
Au micro, Christophe Avellan, directeur du Pôle Mer Méditerranée. ©LM
Dans la même rubrique
-
Armateurs marseillais et norvégiens tiennent la barre de la transition énergétique
-
CMA CGM jette l'ancre au port Edouard Herriot à Lyon
-
Confortée dans la DSP, la collectivité de Corse prône un corridor maritime vert
-
Bruxelles approuve les aides publiques maritimes de l'État français sur la Corse
-
L’IA, vedette du Smart Port Challenge
La croisière à Marseille alimente bien des débats depuis de longues années. A tel point que le collectif Stop Croisière s’est invité, le 5 décembre dernier, sur la scène du Blue Maritime Summit*, la rencontre annuelle des acteurs du maritime et du monde économique, qui se tenait cette année à la Grotte Cosquer. L'association, qui milite pour l'arrêt de l'industrie de la croisière, voulait dénoncer "le refus des armateurs de prendre en compte les arguments écologiques". C'est justement pour répondre aux critiques que les acteurs de la croisière avaient commandité deux études dont les résultats ont été présentés lors des débats du 5 décembre.
La première porte sur l’évolution des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère par les navires et l’autre sur l’impact économique des croisières. Selon les projections du Pôle Mer Méditerranée, les émissions des navires devraient chuter drastiquement d’ici 2035 par rapport à 2022 : - 80 % de dioxyde de soufre, - 75 % de particules fines, - 60 % d’oxydes d’azote et - 47 % de GES (CO₂). Plusieurs facteurs seraient à l'origine de cette évolution favorable : les réglementations successives sur les émissions de soufre (IMO 2020), la réglementation Fuel UE Maritime (qui va entrer en vigueur le 1er janvier pour réduire les émissions de GES et accroître l'utilisation de carburant renouvelable), l’instauration d’une zone à faible émission de soufre en Méditerranée à compter de juin 2025 (0,1 %) et l’obligation pour les ports de proposer du courant de quai à tous les navires en 2030. « Le nombre d’escales diminue, mais les navires sont de plus en plus grands », souligne Christophe Avellan, directeur du Pôle Mer Méditerranée qui a conduit cette étude avec le Citepa. « Les paquebots bénéficient d’évolutions technologiques majeures et les investissements du port dans l’avitaillement au GNL et dans le branchement au courant électrique à quai attirent des trafics vertueux. Les abattements sont considérables. Sans le courant de quai, les émissions en 2035 seraient équivalentes à celles de 2022. Cette étude confirme donc que les investissements sont nécessaires. »
L'installation du courant de quai, qui représente un investissement de 150 M€ pour le port de Marseille, s’effectue en plusieurs étapes. La première potence a été installée en 2017 pour la Méridionale, suivie par l’équipement du quai du Maroc pour Corsica Linea. Aujourd’hui, les investissements portent sur l’équipement des terminaux croisières. « Nous aurons deux branchements fin 2025 », annonce Hervé Martel, président du directoire du port de Marseille-Fos. « Le troisième branchement au quai croisière aura lieu en 2029, en même temps que les terminaux à conteneurs et la réparation navale. » Il précise que le port a acheté des certificats d'origine pour tracer la provenance "bas carbone" de l'électricité distribuée.
La première porte sur l’évolution des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère par les navires et l’autre sur l’impact économique des croisières. Selon les projections du Pôle Mer Méditerranée, les émissions des navires devraient chuter drastiquement d’ici 2035 par rapport à 2022 : - 80 % de dioxyde de soufre, - 75 % de particules fines, - 60 % d’oxydes d’azote et - 47 % de GES (CO₂). Plusieurs facteurs seraient à l'origine de cette évolution favorable : les réglementations successives sur les émissions de soufre (IMO 2020), la réglementation Fuel UE Maritime (qui va entrer en vigueur le 1er janvier pour réduire les émissions de GES et accroître l'utilisation de carburant renouvelable), l’instauration d’une zone à faible émission de soufre en Méditerranée à compter de juin 2025 (0,1 %) et l’obligation pour les ports de proposer du courant de quai à tous les navires en 2030. « Le nombre d’escales diminue, mais les navires sont de plus en plus grands », souligne Christophe Avellan, directeur du Pôle Mer Méditerranée qui a conduit cette étude avec le Citepa. « Les paquebots bénéficient d’évolutions technologiques majeures et les investissements du port dans l’avitaillement au GNL et dans le branchement au courant électrique à quai attirent des trafics vertueux. Les abattements sont considérables. Sans le courant de quai, les émissions en 2035 seraient équivalentes à celles de 2022. Cette étude confirme donc que les investissements sont nécessaires. »
L'installation du courant de quai, qui représente un investissement de 150 M€ pour le port de Marseille, s’effectue en plusieurs étapes. La première potence a été installée en 2017 pour la Méridionale, suivie par l’équipement du quai du Maroc pour Corsica Linea. Aujourd’hui, les investissements portent sur l’équipement des terminaux croisières. « Nous aurons deux branchements fin 2025 », annonce Hervé Martel, président du directoire du port de Marseille-Fos. « Le troisième branchement au quai croisière aura lieu en 2029, en même temps que les terminaux à conteneurs et la réparation navale. » Il précise que le port a acheté des certificats d'origine pour tracer la provenance "bas carbone" de l'électricité distribuée.
Un croisiériste en escale dépense 57 € à Marseille
Que rapporte la croisière à la ville ? La deuxième étude, confiée à Oxford Economics, révèle qu’un croisiériste en escale dépense en moyenne 57 € à Marseille, un passager en tête de ligne débourse quant à lui 78 € et chaque membre d’équipage contribue à hauteur de 79 € à l'économie locale. « Marseille constitue la première phase d’une étude beaucoup plus globale qui sera diffusée en mars 2025 et qui portera sur dix ports », souligne Christian Savelli, directeur d’analyse de la croisière au sein d’Oxford Economics.
Quand on sonde les commerçants des quartiers de la Joliette et du Vieux Port, on s'aperçoit que leur perception est très positive. On recense 77 % des sondés qui estiment que les croisiéristes sont importants pour l’économie locale et 70 % qui pensent que leur chiffre d’affaires va augmenter, en moyenne de 45 à 49 %.
Sur la France, le secteur de la croisière génère un volume d'activité de 7,7 Md€ et emploie 38 000 salariés. À l’échelle mondiale, les retombées atteignent 140 Md$.
* Blue maritime summit est co-organisé par le Club de la croisière Marseille-Provence, le port de Marseille-Fos, l'Union maritime et fluviale et le Comité marseillais des armateurs de France
Quand on sonde les commerçants des quartiers de la Joliette et du Vieux Port, on s'aperçoit que leur perception est très positive. On recense 77 % des sondés qui estiment que les croisiéristes sont importants pour l’économie locale et 70 % qui pensent que leur chiffre d’affaires va augmenter, en moyenne de 45 à 49 %.
Sur la France, le secteur de la croisière génère un volume d'activité de 7,7 Md€ et emploie 38 000 salariés. À l’échelle mondiale, les retombées atteignent 140 Md$.
* Blue maritime summit est co-organisé par le Club de la croisière Marseille-Provence, le port de Marseille-Fos, l'Union maritime et fluviale et le Comité marseillais des armateurs de France