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La Banque des Territoires moteur et rouage de transitions


Rédigé le Jeudi 6 Avril 2023 par Jean-Christophe Barla


Malgré un contexte qualifié de « difficile » en 2022, la Banque des Territoires a continué d'agir dans la région pour la transformation des villes dans divers domaines : habitat, numérique, énergie... En 2023, elle prendra à bras le corps la question du foncier économique.


Lauréate du dispositif « Action Cœur de Ville », Arles se transforme avec l’appui de la Banque des territoires (Photo JC Barla)
Lauréate du dispositif « Action Cœur de Ville », Arles se transforme avec l’appui de la Banque des territoires (Photo JC Barla)
A la fois prêteur, investisseur en fonds propres et banquier, la Banque des Territoires est une porte à laquelle nombre d’acteurs publics et privés n’hésitent pas à taper pour trouver un financement de leurs projets. Et quand le contexte économique se tend, son apport apparaît encore plus primordial, comme l’a confié Alexis Rouque, directeur régional de la délégation de Provence-Alpes-Côte d’Azur, lors d’un bilan à Marseille le 6 avril 2022. « Nous essayons de couvrir l’ensemble des besoins, d’accompagner les transitions au plus près des territoires. L’année 2022 a été compliquée, avec l’augmentation du taux du livret A et de différents coûts, l’impact de l’inflation sur les projets dans lesquels on investit… En dépit des difficultés, nous avons continué à investir dans les transformations de la société ». Ce sont ainsi 885 millions d’euros de prêts qui ont été signés en faveur du logement social et du secteur public local dont 728 millions d’euros dans la construction de 6 527 logements neufs et la réhabilitation de 1 710 logements (deux segments en recul par rapport à 2021). « La région est clairement en difficulté sur la production de logements, elle n’est qu’aux deux-tiers des objectifs assignés par l’Etat, alors qu’il y a plus de 180 000 demandes de logements sociaux » poursuit le directeur qui l’explique par les obstacles dans l’obtention des permis de construire, la hausse des coûts du foncier et de la construction... A ses yeux, la Métropole Aix-Marseille-Provence est de loin l’agglomération où ces problématiques sont les plus sensibles. 67 millions d’euros ont été prêtés aussi pour des projets structurants (eau et assainissement, rénovation énergétique de bâtiments publics…) dans 37 collectivités territoriales. Dans les Bouches-du-Rhône, la relance du MIN de Châteaurenard par le « Grand Marché de Provence » s’est vu appuyée à hauteur de 7,4 millions d’euros. Le secteur médico-social (maisons de retraite, hôpitaux…) a été attributaire de 75 millions d’euros de prêts et 15 millions d’euros ont aidé à l’émergence de projets urbains.

Projets à impacts

La Banque a également investi en fonds propres 105 millions d’euros dans 26 projets. Avec des cibles diverses, comme le tourisme, avec une auberge de jeunesse ou la création de flotte de vélos à assistance électrique, le soutien à GoJob, agence digitale d’intérim à Aix, l’entrée au capital d’Egérie Software, spécialiste de la cybersécurité ou le partenariat avec Ombréa dans l’agrivoltaïsme. « Nous examinons une quarantaine de projets par an, la source ne se tarit pas, mais il y a moins de gros projets, compliqués à sortir, et plus de petits projets » souligne Thierry Bazin, directeur régional adjoint en charge du développement. De nombreuses avancées se concrétisent dans des villes moyennes, comme Arles, grâce au programme » Action Cœur de Ville », seule cité bucco-rhodanienne retenue dans le dispositif, et dans les « Petites Villes de demain » dont profitent Saint-Martin-de-Crau, Port-Saint-Louis-du-Rhône, Berre-l’Etang, Lambesc, Châteaurenard, La Roque-d’Anthéron, Saint-Rémy-de-Provence, Sénas, Trets… Enfin, 78 millions d’euros de subventions ont été attribués à 17 projets régionaux dans l’éducation, la formation, la culture, l’aménagement du territoire… Notamment sur la métropole et Euroméditerranée et à travers le plan « Marseille en grand ».

Trouver des leviers contre la pénurie de foncier

En 2023, la Banque des Territoires va prêter une attention particulière à la reprise de friches dans les villes moyennes pour y développer des projets susceptibles d’entraîner des effets rapidement visibles localement. Elle se penchera sur les dossiers relatifs à la décarbonation des bassins industriels qui prend un nouveau tour, avec le lancement le 3 avril, du programme Syrius par l’association PIICTO. La pénurie de foncier économique reste une préoccupation au moment où la France veut réindustrialiser et restaurer sa souveraineté économique tout en s’imposant la contrainte d’un « zéro artificialisation nette ». « Nous étudions l’opportunité de créer une SEM patrimoniale avec la Région pour faciliter la mise à disposition de terrains pour les entreprises afin de voir si ce positionnement pourrait avoir du sens » indique Alexis Rouque.




Jean-Christophe Barla




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