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Investissements en cascade à la Société du Canal de Provence


Rédigé le Vendredi 18 Juin 2021 par Jean-Christophe Barla


Chargée d’exploiter au plus juste la ressource en eau sur le territoire régional, la Société du Canal de Provence va investir dans une centrale solaire flottante sur la réserve du Vallon Dol à Marseille. Elle vise la neutralité énergétique dans les prochaines années.


La SCP prévoit d'investir 33 millions d'euros en 2021 (Photo JC Barla)
La SCP prévoit d'investir 33 millions d'euros en 2021 (Photo JC Barla)
C’est l’aboutissement d’un long combat contre les incohérences et contraintes de la règlementation française mais le projet de la Société du Canal de Provence (SCP) se dessine désormais favorablement : créée en 1973, la réserve d’eau du Vallon Dol dans le 14ème arrondissement de Marseille va être couverte de panneaux photovoltaïques flottants. Les travaux devraient débuter en 2023 pour un investissement estimé entre 10 et 12 millions d’euros, dans le cadre d’une société commune avec EDF Renouvelables. Pour permettre son lancement, il a fallu obtenir l’autorisation de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES) afin de s’assurer que l’installation solaire, située dans le périmètre de protection immédiate du captage, ne provoquerait pas de risque sanitaire. L’autorité saisie en janvier 2020 a rendu son avis en octobre. Sur les 17 hectares du réservoir (3 millions de mètres cubes dont 2,8 millions de m3 pour sécuriser l’alimentation en eau potable de Marseille), environ 70% devraient être demain équipés de panneaux pour une puissance de 12 MWc. Pour le président de la SCP, Philippe Vitel, « Nous avons la responsabilité d’être neutre sur le plan énergétique le plus rapidement possible car la société consomme 40 GWh par an mais en produit 15. Cette centrale est notre plus gros projet à venir » souligne-t-il. Dans le solaire, l’entreprise a évalué entre 40 et 60 MW le potentiel de production d’éventuelles ombrières PV sur le canal. Une filiale commune, Agriteos, a été créée par ailleurs avec la start-up aixoise Ombréa, spécialiste des ombrières agricoles, pour que la production photovoltaïque respecte au mieux l’activité des agriculteurs et assure leur pérennité face au changement climatique. Cette ambition se combine avec le déploiement de microcentrales hydroélectriques. Les neuf en exploitation ont permis en 2020 de générer 9,34 GWh d’énergie, une progression de 63% de la production. Mais cinq autres projets sont en cours, dans le Var et les Hautes-Alpes (Châteauroux-les-Alpes pour 2 MW) dans le cadre de sa concession. En 2020, la SCP a prélevé 202,8 millions de m3 d’eau (- 3,9%) pour un chiffre d’affaires de 120 millions d’euros. Elle emploie 550 salariés.

Accompagnement sur-mesure en France et à l’étranger

Si depuis 2017, les investissements ont doublé, ce rythme va encore s’accélérer dans le cadre du nouveau contrat d’objectifs noué avec la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. De l’ordre de 24,3 millions d’euros en 2020, il grimpe à 33 millions d’euros en 2021 et devrait atteindre les 40 à 50 millions d’euros annuels dans les prochaines années. « Nous voulons étendre les surfaces équipées de 1 500 hectares par an d’ici trois ans » explique Benoit Moreau, directeur du développement. L’activité « Ingénierie » a connu elle aussi un bond en avant avec un chiffre d’affaires de 7,4 millions et beaucoup de contrats à l’international (la SCP est présente dans une quarantaine de pays), en particulier en Afrique, en Jamaïque, au Cambodge... « C’est une croissance exceptionnelle, nous étions à 3,2 millions d’euros il y a quatre ans. En France métropolitaine, nous progressons sur tous les marchés » indique Bruno Grawitz, directeur de l’ingénierie. Quant aux services, le chiffre d’affaires s’est élevé à 6,3 millions d’euros, notamment grâce à un travail d’accompagnement de la clientèle rurale au plus près de la parcelle. Parallèlement à ces implications de terrain, la SCP œuvre à se transformer en interne et pour ses clients sur le plan numérique. Une démarche que l’émergence du coronavirus a accélérée en 2020.
 




Jean-Christophe Barla




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