Avec les purificateurs d’air, Alexandre Okorokoff s’ouvre un marché bien plus vaste que sa clientèle traditionnelle d’orthoprothésistes (JC Barla).
« Je fais des pieds et des mains pour gagner ma vie ! ». Alexandre Okorokoff confie que la formule lui a permis de nouer le contact avec celui qui allait devenir le partenaire de sa diversification, Sanuvox. Sa société, OKO Solution, à Rousset, distribue réellement des pieds et des mains, mais aussi des genoux, des bras, des jambes… pour le compte de 400 orthoprothésistes en France qui les adaptent et les vendent à des personnes ayant subi une amputation. L’entreprise propose également des orthèses, outillages et matériaux (mousse, résine, silicone, tissus…) du monde entier, conçus pour ce marché. Elle fabrique par ailleurs sur son unité historique de Troyes, DAW s.a, gaines et bonnets sans couture pour amputés, tee-shirts pour le port de corset… « Notre vocation est d’équiper intégralement la personne amputée. Pour toutes nos gammes, nous détenons une exclusivité de distribution, nous concevons aussi nos propres produits. C’est une activité très singulière car une commande de 100 produits à un fabricant, c’est de la grosse série ! » explique Alexandre Okorokoff, à la tête d’un ensemble, « OKO SAS », représentant une vingtaine de collaborateurs et un chiffre d’affaires cumulé de plus de 3,8 millions d’euros. Le groupe a créé une nouvelle entité, OKO Pur, spécialisée dans la distribution de purificateurs d’air aux ultra-violets (UV) pour lutter contre les allergies, l’asthme, les odeurs, les contaminants chimiques et organiques et évidemment les risques de diffusion des virus. La lumière bleue filtre les flux d’air et les stérilise naturellement.
Afflux de commandes
Développée avec l’entreprise québécoise Sanuvox dont OKO Pur est le distributeur exclusif pour la France et le Bénélux, l’intégration de cette gamme a été envisagée pour servir en priorité les cabinets d’orthoprothésistes qui reçoivent une clientèle fragilisée ainsi que les centres de rééducation. Les premiers échanges avec Sanuvox datent de l’été 2019. « Notre 1ère commande concernait 20 purificateurs » précise-t-il, loin de penser alors que la propagation du coronavirus allait bouleverser ses plans. Depuis la crise sanitaire, les demandes affluent de cabinets dentaires, d’entreprises, de collectivités qui voient la solution comme un moyen de sécuriser le retour au bureau des salariés et plus généralement du public. « La mairie de Peynier nous a passé commande en 2020 de 80 appareils pour ses écoles», indique Alexandre Okorokoff. « Aucun cluster n’a surgi là où ils ont été installés. Le relais Massalia à Marseille s’en est doté pour protéger ses 560 m2 et accueillir sereinement ses retraités. A fin avril 2021, nous avions vendu 450 unités. Le 19 mai, le gouvernement belge a validé nos purificateurs Sanuvox pour les déployer sur les bâtiments du pays. Nous espérons que l’Agence de Santé va en faire autant pour la France ! ». La PME fait jouer aussi les collaborations locales : pour les purificateurs posés au sol, elle a sollicité Métal Laser, voisine de la zone de Rousset qui découpe, plie et façonne des pièces métalliques, pour fabriquer le pied. « Aujourd’hui, des particuliers veulent en installer dans leur maison parce qu’ils en bénéficient dans leur entreprise », assure le dirigeant. « Avec la réouverture des restaurants, hôtels, universités, commerces et tous lieux accueillant du public, la demande va exploser. Nous avons même prévu avec un partenaire un système de location ». L’efficacité du dispositif a été évaluée notamment par l’Agence américaine de Protection de l’Environnement (EPA). « Selon moi, les purificateurs d’air et de surfaces vont devenir aussi indispensables que l’éclairage » prédit Alexandre Okorokoff.