Les Carrières de Lumières permettent de s'immerger comme jamais dans les peintures de Cézanne (Photo Culturespaces - Eric Spiller)
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La liberté de se reconnecter enfin à la culture et l’inventivité décuplée de son concepteur Gianfranco Iannuzzi (avec Cutback) se combinent sans doute. La découverte du spectacle « Cézanne, le maître de la Provence » des Carrières de Lumières aux Baux-de-Provence, proposé par Culturespaces, suscite une émotion rare. Dans cette version numérique et immersive, les peintures de l’artiste aixois prennent vie sur les immenses parois calcaires. Certaines œuvres très familières, natures mortes, portraits ou paysages, ses techniques et points de vue, semblent révélés plus que réinterprétés. Le spectateur a les pieds dans l’eau comme ses « Baigneuses ». La mise en perspective artistique de ses huiles et aquarelles de la Sainte-Victoire laisse pantois… Ce 19 mai, le lieu rouvre ses portes. Et il ne va pas falloir tarder au vu des conditions imposées par le déconfinement ! « Pour nous assurer d’un contrôle strict des jauges, juguler les flux et rassurer le public, nous systématisons la réservation en ligne, explique le directeur, Etienne Devic. L’accès se fera par créneaux de 30 minutes, de 9h30 à 19h, avec une dernière entrée à 18h. Sans réservation préalable, la visite ne sera possible que sur les plages horaires incomplètes ». Il avoue son optimisme : « Ces créneaux se remplissent déjà bien. Nous percevons une réelle attente ». En 2020, Culturespaces a accueilli aux Baux 380 000 visiteurs. La saison ayant été amputée par les confinements successifs, le spectacle consacré à Dali sera présenté à nouveau à compter d’août et jusqu’en décembre, lors d’une quinzaine de soirées « intégrales » autour de trois spectacles passés. « A partir d’août, le déconfinement devrait être total. Nous retrouverons donc une capacité de 500 personnes par soirée » indique le directeur, à la tête également du Château des Baux. Les conditions d’entrée à ce monument y seront plus habituelles puisqu’il est en plein air. Une exposition de photos grand format sur Vassily Kandisky (également objet d’un court spectacle « L’odyssée de l’abstrait » dans les Carrières, conçu par Virginie Martin) agrémentera le parcours jusqu’en janvier 2022. « Un billet combiné permettra de visiter les deux sites, avec également une réservation en ligne conseillée. Je pense que ce mode d’accès se pérennisera dans les lieux culturels. Le public est ainsi certain d’entrer dans les créneaux réservés et chaque site bénéficie d’une meilleure visibilité sur la fréquentation. On peut supposer aussi une vigilance accrue sur tous les aspects de sécurité. Nous avons beaucoup sensibilisé les équipes pour qu’elles veillent au respect des mesures ».
Adaptabilité renforcée
A Aix-en-Provence, l’Hôtel de Caumont, également géré par Culturespaces, rouvre avec l’exposition « Il ne fait jamais nuit » sur le peintre français d’origine chinoise Zao Wou-Ki du 19 mai au 10 octobre 2021. A travers 80 de ses œuvres, on voit son approche et son style s’épurer, « s’autonomiser » vers l’abstrait, en se jouant des perceptions des espaces et de la vivacité des couleurs, au gré des périodes heureuses ou sombres de son existence. Sa vision du Luberon, en aquarelles, les influences de Cézanne, mises au jour par les commissaires Erik Verhagen et Yann Hendgen, attestent de son attachement à la Provence. Christophe Aubas, le directeur, espère que la proposition séduira un large public après le silence des derniers mois. Il a dû en effet réadapter le programme de la saison, en reportant d’un an l’exposition de l’hiver 2020/2021 sur « Trésors de Venise, la Collection Cini ». Cette collection d’art ancien italien sera présentée du 19 novembre 2021 au 27 mars 2022. Chaque changement engendre des conséquences sur la mise à disposition des œuvres, compte tenu que les expositions se prévoient longtemps à l’avance. Convaincu lui aussi que le public brûle de revenir, il se veut rassurant. « A l’Hôtel de Caumont, le cheminement dans les différentes salles se fait en sens unique, c’est plus aisé pour gérer les flux. Nous sommes prêts et impatients ».