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Smilers dévore la croissance à pleines dents


Rédigé le Lundi 19 Juin 2023 par Jean-Christophe Barla


L’unité du groupe Biotech Dental spécialisée dans la fabrication d’aligneurs dentaires a été inaugurée ce 19 juin à Salon-de-Provence. Un investissement de 15 millions d’euros réalisé sur notre territoire pour faire rayonner les sourires à l’international.


Smilers produit l'intégralité des gouttières pour le traitement d'alignement des dentitions (photo JC Barla)
Smilers produit l'intégralité des gouttières pour le traitement d'alignement des dentitions (photo JC Barla)
Elle se veut un fleuron de la technologie « Made in France » et entend fournir depuis Salon-de-Provence et la zone de la Crau les dentistes et orthodontistes du monde entier : l’usine Smilers a été inaugurée ce 19 juin, après avoir été mise en service le 3 septembre 2022. Emanation de Biotech Dental (conception et fabrication d’implants dentaires) pour produire sur-mesure en impression 3D des gouttières invisibles destinées à aligner les dentitions, elle s’étend sur plus de 3 000 m2 et trois étages, abritant ateliers, bureaux, centre de formation, R&D, terrasse en bois, cafétérias… Elle devient la plus grande usine d’aligneurs à l’initiative d’une entreprise européenne. « Quand on a la volonté de soulever des montagnes, qu’on ose prendre des risques, nous sommes la preuve vivante qu’on peut faire des miracles » a souligné le président, Philippe Veran, devant une large assistance d’institutionnels, de partenaires, de clients et de salariés. Aujourd’hui, 153 personnes travaillent dans cette unité au service de 5 000 dentistes et 2 400 orthodontistes dans le monde. Des chiffres qui vont progresser, puisque le dirigeant annonce l’arrivée prochaine de nouvelles lignes de fabrication et une forte ambition aux Etats-Unis où elle a noué un accord avec le groupe américain Henri Schein qui compte en portefeuille un million de dentistes. « Si nous réussissions à en convaincre à peine 10%, nous pourrons rapidement couvrir les 22 000 m2 de réserve foncière que nous détenons à côté de l’usine » s’amuse Philippe Veran. Smilers représente environ 16 millions d’euros de chiffre d’affaires sur le chiffre d’affaires global de Biotech Dental, proche de 110 millions d’euros (pour 800 collaborateurs), qu’il entend multiplier par cinq dans les cinq ans. A fin 2023, l’unité disposera d’une capacité de production de 17 500 aligneurs par jour entre les équipements actuels et ceux appelés à arriver… Elle en est déjà à 7 000.

Une détermination à promouvoir le savoir-faire français

L’export pèse pour la moitié de l’activité mais « des portes s’ouvrent continuellement, poursuit-il. Dans notre secteur, avec les investissements que nous avons réalisés, nous nous devons d’adresser le monde ». Appuyé par sa vice-présidente et épouse, Olivia, dentiste de profession apte à « sentir » et anticiper finement les besoins de ses collègues, Philippe Veran sait qu’il peut conquérir des parts de marché sur des praticiens qui préfèrent équiper leurs patients des traditionnelles bagues. « Le praticien décide du choix de la technique pour son patient. En moyenne, un traitement global comprend 30 à 34 gouttières et chacune est portée quinze jours, explique Olivia Veran. Nous pouvons fournir l’intégralité du traitement ou le parcelliser, par dix ». Les performances de l’entreprise lui ont valu un message spécifique, avant la coupure du ruban, du Président de la République, Emmanuel Macron. Il a souligné combien Biotech Dental contribuait à « une France plus forte et souveraine ». Administrateur du groupe depuis 2018 et chantre inlassable de la réindustrialisation à la française, Arnaud Montebourg a détaillé les choix de Philippe Veran et de son associé Bruno Thévenet, décédé voici quelques mois, qui ont permis à leur aventure de se transformer en réussite « made in France » : « l’enracinement local complété par la solidarité de tout un écosystème, la R&D tout au long du parcours pour innover, malgré les hauts et les bas, et une vision stratégique ciblée sur un marché mondial. C’est un exemple que beaucoup d’autres peuvent suivre, même s’ils ont pu rater quelques virages, si l’on veut faire repartir notre industrie ».



Jean-Christophe Barla




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