« A la tête d’une entreprise qui emploie 400 personnes, le monde économique m’est familier » a annoncé en préambule Renaud Muselier, président de la Région Sud, chef de file du développement économique. Sur la gestion de la crise, il regrette un désastre sanitaire, économique et social dans un contexte de « dictature sanitaire » « où la position de facilité est de tout fermer ». Concernant l’impact économique de la crise, la Région Sud a été force de propositions, « en étant partie prenante dans des commandes auprès d’Airbus Hélicopters, le premier employeur de la région. Nous avons la force d’avoir des filières que l’on peut soutenir et qui seront prêtes à redémarrer ». Philippe Korcia, président de l'Upe 13, de son côté, a mis en avant la prédominance des PME-TPE sur le territoire et le nombre croissant de dépôts de bilan enregistrés depuis quelques jours, alors même que le président de la République avait promis qu’aucune entreprise ne serait laissée pour compte. « Les moyens mis en face sont colossaux et massifs. 400 000 entreprises ont été sauvées lors de la première vague grâce aux aides de la région » a rétorqué Renaud Muselier. Plus généralement Philippe Korcia s’est inquiété de l’avenir, « avec - 34 % de faillites par rapport à l’année dernière, beaucoup d’entreprises sont sous perfusion avec le report de charge ». De même, si le chômage partiel a permis de préserver l’emploi, « il faut aller plus loin, les entreprises ne peuvent plus compenser les 15 % de différence. Quelles solutions pourraient être mis en place ? » a insisté le président de l’Upe 13. « Il faudra miser sur les fonds européens sur la période 2021-2027 ainsi que sur ceux du contrat de plan Etat région sur la même période. Le contrat de plan Rebond compte déjà 19 projets fléchés. Nous allons signer le contrat de relance, un mixte du plan Etat Région et du plan Europe avec 4,5 milliards d’euros dont les fonds seront pilotés par des sous-préfets de région, par filière » revendique Renaud Muselier. Quand à la sortie de crise ? Sur les perspectives du vaccin, Renaud Muselier ambitionne, avec les maires et les régions de France, d’être prêts à vacciner les français favorables à ce projet (soit 50%). « Pour un pays qui se dit leader en matière de santé, le manque de masques, puis de lits, enfin de vaccins s’avère cependant inquiétant », a remarqué Philippe Korcia. « Il faut s’arrêter sur un nombre de critères objectifs pour sortir de la période de confinement actuel » s’insurge Renaud Muselier qui entend rester ferme sur les principes républicains, « les doctrines fixées doivent être de bon sens ». S’est aussi posée la question des commerces, très fragilisés par la crise sanitaire. Renaud Muselier et Philippe Korcia, unis avec l’UMIH ( Union des Métiers et des Industries Hotelières) entendent travailler de concert pour faciliter une reprise rapide de l’activité. « Est-ce que ce n’est pas le moment de changer le modèle de notre économie ? De faire du pro-actif sur le coût du travail, le montant des charges ? Est ce qu’il ne faudrait pas prévoir un Grenelle du travail dans l’intérêt de tous ? » a avancé, en conclusion de l’échange, Philippe Korcia. « L’Etat doit prendre conscience de la nécessité de la décentralisation et de l’agilité des acteurs locaux. Un nouvel équilibre doit s’imposer » a assuré Renaud Muselier.
30/11/2023