La nouvelle halle de chaudronnerie permet de réaliser des pièces de grande dimension pour l’EPR d’Hinckley Point, en Grande Bretagne (Photo JC Barla).
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« Nous sommes toujours bien chez nous, dans cette région, parce qu’il y a un creuset de compétences, un bassin qui nous soutient, et nous entendons continuer à y développer nos savoir-faire. Cette extension prolonge notre engagement de 2018 avec la 1ère halle de chaudronnerie. Elle sera principalement dédiée à nos marchés dans l’énergie et en particulier le nucléaire » explique Stéphane Langrand, directeur général du groupe ADF, basé à Vitrolles, qui a réalisé en 2021 un chiffre d’affaires de 400 millions d’euros avec 3 400 collaborateurs. L’inauguration de l’installation « à haute valeur ajoutée » s’est déroulée le 16 septembre à Fos-sur-Mer, dans la zone de la Feuillane, en compagnie de François Bernardini, vice-président de la Métropole Aix-Marseille Provence, et de Philippe Stefanini, directeur général de Provence Promotion. L’institution métropolitaine a en effet apporté une contribution de 100 000 euros à un investissement global de 1,7 million d’euros qui se répartit pour 1 million d’euros en bâtiment et réaménagement de deux espaces (découpage, stockage) et 700 000 euros d’équipements industriels. L’édifice permet de réaliser pour EDF les 173 réservoirs et déminéraliseurs de l’EPR de Hinckley Point, un marché à accomplir jusqu’à fin 2023-début 2024. Il devrait par la suite accueillir la même prestation pour le futur EPR de Sizewell, approuvé durant l’été par le gouvernement britannique. EDF s’est engagé à le confier à ADF qui enchaînerait ainsi la fabrication jusqu’en 2028. Ensuite, le groupe espère être sélectionné pour l’EPR 2, maintenant que l’Etat semble avoir redécouvert les potentialités du nucléaire pour respecter ses engagements climatiques. « Cette halle est dimensionnée pour une capacité de 60 équipements par an, mais il pourra y avoir à l’avenir d’autres investissements » explique le directeur des projets d’ADF, Olivier Chauvet.
Une diversification payante
Pour Stéphane Langrand, l’énergie n’est pas le seul secteur qui « booste » les activités d’ADF. Ses autres métiers (mobilité, matériaux, défense/spatial, santé/bien-être…) lui font viser un chiffre d’affaires de 600 millions d’euros à l’horizon 2025. « La décarbonation de nos clients industriels va engendrer d’importants investissements chez eux et des besoins d’équipements chaudronnés, explique le directeur général. Nous travaillons aussi avec des partenaires sur des outils de production d’hydrogène et nous nous sommes ouverts de nouvelles perspectives dans la santé/bien-être avec l’acquisition de Tournaire Equipement à Grasse en 2021 ». Outre l’intégration d’outils de plus en plus digitalisés dans une optique d’industrie 4.0, ADF va s’employer parallèlement à réduire son empreinte carbone avec l’installation prochaine de panneaux photovoltaïques sur des toitures de ses bâtiments. Le dimensionnement du projet est à l’étude. Une dizaine d’embauches est projetée. Pour Philippe Stefanini, ces ambitions sont un atout pour la réindustrialisation qui redémarre en Provence. « Sur les 83 implantations concrétisées l’an dernier, 20 sont des projets industriels, porteurs de plus de 700 emplois. Avec l’exemple d’ADF, on veut en convaincre d’autres ». Quant à François Bernardini, il a garanti aux industriels qu’il sera toujours de leur côté « parce que, sur ce bassin, c’est notre histoire, notre culture et une nécessité économique ».