Pour les salles de sport, le couperet est tombé dimanche 11 octobre. Un nouvel arrêté publié par la Préfecture des Bouches-du-Rhône en interdit la réouverture dans le cadre de la pandémie de Coronavirus pendant encore minimum 15 jours. Raisons invoquées, la Métropole d’Aix-Marseille reste classée en zone d’alerte maximale avec un seuil supérieur à 30% d’occupation des lits de réanimation par des malades atteints du coronavirus. Cette nouvelle mesure accentue le sentiment d’accablement des professionnels du secteur qui misen désormais sur une unité renforcée et la multiplication d'actions communes. Le 9 octobre dernier, les gérants de salles de sports ont demandé la suspension de l'arrêté de fermeture à Aix-en-Provence et Marseille. La justice leur a déjà donné raison à Rennes et Toulouse. Le syndicat d'employeurs France Active FNEAPL qui regroupe les professionnels du sport et des loisirs, a déposé 16 référés liberté dans toute la France.« Il nous faut être unis et parler d’une seule voix » confient Serge et Bénédicte Alcala aux manettes de Io centre de sport et de bien-être à Marseille, à sa quatrième année d’ouverture. « Nous sommes conscient de la gravité de la crise sanitaire mais nous avons l’impression d’être infantilisés ». En réponse aux arguments du ministère de la santé, Olivier Véran, « ce sont des espaces confinés où le port du masque est impossible. Ce sont donc des lieux de contamination importante", la profession évoque l’atout bien-être. 90 signataires, sportifs de haut-niveau, notamment Zinédine Zidane, Stéphane Diagana ou Marie-Amélie Le Fur, représentants d’établissements et d'institutions, docteurs et professeurs de médecines sont montés au créneau dans une tribune du Journal du Dimanche pour solliciter un nouveau regard sur un secteur "injustement pointé du doigt". Et d’arguer des bienfaits du sport pour la santé pour les presque 6 millions d'adhérents, soit 9% de la population française inscrite en salle et donc potentiellement touchée par cette mesure. « Les bénéfices de l'activité physique et sportive sur la santé des Français sont aujourd'hui incontestables et incontestés. Il est également formellement démontré que dans d'autres épisodes épidémiques d'infection, les personnes pratiquant régulièrement une activité physique ou sportive ou ayant une bonne capacité physique, étaient moins gravement atteintes » relèvent les professionnels. Le secteur de l’Union Sport et Cycle fait lui état du faible nombre de contaminations. « Seuls 207 cas de Covid-19 ont été répertoriés dans les salles de sport depuis le 1er août et ce avec 27 millions de passages ». Tous avancent leur capacité à respecter et à faire respecter les contraintes sanitaires. « Chez Io, notre application permet d’être en phase avec ces mesures. Le protocole sanitaire est strict, et nous n'avons pas attendu la pandémie pour adopter des règles d’hygiène strictes avec des petits groupes, la mises en place de réservations, une attitude responsable » reprend Serge Alcala. Dans l’attente, les salles de sport ne dissimulent pas leur inquiétude. "Pour nous chaque mois compte double, après les deux mois de confinement au printemps, il a fallu rebondir. Les contreparties de l’Etat sont misérables surtout dans cette période où la plupart des salles réalisent 35 % à 40 % de leur CA. Et ce sans aucune visibilité, la situation change tous les 15 jours. De nombreuses salles sont en danger » insiste Bénédicte Alcala. Le chemin sera long. Christophe Anderson, président de la fédération de Fitness, s’en fait l’écho, « la profession est stigmatisée, il va falloir des semaines pour retrouver la confiance ».
30/11/2023