever concernant les projets d’implantation de H2V et GravitHy. Les élus sont favorables car nous parlons de la création de 10 000 emplois, mais il faut en même temps prévoir les infrastructures, le logement, la formation », avance Hervé Martel, tout en rappelant la création du Laboratoire territorial industrie Fos-Berre dont font partie des citoyens volontaires. Une structure qui permettra de mettre en commun les réflexions pour construire ensemble la zone industrielle du futur.