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​20 à 45 milliards d’euros pour produire des carburants bas carbone en 2035


Rédigé le Jeudi 9 Mars 2023 par Nathalie Bureau du Colombier


Pour répondre aux objectifs de la Commission européenne en 2035, les raffineurs français devront investir 20 à 45 milliards d’euros a annoncé, le 9 mars, l’Union française des industries pétrolières (UFIP) Énergies et Mobilités.


La mise en service de Masshylia a été reportée à 2026. ©DR
La mise en service de Masshylia a été reportée à 2026. ©DR
L’UFIP a confié à l’IHS une étude de prospective selon laquelle les industries traditionnelles du raffinage devront investir entre « 20 et 45 milliards d’euros pour produire des carburant bas carbone et atteindre les objectifs de transition énergétique de 2035 ».  Entre 2023 et 2035 la demande de carburant en France devrait chuter de 40%. 
« Chaque année, la demande devra va baisser de 4% pour être en conformité avec les objectifs européens », annonce Olivier Gantois, président de l’association professionnelle rebaptisée UFIP Energies et Mobilités afin d’englober tous les acteurs de l’énergie.  « L’UFip n’est plus le club des groupes pétroliers », a-t-il ajouté.

Olivier Gantois ©DR
Olivier Gantois ©DR

« Masshylia » retardée à 2026

Concernant la région Sud, Olivier Gantois a annoncé le retard de deux ans de la mise en service de « Masshylia », projet conjoint d’Engie et de Total Énergies portant sur la bio raffinerie de Châteauneuf-Les-Martigues, désormais programmée pour 2026.  « Le projet visant à produire 5 MT d’hydrogène pour le réutiliser dans les transports ou dans la production de biocarburants ne démarra pas en 2024 mais en 2026. Il est cependant sur la bonne voie puisqu’il a obtenu des financements », a annoncé Olivier Gantois.

L’an passé, les marges de raffinage en France ont bondi à 101 € la tonne. Si les groupes pétroliers ont refusé de divulguer leurs bénéfices, ils déclarent avoir essuyé des pertes les deux dernières années et contribué à hauteur de 32 mds au budget de l’État. L’UFIP précise en outre que les raffineries ont également été confrontées à la hausse des prix de l’électricité et des tarifs du quota des émissions de CO2 passé de 80 à 100 € la tonne. « Si l’État atténue la compétitivité des raffineurs, nous ne pourrons pas investir dans la décarbonation », prévient Olivier Gantois. Il a rappelé que le pétrole demeure la première énergie en France avec 40% devant le nucléaire.  Depuis l’interdiction du 5 décembre 2022 d’importer du brut et du gaz russe, troisième producteur mondial, la France s’est tournée vers l’Amérique du Nord, le Moyen-Orient et d’Inde.  
 
 

​Déploiement des bornes électriques de recharge

7% des stations-services en France sont en rupture de stock avec les blocages contre la réforme des retraites. ©NBC
7% des stations-services en France sont en rupture de stock avec les blocages contre la réforme des retraites. ©NBC
Quant à la fin des véhicules thermiques en Europe annoncée pour 2035, l’UFIP a précisé que le texte est en préparation au sein de la Commission européenne après le revirement de l’Allemagne qui a annoncé ne pas tenir le délai. « En 2035, nous devrions être à 100% de véhicules électriques mais il restera une part importante de véhicules thermiques même au-delà de 2050. Il faudra donc déployer les bornes de recharge et décarboner les carburants liquides  », précise-t-il . 

L’équipement de la France en bornes de recharges électriques est aujourd’hui à 82 000 soit bien en deça des 100 000 annoncées pour fin 2022. L’UFIP Énergies et Mobilités a d’ailleurs lancé un appel au gouvernement pour encourager la neutralité technologique et ne pas seulement favoriser les véhicules électriques. Les énergéticiens prônent également une stabilité réglementaire et travailler davantage sur les ressources de matières premières décarbonées.  




Nathalie Bureau du Colombier




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