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Les entreprises maintiennent la pression pour l’avenir de Fos-Berre


Rédigé le Lundi 14 Juillet 2025 par Jean-Christophe Barla


Trente-six heures après l’ultime réunion du débat public « Fos-Berre-Provence, un avenir industriel en débat », l’UPE 13 a rappelé le besoin urgent de décisions pour ne pas laisser s’envoler une « opportunité unique » de décarboner durablement le territoire.


Martin Féraud, Cyril Sauvat, Sébastien Motte, Philippe Korcia et Jean-Michel Diaz réclament d'accélérer la mise en place des conditions d'accueil des projets industriels, au nom du collectif "Nous l'entreprise". (Photo JC Barla)
Martin Féraud, Cyril Sauvat, Sébastien Motte, Philippe Korcia et Jean-Michel Diaz réclament d'accélérer la mise en place des conditions d'accueil des projets industriels, au nom du collectif "Nous l'entreprise". (Photo JC Barla)
Les représentants de la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) ont promis qu'il y aura une suite aux trois mois et demi de débat public global « Fos-Berre-Provence, un avenir industriel en débat ». La dernière réunion s’est tenue le 8 juillet, le rapport sur le bilan sera dévoilé le 18 septembre.

Déjà très impliqués sur les rencontres pour faire valoir le point de vue entrepreneurial, malgré leurs emplois du temps chargés, les industriels ne relâchent pas la pression et ont donné au débat une première suite dès le 10 juillet dans les locaux de l’UPE 13, à Marseille. Le président de l’organisation patronale, Philippe Korcia, était entouré de Jean-Michel Diaz, président du Groupement Maritime et Industriel de Fos et région (GMIF), du président de l’Union Maritime et Fluviale, Martin Féraud, du président de la fédération du BTP des Bouches-du-Rhône, Cyril Sauvat, et de Sébastien Motte, président de l’UPE 13 Ouest-Métropole. Chacun s'est exprimé au nom d’entrepreneurs de toutes tailles, du commerçant à la grande entreprise, déterminés à voir le territoire changer de dimension grâce aux 20 Md€ d’investissements envisagés sur le pourtour de l’étang de Berre et aux 10 000 emplois qu’ils peuvent engendrer.
 

Promouvoir une croissance responsable et l’emploi

« Notre économie est dans une situation très compliquée, les entreprises ont du mal à créer de la valeur. Je suis d'accord pour tous les débats, mais il ne faut pas trop tirer sur la corde. Je ne veux pas envisager une décroissance, je veux une croissance responsable et de la création d'emplois. Il  nous faut avancer », souligne Philippe Korcia, convaincu qu’il y a une dynamique à insuffler pour « restaurer une cohésion sociale de plus en plus fracturée ». La première des décisions à prendre concerne à ses yeux la ligne 400 kV qui renforcera, entre Jonquières-Saint-Vincent (Gard) et Fos, l’approvisionnement et la sécurisation électrique de la zone industrielle et au-delà de toute la région. « L’État ne doit pas dire qu’il est urgent d’attendre alors que nous disons qu’il est urgent d’agir. S’il y a des arbitrages à faire, le préfet doit les faire sans tarder », poursuit-il, se disant favorable à la création dès cet automne d’une gouvernance harmonisée sous la forme d'un GIP (Groupement d’intérêt public), pour favoriser la mise en œuvre de tous les projets en vue.
 

Un objectif d’intérêt général à partager

Pour Jean-Michel Diaz, « une trentaine de projets industriels sur le même site, c’est une concentration d’opportunités comme nous n’en verrons plus dans notre vie. L’industrie aujourd'hui représente 50 % de la richesse du département et un tiers de ses emplois. On ne peut pas laisser ce tissu industriel se déliter. Nous avons participé au débat public avec sérieux, ambition et la conviction profonde de devoir réindustrialiser la France, en reconstruisant une industrie forte, moderne et décarbonée. C’est un vrai choix de société ». Marteler encore le message est indispensable pour lui, avant que tout le monde vaque à ses préoccupations estivales. « Pour les infrastructures, il faut retenir les solutions qui permettront aux investisseurs de prendre leurs décisions dès maintenant. Les porteurs de projets ont besoin de garantie sur l’électricité, sur les mobilités, sur les infrastructures routières… ».

Pour Martin Féraud, la ligne THT n’est pas conçue uniquement pour Fos et ses industries. « Les connexions électriques à quai des navires démontrent que certains acteurs prennent des risques en avance de phase pour renforcer le rôle responsable de la filière et pour la décarboner. Il y a un besoin réel et essentiel de poursuivre la massification du transport et le report modal sur le fer, sur le fleuve… Nous devons capter localement toute cette valeur pour servir les populations. » 
 

Prêts pour les chantiers

Cyril Sauvat confirme que les professionnels du bâtiment sont prêts à assumer la multiplication des chantiers, aussi bien pour construire des logements ou des usines que pour réaménager les voiries ou créer des voies ferrées… « Cela créera des emplois qui ne sont pas délocalisables et l’intégralité de la palette des métiers en bénéficiera », dit-il.

Sébastien Motte, pour sa part, estime que « même les dirigeants des petites sociétés de l’ouest de l’étang de Berre, qui ne se croyaient pas concernés par des projets à plusieurs centaines de millions d’euros, ont désormais cerné l’enjeu grâce aux quatre ateliers “d’acculturation” conduits sur Salon-de-Provence, Vitrolles, Martigues et Arles ». Leur mobilisation pour soutenir la transformation du territoire n’est désormais plus contestable. Ensemble, ils affirment avoir 250 000 entrepreneurs et acteurs du territoire derrière eux et ne pas pouvoir se contenter de « solutions bricolées ».

 Je reste positif sur le fait qu’on va aboutir », glisse Jean-Michel Diaz.
 




Jean-Christophe Barla




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