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​Les véhicules intermédiaires parés à battre le pavé


Rédigé le Mercredi 6 Novembre 2024 par Nathalie Bureau du Colombier


Entre petites voitures et grands vélos, ces formats hybrides de véhicules décarbonés sont de plus en plus visibles sur les routes françaises dans la catégorie des véhicules intermédiaires. Un forum leur a été dédié, le 4 novembre, à Marseille.


Denis Mergin et Christophe Charles, président directeur général et directeur marketing d’Eon Motors. ©NBC
Denis Mergin et Christophe Charles, président directeur général et directeur marketing d’Eon Motors. ©NBC
Au-delà des transports en commun et du vélo, il existe une nouvelle voie pour se déplacer sans polluer avec l’apparition des véhicules intermédiaires, fruit du succès de l’électromobilité. « Stellantis a contribué à l’essor du marché du véhicule intermédiaire. Avec l’AMI de Citroën en 2021, la filière est passée de 12 000 à 40 000 pièces », explique Christophe Charles, directeur marketing d’Eon Motors. Installée à Malijai, près de Digne les Bains, Eon Motors (soutenue financièrement par un familly office souhaitant rester discret) commercialise depuis octobre 2022 la Weez, un véhicule doté de quatre moteurs répartis dans les roues. Conçue pour les déplacements de proximité, cette micro voiture a été présentée au dernier salon de l’auto de Paris. Principal frein à son développement, la subvention pour l’achat de ce type de véhicule plafonne à 900 €, soit le montant de l’aide à l’achat d’un vélo, bien loin des 4 000 € du bonus écologique… Parmi la trentaine de clients répertoriés, la commune d’Oraison qui s’est offert deux Weez pour les services techniques. 

L’eXtrême Défi pour financer le passage à l’échelle industrielle

Gabriel Plassat ingénieur à l’Ademe, fondateur de la Fabrique des Mobilités est à l’origine de l’eXtrême Défi. ©NBC
Gabriel Plassat ingénieur à l’Ademe, fondateur de la Fabrique des Mobilités est à l’origine de l’eXtrême Défi. ©NBC
« Un véhicule intermédiaire se situe entre le véhicule à assistance électrique et l’automobile dans la catégorie L. Nous souhaitons stimuler l’innovation pour inciter les entrepreneurs à concevoir de nouveaux véhicules à deux, trois ou quatre roues, dix fois moins chers, dix fois plus efficaces, dix fois plus durables et dix fois plus légers qu’une automobile », explique Gabriel Plassat, ingénieur à l’Ademe, à l’origine de "l’eXtrême Défi", lancé en 2022. Financé par France 2030 à hauteur de 15 M€, "l’eXtrême Défi" permet de financer des prototypes et le passage à l’échelle industrielle. 

L’Ademe est également à l’initiative d’un forum qui s‘est tenu le 4 novembre dernier en partenariat avec la Ville de Marseille. Une demi-journée marquée par des témoignages de constructeurs, d’utilisateurs de ces véhicules d’un nouveau genre. Parmi les engins exposés sur la place Villeneuve Bargemon, le OuiCycle, imaginé par un agent immobilier parisien à l’issue d’un voyage aux Pays-Bas. « Tout est parti de l’envie de créer un moyen de transport familial qui soit à la fois actif, écologique et surtout accessible à tous », explique Mathieu Spillman, fondateur et directeur de France Quadricycle. 

OuiCycle, transport scolaire et logistique urbaine

Mathieu Spillman, fondateur et directeur de France Quadricycle. ©NBC
Mathieu Spillman, fondateur et directeur de France Quadricycle. ©NBC
Exemple de véhicule intermédiaire présenté lors du forum, le OuiCycle. Il s'agit d'un vélo bus multi-places utilisé pour le transport scolaire et en cyclo thérapie pour les personnes en situation de handicap. Modulable, le véhicule à assistance électrique est rapidement converti pour la livraison du dernier kilomètre. La commune de Saint-Georges d’Orques, près de Montpellier, l’a adopté pour le transport scolaire permettant d’éviter ainsi la circulation de 20 voitures et de réduire la congestion aux abords de l’école. Au Rove, la société Re-Lion Factory, propose d’offrir une seconde vie aux batteries lithium des vélos et trottinettes. Chacune de ces cellules de la batterie peut être réutilisée, séparément ou assemblée en packs de tailles variables, pour des utilisations moins gourmandes en énergie que la mobilité électrique : éclairage solaire autonome, signalétique urbaine, ouverture d’un portail… 

« La mobilité est un enjeu majeur. Nous sommes en retard en matière de transports en commun. Nous devons pousser au développement des véhicules intermédiaires pour leur faible encombrement de l’espace public et la décarbonation. Nous devons également décarboner nos flottes », a souligné Audrey Gatian, adjointe au maire de Marseille en charge des mobilités. Une association des véhicules intermédiaires, affiliée à Mobilians, a vu le jour en 2023 pour faire évoluer la réglementation, permettre à ces véhicules de s‘intégrer en toute sécurité sur la voirie,  dynamiser et promouvoir la filière. 




Nathalie Bureau du Colombier




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