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Corsica Linea veut devenir « la compagnie la plus moderne de Méditerranée »


Rédigé le Vendredi 6 Janvier 2023 par Jean-Christophe Barla


Le 6 janvier, Corsica Linea a accueilli à Marseille 800 invités à l’inauguration du premier navire neuf de la compagnie, l’A Galeotta, appelé à desservir Ajaccio et Bastia. Il voguera au GNL. La transition énergétique est engagée depuis 2019 et va se poursuivre.


La propulsion au GNL de l'A Galeotta permettra de réduire de 20% les émissions de CO2 (Photo JC Barla)
La propulsion au GNL de l'A Galeotta permettra de réduire de 20% les émissions de CO2 (Photo JC Barla)
Après la bénédiction à Ajaccio par l’évêque de Corse le 5 janvier, l’A Galeotta a reçu celle du ministre des Transports à Marseille le 6, en présence de 800 invités conviés à bord de ce navire propulsé au GNL, le neuvième de la flotte, mais le premier bateau neuf dont Corsica Linea se dote depuis sa création en 2016 pour la reprise de la SNCM. Aux yeux de Clément Beaune, la compagnie a démontré ces dernières années qu’ « on peut réussir en étant exigeant ». Il salue le fait que tous les bateaux soient restés sous pavillon français et le choix d’adopter le GNL comme « un immense progrès » pour le transport maritime en Méditerranée. Cette évolution s’inscrit dans un vaste plan d’investissement en faveur de la transition environnementale et de la réduction des émissions polluantes (CO2, oxydes d’azote ou de soufre, particules fines…). « Depuis 2019, nous avons investi 180 millions d’euros, explique le directeur général de Corsica Linea, Pierre-Antoine Villanova. Nous menons cette transition à pas forcés, même si elle n’est pas facile à faire. Rien ne nous obligeait à transformer notre flotte plus vite que les contraintes réglementaires imposées, mais nous avons le souci d’anticiper les bouleversements majeurs du transport maritime. Notre entreprise a un cap clair et une vision qui fédère les équipes : devenir la compagnie la plus moderne de Méditerranée dans 10 ans ».

Vision d'ouverture

Cette stratégie bénéficie à la croissance et à l’emploi. « Depuis six ans, nous recrutons en moyenne une cinquantaine de personnes par an, poursuit-il. Nous sommes le deuxième employeur de marins français ». En 2022, Corsica Linea a réalisé un chiffre d’affaires de 320 millions d’euros. Malgré un contexte international agité sur bien des plans (COVID, prix de l’énergie…), elle est rentable depuis le début et fait face, en réinvestissant ses gains dans la mutation de ses navires et de ses activités. Des changements qui s’opèrent sans mouvement social rédhibitoire pour entretenir la confiance des clients. « Fiabiliser était la priorité dès notre arrivée. Nos personnels ont adhéré au projet » rappelle le président de Corsica Linea, Pascal Trojani qui, désormais fort des 863 000 passagers et plus de 125 000 remorques transportés en 2022, s’autorise à voir plus loin : « Fin 2023-début 2024, nous espérons pouvoir commander un nouveau navire » dit-il. Quant à François Padrona, président de Corsica Maritima Holding (CMH), le consortium d’entrepreneurs corses formé pour reprendre la SNCM, il a tenu à souligner que ce redressement s’est opéré sans s’affranchir d’une ouverture au monde bien au-delà des seules préoccupations de la continuité territoriale entre le continent et la Corse. « En avril 2022, nous avons accueilli sur l’un de nos bateaux 1 300 réfugiées ukrainiennes, c’était le plus grand centre de France ». Certaines d’entre elles ont d’ailleurs été mises en avant à la tribune.

Plan ambitieux

Ministres actuels et anciens, élus locaux, parlementaires... Corsica Linea a affiché la réussite de son "pari fou" devant un gratin de personnalités (Photo JC Barla)
Ministres actuels et anciens, élus locaux, parlementaires... Corsica Linea a affiché la réussite de son "pari fou" devant un gratin de personnalités (Photo JC Barla)
Invité à s’exprimer lors de l’inauguration, le nouveau président du conseil de surveillance du Grand Port Maritime de Marseille, Christophe Castaner, s’est employé à attirer l’attention de l’assistance (et des élus présents) sur la transition entamée par l’infrastructure pour devenir plus exemplaire sur le plan environnemental, même si elle est parfois la cible de riverains et de membres de la majorité municipale de Marseille. « En 2022, le Port a enregistré 140 escales de navires GNL contre 27 en 2019, c’est un record ». Il promet d’agir aux côtés des professionnels de la communauté portuaire pour « porter un projet ambitieux pour le territoire, à l’image du plan Marseille en grand ».



Jean-Christophe Barla




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