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Après la charte Ville-Port, place au « dialogue Ville-Port »


Rédigé le Mardi 9 Novembre 2021 par Jacques Poulain



Vous avez aimé « la charte Ville-Port  » ? Vous allez adorer « le dialogue Ville-Port ». Huit ans après la mise en orbite de la charte sous l’égide d’Hugues Parant, à l’époque préfet des Bouches-du-Rhône, protocole censé promouvoir l’émergence d’une stratégie d’aménagement partagée entre l’Etat, les collectivités (ville, communauté urbaine, CD 13 et région Paca), le Grand port maritime de Marseille (GPMM), l’EPA Euroméditerranée et la CCIAMP, la municipalité, le GPMM et l’Etat s’engagent dans une version plus localisée de la démarche. Cette fois, pas question de chercher des synergies entre les différents acteurs. Non. Dotée d’un budget de 90.000 euros*, la convention gravant dans le marbre « le dialogue ville-port » vise à répondre « à la demande récurrente des populations riveraines de la section commerciale du port dans le 16e arrondissement d’être informées et impliquées dans les projets portuaires impactant leur cadre de vie ». 
 

L’ombre du nouveau terminal de Mourepiane

Ce dialogue piloté par la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal) « vise à favoriser des relations de bon voisinage entre les différents acteurs de l'interface Ville-Port et (...) à faciliter l’émergence des projets portuaires, à intégrer l’activité portuaire dans le territoire dans une logique gagnant/gagnant et à contribuer à dynamiser et requalifier les territoires arrières portuaires », explique la délibération au menu du conseil municipal ce 10 novembre.
Derrière ce nouveau protocole se cache l’ombre de projets appelés à impacter le quotidien des quartiers de la bande littorale septentrionale comme la reconfiguration du terminal de Mourepiane (32 ha), chantier de transport combiné appelé à être redimensionné pour permettre la mutation urbaine du site de l’actuel terminal de transport combiné du Canet (15e). Ce projet de quelque 60 millions d’euros avait reçu un avis défavorable de la commission d’enquête publique en 2016. Ce nouveau Mourepiane est destiné à relancer l’activité de containers dans les bassins Est en les faisant transiter sur des trains ou des camions. Une opération qui implique de créer une boucle de raccordement au réseau ferré, lequel passe au milieu de secteurs résidentiels. La hausse des trafics routier et ferroviaire induite inquiète évidemment les riverains. Des habitants soutenus par la deuxième adjointe au maire, Samia Ghali, élue de ce secteur. 
* Le budget est abondé par l'Etat (45 K€), la Ville (15 K€), la Métropole Aix-Marseille-Provence (15 K€) et le GPMM (15 K€).




Jacques Poulain




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