L'aéroport Marseille-Provence paré à transformer l’expérience voyageurs

Une centaine de participants, entreprises et collaborateurs, a pris part le 2 décembre à “Impulsions", l’événement organisé par l’Aéroport Marseille-Provence pour dévoiler sa stratégie et ses innovations. Modernisation des services, décarbonation, nouvelles ambitions immobilières : la plateforme engage une transformation d’ampleur, portée par un programme d’investissement sur cinq ans. Dans la zone "arrivées" du terminal 1, les stands installés pour l'occasion permettaient aux partenaires et aux collaborateurs de découvrir les projets déjà lancés comme ceux à venir.

« Sur le plan environnemental, nous portons plusieurs projets majeurs de décarbonation », explique Anne-Sophie Cochelin, nouvelle secrétaire générale de l'aéroport, spécialiste de la transition environnementale passée par EDF et CMA CGM. « Nous allons mener à bien la solarisation de nos parkings avec Terre d’Énergie, l’électrification des tarmacs avec la Banque des Territoires ou encore le très beau projet de réseau de chaleur urbain de Vitrolles dont nous sommes partenaires. Nous avançons aussi sur la décarbonation des carburants utilisés par les compagnies aériennes, avec le soutien de TotalEnergies et H4 Fos. Enfin, nous avons dévoilé il y a quelques jours "Équatio", un ambitieux projet immobilier développé avec Vinci Immobilier, qui prévoit de créer sur l’emprise aéroportuaire des bureaux, des ateliers et un hôtel. Ce dernier est une diversification inédite pour l’aéroport. » 

Un des axes importants de la future stratégie de l'aéroport concerne la refonte de l’expérience passager. La plateforme entend dépasser le modèle purement fonctionnel pour proposer un environnement plus fluide, plus chaleureux et ancré dans les codes visuels et culturels de la Provence. Le passage en aéroport doit devenir « moins stressant, plus intuitif et plus humain », résume la direction qui mise pour ce faire sur le digital.

Depuis cette année, l'aéroport déploie un parcours biométrique "au porteur" : les données d’identité ne sont plus stockées dans une base centralisée, mais directement dans le smartphone du passager, lui permettant ainsi de franchir les différents contrôles avec son seul téléphone. Une innovation menée avec la CNIL, l’industriel IN Groupe et la DGAC. Parallèlement, douze hôtesses virtuelles assistent les voyageurs dans l’aérogare : en scannant un QR code, ils accèdent à un guidage multilingue piloté par IA, une technologie développée par Hubway. 

« L’enjeu est de répondre aux demandes simples pour recentrer nos collaborateurs sur des sujets à forte valeur ajoutée », souligne la direction. À cela, s’ajoute une borne d’assistance vidéo permettant de dialoguer en direct avec un agent du bureau information et d’échanger des documents, déployée par SkaLink.

L’aéroport a ensuite détaillé son plan de décarbonation, déjà bien avancé. Il revendique une baisse de 74 % de ses émissions en dix ans et vise – 90 % d’ici 2030. La proximité immédiate de producteurs de carburants d’aviation durables (CAD et e-CAD) crée une filière régionale compétitive au bénéfice des compagnies et du territoire. « Produire du CAD à seulement huit kilomètres de l’aéroport, c’est l’exemple même d’une économie circulaire efficace », souligne Jean-Michel Diaz, directeur régional PACA-Corse de TotalEnergies, qui alimente également le tarmac de Nice-Côte d’Azur.

« Nous avons démarré à La Mède la production en juillet avec un objectif de 15 000 tonnes par an. En 2030, la France devra incorporer 6 % de carburant aérien durable, soit 450 000 tonnes de CAD. TotalEnergies sera en mesure d’en produire 500 000 tonnes dès 2028, couvrant ainsi l’intégralité des besoins nationaux. Ces volumes seront assurés par la bioraffinerie de La Mède, celle de Grandpuits qui démarre en 2026 et la raffinerie de Normandie », poursuit Jean-Michel Diaz, rappelant au passage le contrat de dix ans signé avec Air France pour 1,5 million de tonnes de CAD.

L’ambition de l'aéroport Marseille-Provence repose également sur le déploiement de 60 000 m² d’ombrières photovoltaïques sur les parkings P8 et P12 entre 2027 et 2029, avec l’objectif de couvrir 70 % de la consommation électrique du site. Autre annonce majeure : la désignation de Vinci Immobilier comme lauréat du projet "Aequatio", un campus tertiaire de nouvelle génération de 5,5 hectares à l’entrée de la plateforme. Conçu en 2024, il sera livré progressivement à partir de 2029 : 33 000 m² de bureaux et services, un hôtel de 120 chambres, des espaces de restauration et de coworking, une végétalisation généreuse, des matériaux biosourcés et des objectifs RE 2028.