L’immeuble « Smartsea » de FreePro fait office de « bâtiment-totem » par sa visibilité pour marquer sa volonté d’expansion depuis Marseille. (photo JC Barla)
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Les 400 des (presque) 600 salariés de FreePro qui œuvrent au développement de ses solutions à Marseille vont participer à l’essor de l’écoquartier Smartseille, l’un des fleurons de la deuxième phase d’Euroméditerranée. Si l’environnement reste bouleversé par les chantiers, nombre de plateaux de travail disposent d’une vue plongeante sur les bassins du Port et la terrasse du 7ème étage projette sur un horizon lointain comme une image de l’avenir que la filiale d’Iliad, spécialiste de la connectivité, de la mobilité, du cloud et de la cybersécurité pour les entreprises et les collectivités, veut s’offrir à Marseille. Les dirigeants de FreePro et Iliad se sont montrés en effet très clairs en inaugurant le 11 mai leur immeuble « SmartSea » de 6 515 m2 et 8 étages. « Depuis près de 15 ans à Marseille, Free n’a jamais cessé de renforcer sa présence et ses investissements, au point d’en devenir l’un des principaux employeurs privés avec 1 500 personnes, entre Free et FreePro, et de faire de Provence-Alpes-Côte d’Azur, la 2ème région du groupe en France, a expliqué Thomas Reynaud, directeur général d’Iliad. 350 000 Marseillais nous font confiance pour leur connectivité au quotidien, la Région nous a confié celle des 170 lycées du territoire, avec notre fibre propriétaire. FreePro, lancé il y a deux ans, compte maintenant 35 000 clients. Nous allons encore accélérer. C’est un enjeu de souveraineté que de ne pas tout laisser à des acteurs extra-européens ». Le directeur général de FreePro, Denis Planat, a rappelé que l’entreprise qu’il dirige était née de « la rencontre entre une pépite régionale et un groupe », allusion à l’acquisition en 2019 de Jaguar Network par le groupe de Xavier Niel. Et elle a fait du chemin depuis. « Jaguar Network réalisait 40 millions d’euros de chiffre d’affaires quand elle est entrée dans le giron d’Iliad pour s’adresser à la clientèle professionnelle. Aujourd’hui, cette activité BtoB pèse 200 millions d’euros. Nous nous mettons à l’écoute de nos clients pour être un absorbeur de leurs bonnes idées, non seulement pour leur apporter les services qu’ils attendent et les accompagner dans leurs « soubresauts » technologiques, mais aussi pour faire évoluer nos technologies, puisque la R&D est basée à Marseille ».
Des compétences à trouver et convaincre
Dans les deux ans, FreePro veut recruter 300 personnes dont la majeure partie sera positionnée dans le siège marseillais. Denis Planat sait qu’il va falloir défendre l’attractivité de l’enseigne « Free » pour atteindre ces objectifs, compte tenu de la pénurie de compétences sur le marché. « Uniquement dans la cybersécurité, le besoin en France est évalué à 15 000 personnes. Or, il n’en sort que quelques centaines des écoles. Sans compter que l’infidélité aujourd’hui est de mise chez les salariés, ils circulent davantage, s’adaptent… Notre atout est que notre appartenance à un groupe leur laisse l’opportunité d’évoluer, de s’y épanouir. Nous encourageons la cooptation, nous accueillons des alternants que nous nous attachons à transformer en collaborateurs, nous investissons aussi dans les personnes en situation de handicap… Une difficulté persiste : la féminisation pour améliorer notre taux de parité. C’est un vrai point d’alerte ». La qualité du bâtiment et de ses aménagements pourrait constituer un autre point d’attrait. Pour Hervé Gatineau, directeur grands projets immobiliers d’Eiffage, constructeur de cet édifice relié à la station de thalassothermie Massileo d’EDF Optimal Solutions, les salariés qui viendront travailler chez FreePro feront un peu office de pionniers, comme les familles qui ont choisi de prendre un logement dans l’un des bâtiments voisins. « Né des réflexions de notre laboratoire de prospective « Phosphore », Smartseille est le démonstrateur industriel de la ville durable. Il a été pensé pour ses usages et préfigure le Marseille de 2030-2040 » assure-t-il.