Sakowin a cherché à mettre au point une « solution pragmatique » facilement raccordable aux sites industriels et moins coûteuse (photo JC Barla).
Dans la même rubrique
-
Les véhicules intermédiaires parés à battre le pavé
-
Le groupe Marcegaglia veut multiplier par 7 la production de l'ex-usine Ascometal
-
L’industrie « historique » engage sa mutation à Fos-sur-Mer
-
Eyco mise sur le collectif pour propulser son essor
-
Elyse Energy apporte sa part à la décarbonation de Fos
« L’avantage de notre technologie de plasmalyse de méthane, par micro-ondes, est qu’elle permet de lancer plus rapidement une solution de production d’hydrogène avec des équipements industriels très stables sur une durée de vie d’une vingtaine d’années. Comme nous venons de l’industrie, nous avons voulu concevoir une solution pragmatique à visée industrielle » explique Gérard Gatt, fondateur et président de Sakowin Green Energy. Née en 2017, la société s’est implantée sur le Technopôle de l’Environnement Arbois-Méditerranée à Aix-en-Provence pour bénéficier de tout un écosystème collaboratif de recherche-développement afin de finaliser, après un premier module de 6 KW, un pilote de 100 KW apte à générer 200 kg d’hydrogène par jour et 600 kg de carbone solide revalorisable, intégré dans un simple conteneur 20 pieds. Elle espère commercialiser entre cinq et dix de ces démonstrateurs sur des sites industriels, en France et à l’étranger, d’ici fin 2025, et montrer ainsi que sa technologie de rupture fondée sur le « craquage » de la molécule de méthane par plasmalyse fonctionne efficacement et à des coûts énergétiques et financiers bien plus compétitifs que l’électrolyse qui reste aujourd’hui l’approche la plus répandue (notamment dans les projets envisagés sur la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer). Sakowin avance que sa solution exige cinq fois moins d’électricité et pas d’eau du tout. « Le module de 800 KW pourra tenir dans deux conteneurs seulement, à raccorder directement aux sorties de gaz en bout de ligne pour le décarboner et en séparer l’hydrogène et le carbone avant toute combustion pour produire de l’énergie. On peut ajouter les modules les uns aux autres en fonction du besoin, qu’un industriel souhaite 5, 10 ou 50 MW. L’autre avantage est que le système est actionnable en mode on-off, à la demande. L’hydrogène peut être réinjecté dans le process de l’usine, le noir de carbone, nous le récupérons pour le valoriser auprès des filières industrielles qui l’utilisent actuellement mais aussi l’agriculture, le bâtiment ou les batteries. Cette activité constitue l’autre pilier de notre modèle économique ».
Nouveaux moyens pour progresser
Arguant déjà de deux commandes de clients et d’une troisième en voie de concrétisation, Sakowin va continuer « à optimiser le plus possible » les performances de sa solution, à lever les interrogations – « il n’y a pas de verrou technologique qui persiste » assure Gérard Gatt – et peut s’y employer grâce à la nouvelle levée de fonds de 4 millions d’euros confirmée le 26 janvier avec Vol-V (2,5 millions d’euros), EIC Fund de la Commission européenne (1,2 million d’euros) et le management (300 000 euros). D’ici la fin de l’année, l’effectif devrait grossir d’une dizaine de personnes supplémentaires (26 aujourd’hui et déjà trois en cours d’embauche).
Le premier démonstrateur devrait voir le jour en Suisse fin 2024. L’Europe est bien évidemment une cible privilégiée de la start-up, notamment par le biais des appels d’offres publics, mais elle n’exclut pas regarder les opportunités qui pourraient émerger en Amérique du Nord. Elle table sur un objectif de chiffre d’affaires de 5 à 6 millions d’euros à fin 2025.
Le premier démonstrateur devrait voir le jour en Suisse fin 2024. L’Europe est bien évidemment une cible privilégiée de la start-up, notamment par le biais des appels d’offres publics, mais elle n’exclut pas regarder les opportunités qui pourraient émerger en Amérique du Nord. Elle table sur un objectif de chiffre d’affaires de 5 à 6 millions d’euros à fin 2025.