C’est un long chemin qu’a entamé Elyse Energy pour réussir à implanter à Fos-sur-Mer, près d’Ascometal, sa "plateforme industrialo-portuaire de production d’e-carburants" baptisée Neocarb. Ses études ont débuté il y a deux ans et les installations ne devraient pas être mises en service avant 2030 si la décision d’investissement d’un milliard d’euros est confirmée en 2027. Mais Pascal Pénicaud, son président, entend bien aller au bout, persuadé que ce dossier trouvera ses financements et que « le changement d’époque » que marque la décarbonation engagée des transports routiers, maritimes et aériens peut favoriser, à Fos, la constitution de toute une filière autour des carburants durables. « Le port est une interface sur les nouvelles molécules, que ce soit pour la production ou pour l’importation, dit-il. Nous voulons faire exister cette filière en France et ferons tout pour construire la bonne équation économique ».
Une concertation pour l’automne
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Neocarb repose sur la création d’une unité de production d’e-méthanol de 100 000 tonnes et d’une autre d’e-kérosène de 50 000 tonnes. Concrétisé sur un espace de 51,3 hectares, l’ensemble doit générer 150 emplois directs et contribuer à décarboner le transport maritime pour la première, l’aviation pour la seconde. Le projet sera soumis à une concertation publique à partir d’octobre, à nouveau sous la supervision de garants de la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) qui n’arrêtent pas de gérer des débats sur ce territoire (Carbon, H2V, GravitHy…).
Elyse Technology aborde la perspective en ayant pris soin de se doter de tous les éléments de réponse à un public citoyen et associatif de mieux en mieux formé. « Nous avons sécurisé le foncier, le raccordement électrique avec RTE et réalisé tous les inventaires de biodiversité, jusqu’à identifier les terrains de compensation écologique sur les espaces portuaires », assure Jérôme Giraud, directeur territorial délégué d’Elyse Energy.
Elyse Technology aborde la perspective en ayant pris soin de se doter de tous les éléments de réponse à un public citoyen et associatif de mieux en mieux formé. « Nous avons sécurisé le foncier, le raccordement électrique avec RTE et réalisé tous les inventaires de biodiversité, jusqu’à identifier les terrains de compensation écologique sur les espaces portuaires », assure Jérôme Giraud, directeur territorial délégué d’Elyse Energy.
Jérôme Giraud (Elyse), Christophe Castaner (GPMM), Pascal Penicaud (Elyse) et René Raimondi (maire de Fos) ont souligné "le passage obligé de Fos" pour des grands projets de transition énergétique (Photo JC Barla)
Traverser les incertitudes pour aboutir
Même s’il a récemment exprimé son revirement sur le projet Hyvence de Géosel, initialement soutenu puis refusé, le maire de Fos, René Raimondi s’est montré favorable à l’initiative parce qu’elle pourra contribuer « à revenir à une industrie verte avec de nouveaux emplois et à limiter le réchauffement climatique ». Il ajoute : « Nous devons penser le meilleur pour demain pour notre territoire, pour la France… Fos a déjà tout l’équipement ici, en pipelines. La ZIP va devenir un passage obligé de ces transitions ». Christophe Castaner, président du conseil de surveillance du Grand Port Maritime de Marseille, est venu ce 11 juillet à la Maison de la Mer à Fos, apporter son appui fervent. « L’enjeu de décarbonation n’est pas à regarder seulement comme une contrainte, mais comme un objectif pour changer en profondeur. Il y a toujours des fragilités dans les révolutions, des risques à prendre. Nous serons à vos côtés parce qu’ici, on ose amorcer ces changements afin de construire un hub énergétique de taille mondiale. »
Il faudra auparavant boucler les partenariats financiers, les procédures d’autorisation et de permis, s’assurer de l’engagement de clients sur des contrats d’approvisionnement à long terme ou encore s’accommoder d’éventuelles évolutions réglementaires en France ou en Europe qui pourraient impacter les conditions de faisabilité. Consciente de ces incertitudes dans un contexte mondial agité, Elyse Energy se projette néanmoins très loin. « Neocarb est un début… Nous augmenterons sa capacité au fur et à mesure que la demande augmentera », promet Pascal Pénicaud.
Il faudra auparavant boucler les partenariats financiers, les procédures d’autorisation et de permis, s’assurer de l’engagement de clients sur des contrats d’approvisionnement à long terme ou encore s’accommoder d’éventuelles évolutions réglementaires en France ou en Europe qui pourraient impacter les conditions de faisabilité. Consciente de ces incertitudes dans un contexte mondial agité, Elyse Energy se projette néanmoins très loin. « Neocarb est un début… Nous augmenterons sa capacité au fur et à mesure que la demande augmentera », promet Pascal Pénicaud.