Dans ses relations commerciales avec l’Algérie, la France s’est laissée distancer par la Chine et se fait talonner par l’Allemagne qui aujourd’hui, à la cinquième place, entend rejoindre rapidement le peloton de tête.
« 7 000 entreprises françaises travaillent avec l’Algérie et 450 sont implantées dans le pays. Peugeot et Schneider Electric devraient emboîter le pas au groupe français Lesieur qui a construit une usine en Algérie en 2018. Celle-ci a généré 22 M€ de chiffre d’affaires la première année à comparer aux 6 M€ par an que Lesieur gagnait quand il se contentait d’exporter sa mayonnaise », a fait valoir, le 29 janvier 2021, Nazim Zini, dynamique délégué régional de la Chambre de commerce et d’industrie algérienne en France, lors d’une soirée Africalink unissant, en visio, une cinquantaine d’entrepreneurs franco africains.
« 7 000 entreprises françaises travaillent avec l’Algérie et 450 sont implantées dans le pays. Peugeot et Schneider Electric devraient emboîter le pas au groupe français Lesieur qui a construit une usine en Algérie en 2018. Celle-ci a généré 22 M€ de chiffre d’affaires la première année à comparer aux 6 M€ par an que Lesieur gagnait quand il se contentait d’exporter sa mayonnaise », a fait valoir, le 29 janvier 2021, Nazim Zini, dynamique délégué régional de la Chambre de commerce et d’industrie algérienne en France, lors d’une soirée Africalink unissant, en visio, une cinquantaine d’entrepreneurs franco africains.
« A 0,015 dollars le KWh, l’électricité est 16 fois moins chère en Algérie qu’au Portugal »

Le rapatriement des devises depuis l'Algérie demeure un frein au développement des échanges avec le pays. ©DR
Dans la même rubrique
-
Le départ des Galeries Lafayette, une catastrophe annoncée pour le centre-ville de Marseille ?
-
Business France : plein phare sur l’Égypte
-
« Droit de regard » met Marseille dans son viseur optique
-
La douane et les « CCE » ensemble sur la rampe de l’international
-
Marseille, capitale des CCI françaises à l’international
A l’heure où la pandémie révèle les travers de la mondialisation, Nazim Zini dresse un tableau attractif de l’Algérie propice à d’éventuelles relocalisations et investissements grâce à des salaires et des coûts d’électricité bas. « Le coût horaire du travail en Algérie est de 2,27 dollars, dix fois moins cher qu’en France. A 0,015 dollars le KWh, l’électricité est 16 fois moins chère en Algérie qu’au Portugal, ce qui en fait une plate-forme régionale idéale pour le développement des industries à forte densité de main d’œuvre et d’énergie », souligne-t-il. « Vous avez la possibilité de vendre du conseil et de l’accompagnement dans des projets industriels structurants en Algérie ». Et de citer le projet de transsaharienne reliant six pays, d’Alger à Lagos grâce à une autoroute de 4 800 Km dont 2500 Km en Algérie. Un coup d’accélérateur doit être donné en 2021 pour un achèvement à horizon 2025. Malgré tous les atouts, Français et Algériens ne parviennent pas à tirer parti de leur proximité et similitudes socio-culturelles.
Recettes en chute de 39%
Les derniers mois de 2020, les échanges entre Marseille et l’Algérie se sont taris, marqués par une baisse de 25% des flux maritimes de marchandises et un recul de 30% des volumes échangés dans les airs entre Marseille, Alger et Hassi-Messaoud. Si le choix de fermer drastiquement les frontières a porté ses fruits du point de vue sanitaire (avec 106 097 cas contaminants et 2871 décès), du point de vue économique, les recettes de l’Algérie ont baissé de 39%, principalement en raison de la baisse de la demande en produits pétroliers.
Conscient de la nécessité de trouver des substituts aux énergies fossiles, le gouvernement algérien tente de stimuler les investissements en simplifiant les modalités administratives grâce à la digitalisation. Créer son entreprise en ligne sera possible à compter de 2021, tout comme ouvrir un compte en banque en moins de 24 heures. Désormais les cotisations sociales (CNAS) se font via la télé déclaration. « Les pouvoirs publics sont à l’écoute. Le pays s’est doté d’une stratégie nationale numérique et d’une stratégie autour de l’intelligence artificielle réunissant 150 experts. Le numérique constitue une alternative à l’économie traditionnelle », souligne Anis Ababbsia, expert en questions digitales.
Cependant, les changements fréquents de la réglementation algérienne, associés au problème récurent du transfert des devises, sont de nature à décourager les investissements. C’est le cas par exemple des armateurs qui possèdent des agences maritimes sur place et des exportateurs. « Nous connaissons tous des blocages. Les entreprises renoncent à se rendre en Algérie à cause du problème des devises », souligne le président d’Africalink Yves Delafon à la tête d’un réseau de 165 entrepreneurs français et africains.