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​La compagnie marseillaise Hisséo va construire un cargo à voile


Rédigé le Mardi 31 Octobre 2023 par Nathalie Bureau du Colombier


La force du vent plutôt que le fioul lourd… Djamina, Bruno et Pierre, trois trentenaires issus d’horizons divers, viennent de fonder une compagnie maritime, Hisséo, dont l'ambition est de lancer en 2026 un premier cargo à voile en Méditerranée.


Photo : Bruno Daniel, Djamina, Daniel-Caseneuve, et Pierre Grateau, confondateurs d’Hisseo ont exposé leur projet le 19 septembre aux Blue Med Days à Marseille. ©NBC
Photo : Bruno Daniel, Djamina, Daniel-Caseneuve, et Pierre Grateau, confondateurs d’Hisseo ont exposé leur projet le 19 septembre aux Blue Med Days à Marseille. ©NBC
Le port de Lorient a vu éclore Zéphyr & Borée, une jeune compagnie qui mise sur la force du vent pour décarboner le transport maritime. A Marseille, c'est une jeune pépite baptisée Hisséo qui vient de naître. En optant pour le statut de SCIC (société coopérative d’intérêt collectif), les cofondateurs, Djamina Daniel-Caseneuve, Bruno Daniel et Pierre Grateau, veulent embarquer dans l‘aventure de la construction d’un voilier-cargo toutes les bonnes âmes préoccupées par le changement climatique et l'avenir de la planète. Autrefois importatrice de plantes bio équitables, la présidente d'Hisséo, Djamina Daniel-Caseneuve, annonce que « les citoyens, collectivités, entreprises et chargeurs pourront dès l’année prochaine devenir sociétaires. C’est un projet citoyen. Nous allons diffuser un appel à financement au travers d'une levée de fonds durant le premier trimestre 2024. Notre objectif est de faire construire le navire dans un chantier naval français et de l’exploiter début 2026 », annonce Djamina Daniel-Caseneuve présidente d’Hisséo.

Du cabotage en Méditerranée dans un premier temps

D’ores et déjà de bonnes fées se sont penchées sur le berceau. Le  projet Hisséo associe le cabinet d’architecture L20 Naval, l’architecte Benoît Cabaret et le célèbre navigateur Francis Joyon en qualité de parrain.  Les premiers croquis du navire sont déjà sortis. « Homologué par la Marine marchande, il sera en aluminium recyclé. Nous sommes en train de concevoir des lignes avec des chargeurs engagés. Au départ, nous souhaitons effectuer du cabotage en Méditerranée, mais nous étudions aussi la possibilité d’ouvrir des lignes vers des destinations plus lointaines, comme le Sri Lanka ou l’Inde », avance Bruno Daniel, responsable technique.  Le navire devrait mesurer entre 25 et  35 mètres de long pour une capacité d’emport de 150 palettes. Autre spécificité du voilier, il sera immatriculé à Marseille, au RIF (registre international français), et comptera trois membres d’équipage. 

Les premiers partenaires chargeurs intéressés sont issus du secteur agroalimentaire biologique. « Il s’agit de proposer une offre innovante de produits bio et décarbonés. Nous sommes en phase de prospection. Les ports de la façade sud avec lesquels nous avons échangé se sont montrés très intéressés. Nous prévoyons de réguler la température à l'intérieur du bateau entre 12 et 15°C, ce qui est parfait pour de l’huile d’olive par exemple », soulignent Djamina et Bruno. 
On sait que 85 % des marchandises échangées dans le monde transitent par la mer, un secteur économique émetteur de 3 % des gaz à effet de serre. La décarbonation de la flotte mondiale, bien que tardive, est néanmoins amorcée avec des navires au fuel desulfurisé ou à propulsion GNL et les premières commandes de navires au méthanol. Le secteur affiche l’ambition d’atteindre la neutralité carbone en 2050. En parallèle, l’Organisation Maritime Internationale a approuvé la création en 2025 d’une zone de contrôle des émissions d’oxydes de soufre et de particules (zone SECA) couvrant l’ensemble de la mer Méditerranée.


 




Nathalie Bureau du Colombier




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