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Veolia veut rassurer avec son projet d’« Ecopôle de l’Etoile »


Rédigé le Mercredi 27 Octobre 2021 par Jean-Christophe Barla


Alors que la mairie de Marseille en avril 2021 a voté « le caractère prioritaire de l’arrêt en 2022 de la circulation de camions de tous gabarits » qui desservent le centre de déchets « Valsud » à Septèmes, Veolia qui souhaite un renouvellement de son autorisation d’exploitation a dessiné son devenir en « Ecopôle de l’Etoile ».


Entre refonte et création d’installations, Veolia veut concevoir un ensemble plus proche des besoins et préoccupations des collectivités et des habitants en matière de déchets.  (Photo DR)
Entre refonte et création d’installations, Veolia veut concevoir un ensemble plus proche des besoins et préoccupations des collectivités et des habitants en matière de déchets. (Photo DR)
Depuis plusieurs années, l’installation de stockage de déchets non dangereux de Valsud (ISDND) implantée depuis 1976 dans le périmètre de la commune de Septèmes-les-Vallons fait l’objet de mises en cause par riverains et associations, en particulier pour les trafics de poids lourds générés par ses activités, ses nuisances olfactives ou environnementales. Veolia gère ce site qui reçoit 250 000 tonnes de déchets. Son autorisation d’exploitation court jusqu’à fin février 2022 et il entend bien qu’elle soit prolongée au-delà. Le 20 octobre, le projet d’Ecopôle de l’Etoile a été officiellement présenté par des responsables de Veolia Recyclage et Valorisation de Déchets (RVD) Sud PACA, Gilles Peyroutet, directeur Unités Industrielles, et Hervé Pernot, directeur du développement régional, qui se prévalent du soutien de la Métropole Aix-Marseille-Provence et de la Région. Plutôt que d’en faire un objet de polémiques infinies, ils assurent vouloir bâtir « la référence métropolitaine » en matière de traitement, stockage et valorisation et « un moteur d’économie circulaire » en jouant sur plusieurs tableaux destinés à plafonner à l’horizon 2025 la capacité à 100 000 tonnes par an, si son existence perdure. Pour le groupe, il est en effet inconcevable que le territoire se prive d’un tel outil qui absorbe 25% des déchets du bassin provençal alors que le nombre d’ordures s’accroît et que les pratiques de tri peinent à se généraliser. « En 2025, il manquerait 308 000 tonnes par an de capacité et en 2031, 334 000 tonnes » assure-t-il. Le site traite les déchets ultimes, c’est-à-dire ceux qui ne plus recyclables, ni valorisables, les déchets résiduels des ménages et ceux des activités économiques des entreprises, préalablement triés. Pour Romain Ascione, directeur régional Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur de Veolia RVD, le projet qui serait soumis à enquête publique et décision du Préfet doit contribuer à « la transformation écologique et énergétique en répondant au cadre légal : renforcement de l’économie circulaire, changement des comportements en matière de déchets, valorisation des déchets ultimes, production d’énergies renouvelables… Voilà notre promesse pour ce site stratégique ».

Promesses positives... et négatives

Parmi les installations créées, renforcées ou revisitées, une déchetterie apte à accroître de 35% le taux de valorisation des déchets triés par rapport à une déchetterie traditionnelle, une ressourcerie, une ferme urbaine d’exploitation maraîchère et fruitière d’1,5 hectare pour approvisionner des cantines scolaires. Le projet comprend également le doublement de la capacité de la plateforme de compostage de déchets verts et de biodéchets (22 500 tonnes de déchets verts y sont actuellement réceptionnées), l’unité de production d’électricité serait transformée en partenariat avec GRDF en vue de pouvoir réinjecter du biométhane dans le réseau GRDF. Enfin, Veolia prévoit une centrale photovoltaïque de 7 000 MWh/an. Douze millions d’euros seraient investis sur cet ensemble. De nouveaux emplois viendront s’ajouter aux 30 emplois équivalent temps plein. Parmi les autres promesses, celle de « minimiser les nuisances des riverains de Septèmes », notamment en sécurisant le trafic routier. Des discussions auraient été engagées avec la mairie de Marseille. Pour défendre son dossier, Veolia annonce en cas de non-renouvellement de son autorisation, « une massification du trafic », « une crise sanitaire et écologique », « un impact économique et social », le centre générant 150 emplois indirects… Dans la région, Veolia RVD réalise 290 millions d’euros de chiffre d’affaires, 2 000 collaborateurs sur 30 sites d’exploitation.



Jean-Christophe Barla




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