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Cearitis s’offre un verger grandeur nature sur l’Arbois


Rédigé le Lundi 2 Octobre 2023 par Jean-Christophe Barla


La start-up de la pépinière CleanTech du Technopôle s’est dotée d’un « verger d’expérimentation » pour valider ses solutions de lutte naturelle contre les maladies des arbres.


Le verger d’expérimentation de Cearitis sur le Petit Arbois est visible de tous. (photo JC Barla)
Le verger d’expérimentation de Cearitis sur le Petit Arbois est visible de tous. (photo JC Barla)
Récompensée en 2022 au CES de Las Vegas pour son innovation, Cearitis passe un nouveau palier dans ses développements de solutions de biocontrôle destinées à prémunir les arbres fruitiers des ravageurs. L’entreprise fondée et dirigée par Solena Canale Parola et Marion Canale, deux cousines, a inauguré le 28 septembre juste devant la tour de l’horloge du Petit Arbois, sur le Technopôle de l’Environnement Arbois-Méditerranée, un « verger d’expérimentation » d’une superficie de 2 700 m2. L'investissement a été soutenu financièrement par la Métropole Aix-Marseille-Provence, la ville d'Aix ayant donné des arbres. Les plantations effectuées à l’écart de la pinède (citronniers, clémentiniers, orangers, grenadiers…) complètent ses installations de recherche dans la pépinière CleanTech et font œuvre pédagogique auprès des professionnels (et tout visiteur intéressé), plusieurs panneaux équipés de QR Codes informant des objectifs et enjeux de cette réalisation conçue pour « concrétiser visuellement » la démarche de Cearitis en matière d’agro-écologie.

Jouer de la proximité

« Provence-Alpes-Côte d’Azur est la première région arboricole de France, il est primordial d’être au plus près des producteurs pour les encourager à expérimenter nos innovations sur leurs exploitations, explique Solena. Nous avons lancé la société pour préserver les oliviers de la mouche de l’olive (Bactrocera Oleae) avec une solution à la fois attractive et répulsive qui a montré une efficacité à 90% sur les vergers oléicoles en Espagne et au Portugal. Notre recherche s’est élargie aux fruits rouges, avec des tests menés en pays d’Apt sur des champs de cerisiers à protéger contre une autre mouche, la Drosophila Suzukii dont l’efficacité a atteint 70% et que nous allons améliorer ». Employant aujourd’hui quinze collaborateurs, Cearitis planche sur deux autres projets de R&D, l’un sur la mouche méditerranéenne des fruits (Ceratitis Capitata), l’autre pour préserver les fraises cultivées sous serres. Grâce à l’appui de la SATT, la société a noué un partenariat avec Afyren, « greentech » d’origine auvergnate spécialisée dans la fourniture d’acides biosourcés, afin de proposer aux arboriculteurs une alternative aux insecticides chimiques. Elle collabore également avec le CNRS.

Homologuer pour industrialiser

La récente levée de fonds bouclée à hauteur de 800 000 euros va permettre de poursuivre la longue marche vers l’homologation des produits, tout en poursuivant les expérimentations sur des exploitations, notamment sur l’Amérique latine et l’Afrique de l’Ouest, pour parer à des situations d’urgence face à des insectes ravageurs. « L’intérêt de coopérer avec des partenaires est d’accélérer potentiellement le calendrier des homologations pour ne pas laisser des agriculteurs sans solution » espère Solena. L’effectif devrait grimper à une vingtaine de personnes d’ici fin 2023. L’industrialisation à grande échelle nécessitera une nouvelle levée de fonds courant 2025. Cearitis vise 400 000 euros de chiffre d’affaires l’an prochain.



Jean-Christophe Barla

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