Le BTP édifie le futur avec son « Village BTP & Co »

« La confiance, elle est ce qu’on en fait ! Alors, essayons de positiver ! » a réclamé Marie-Thérèse Aubrieux-Gontero, responsable de la délégation territoriale BTP du Pays de Martigues-Marignane-Istres-Golfe de Fos, aux entrepreneurs venus assister à ses vœux le 26 janvier à Martigues. Les raisons de s’inquiéter sont connues : persistance des effets de la crise COVID, envolée des prix des matériaux et de l’énergie, pénurie de compétences, cyberattaques de plus en plus fréquentes et menaçantes… Les défis à relever simultanément aussi : transition écologique, énergétique, numérique, RSE, innovations techniques, attractivité des métiers… Pourtant, le secteur fait face et prend des initiatives pour résister à la morosité. Ce que veulent les professionnels, c’est travailler encore et encore, expliquent-ils aux maîtres d’ouvrage, aux collectivités. « Il faut relancer de nouveaux marchés réalisables et au prix juste et continuer à construire le territoire de demain, notamment des logements, à réhabiliter des lieux, à rénover nos centres-villes, poursuit-elle. Le bâtiment est le 1^er employeur du département, il est aussi un vecteur de progression sociale indiscutable ». A ses côtés, Isabelle Lonchampt, présidente de la Fédération du BTP des Bouches-du-Rhône, souligne ainsi les résultats prometteurs du Village BTP & Co, inauguré le 25 novembre 2022 à Marseille, dans le périmètre d’Euroméditerranée.

Ce site, porté par la fédération avec l’appui de l’Etat (DREETS), de l’établissement public Euroméditerranée et de Pôle emploi, vise à favoriser l’accueil, l’information, l’orientation, la formation et l’insertion professionnelle des jeunes, de manière personnalisée. « En deux mois et demi, 330 candidats ont été reçus et certains sont déjà entrés en formation, assure-t-elle. Nous récoltons les offres et les candidatures, il n’y a pas de déperdition. Nous réfléchissons avec les missions locales sur les moyens de résoudre les difficultés de mobilité, en organisant et en finançant leurs déplacements, pour que les jeunes de l’extérieur de Marseille puissent venir. C’est un outil vraiment performant pour recruter les compagnons qui nous font défaut ». Pour Michel Garcia, secrétaire général de la Fédération régionale des Travaux Publics, plusieurs centaines d’emplois pourraient être pourvus immédiatement. « Des chantiers, il y en a, mais la main d’œuvre manque. Les jeunes qui veulent exercer un métier à l’extérieur et faire carrière trouveront une place dans notre secteur et se feront plaisir » dit-il.

« Nous n’avons pas de problème de visibilité sur les projets à mener cette année, les collectivités continuent d’investir parce qu’elles savent qu’elles ne peuvent pas arrêter brutalement leurs projets, renchérit l’ingénieur travaux d’une PME d’une dizaine de salariés. Mais il nous faut du personnel pour les mener. Avant même d’évoquer un salaire, nous devons parler « passion » pour éveiller l’intérêt de ceux qui cherchent leur voie, on l’a trop oublié depuis des années ! ». Au nom de la délégation territoriale de Salon-de-Provence, Jean-Marc Taieb insistait, lui aussi, quelques jours plus tôt, sur le rôle de ce Village BTP & Co, pour promouvoir les opportunités de s’épanouir dans le secteur. « Le bâtiment est partout et nous accompagne tout au long de notre vie : crèches, écoles, centres sportifs et culturels, logements, hôpitaux, routes… Mais on peut facilement aussi envisager une vie dans le bâtiment ! » déclarait-il, désireux, comme Marie-Thérèse Aubrieux-Gontero au sud de l’étang de Berre, de parvenir, avec le soutien des élus, à doter en 2023 « ce projet inédit et innovant » de « relais locaux dans les différents bassins d’emplois ».