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​Hydrogène : Total Energies « amorce la pompe »

Interview croisée de Jean-Michel Diaz délégué régional de Total Energies Méditerranée et d’Isabelle Patrier directrice des relations France et du développement régional de Total Energies.


Rédigé le Vendredi 3 Septembre 2021 par Propos recueillis par Nathalie Bureau du Colombier



Jean-Michel Diaz délégué régional de Total Energies Méditerranée et d’Isabelle Patrier directrice des relations France et du développement régional de Total Energies.  ©NBC
Jean-Michel Diaz délégué régional de Total Energies Méditerranée et d’Isabelle Patrier directrice des relations France et du développement régional de Total Energies. ©NBC
Lors du Forum des Entrepreneurs vous avez annoncé une accélération des investissements des industriels sur la zone de Fos. La transition écologique est-elle un booster? 
 
Jean-Michel Diaz : Clairement oui, elle l’est notamment grâce au Green Deal en Europe et au Plan de relance en France. Sur les 15 dernières années, 1,5 mds € ont été investis pour l’environnement et la sécurité et sur les neuf prochaines années 2,2 mds € seront engagés sur la zone industrielle de Fos-sur-Mer. Total Energies La Mède est le premier site industriel en France à amorcer une transformation complète de sa plate-forme vers les énergies d’avenir avec le solaire, le biocarburant terrestre ou aérien, l'Adblue et l’hydrogène. Nous  investissons aussi entre 50 et 100 M€ dans la construction d’un navire avitailleur au GNL qui entrera en service au deuxième semestre 2022 sur le port de Marseille-Fos. Nous sommes associés à EveRé, Elengy, CMA CGM et à la métropole au sein du Grand Port Maritime de Marseille pour récupérer et trier en amont les déchets alimentaires, les méthaniser et alimenter en bioGNL soit le réseau local soit les navires. 
 
Vous avez également l’ambition de de devenir un hub hydrogène ? 
 
Jean-Michel Diaz : Nous allons installer 100 MW de panneaux solaires pour alimenter un électrolyseur et produire de d’hydrogène vert à l’échelle industrielle. Au démarrage, nous allons remplacer de l'hydrogène gris —que nous importons et consommons à raison de 5 tonnes par jour- par cet hydrogène vert. Cela va représenter une réduction d'émissions de CO2 de 15 000 tonnes par an. Ensuite, le hub hydrogène permettra de répondre aux les besoins des autres industriels et vers la mobilité. Les synergies avec la zone industrielle permettront de proposer des services décarbonés. 
Isabelle Patrier : L’hydrogène vert sera disponible, Total Energies amorce la pompe en décarbonant notre usine mais il est nécessaire que les collectivités développent l’usage des mobilités, les bus, les cars, le fret ferroviaire, les bennes à ordure et à plus long terme le transport maritime. 

Un souteur au GNL au deuxième semestre 2022

Pourquoi ne fabriquez-vous pas en France les panneaux solaires en France ? 
 
Isabelle Patrier : Nous les assemblons en France, les panneaux sont importés de Chine car c'est le seul pays à produire des pains de silicium et donc un coût de production inférieur. Nous militons pour l’instauration d’une taxe carbone aux frontières et qui permettrait de relocaliser des filières.  
 
Quels sont les produits issus de la bioraffinerie ?
 
Jean-Michel Diaz : Nous produisons du biocarburant HVO avec un objectif de production de 500 000 tonnes par an. A compter de 2023, nous arrêtons toute production avec huile de palme pour la remplacer par des huiles végétales, des huiles alimentaires usagées et des graisses animales. Un démonstrateur est en cours à Marseille avec Synchronicity et le Secours Populaire pour inciter à ramener les huiles de friture usagées du "dernier mètre".    
 
Isabelle Patrier : Nous n’avons pas attendu la Loi Pacte pour nous engager. Nous avons des actions de soutien à la sécurité routière, la biodiversité des littoraux, la protection du patrimoine. Nous avons contribué récemment à la restauration des châteaux de Tourvieille à Arles et Port Miou à Cassis et à la réhabilitation du Fort d’Entrecasteaux. Et en septembre, s'ouvrira à Marseille la première école de production de textiles. Ce projet que nous soutenons est piloté par Fask. En 2022, deux autres écoles verront le jour à Istres sur la Chaudronnerie et sur le photovoltaïque potentiellement à Vitrolles.  Nous consacrons 60 M€ de 2018 à 2028 en appui à la Fédération des Ecoles de Production pour disposer de 100 écoles en France soit au moins une école par département. 




Propos recueillis par Nathalie Bureau du Colombier




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