La CCI Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’ADEME partenaires de transition écologique

C’est dans l’enceinte d’un des entrepôts du port fluvial d’Arles que la CCI Provence-Alpes-Côte d’Azur a tenu cette année son assemblée générale le 22 mai, accueillie par la CCI territoriale du pays d’Arles. Son président, Philippe Renaudi, en a profité pour attribuer cinq « Trophées du Commerce » à des entrepreneurs innovants et pour signer avec l’Ademe une convention destinée à conforter l’accompagnement des entreprises par le réseau consulaire sur trois axes de transformation environnementale : décarbonation, adaptation au changement climatique, dispositif « EcoDéfis » de développement durable (consommations d’eau, d’énergie, gestion de déchets…).

L’accord porte sur une durée de 19 mois, du 1^er juin 2025 au 31 décembre 2026, et vise à financer la mise à disposition de personnels de l’agence dans les chambres afin de sensibiliser, conseiller, et former les dirigeants, industriels ou commerçants, désireux d’améliorer leurs pratiques. Pour Yves Le Trionnaire, directeur régional de l’Ademe Provence-Alpes-Côte d’Azur, « cette convention s’appuie sur le savoir-faire des CCI pour parler à leurs ressortissants. Sur les 3 milliards d’euros d’aides attribuées par l’Ademe, 70 % l’ont été à des entreprises. Elles sont les premières bénéficiaires de nos interventions et restent notre grande priorité dans un contexte économique difficile ».

Les actions prendront la forme d’ateliers, de webinaires, d’aide au diagnostic… Il appartiendra à la CCI régionale de relayer les initiatives et programmes auprès des chambres territoriales qui mettront en place les projets les plus adaptés à leurs spécificités locales. « Nous espérons parvenir à toucher plus de 400 entreprises » indique Yves Le Trionnaire, en précisant que « la rémunération des chambres sera liée à l’atteinte des objectifs ». Au total, plus de six agents équivalent temps plein devraient se déployer dans les CCI pour y tenir près d’une quarantaine d’ateliers, avec un effort particulier sur les enjeux de décarbonation. Le cofinancement de l’Ademe est évalué à 378 875 euros.

La décarbonation de l’industrie étant l’objectif principal du projet de ligne 400 KV entre le Gard et Fos-sur-Mer, Philippe Renaudi porte l’engagement de l’institution en sa faveur alors que les relations se tendent sur le périmètre concerné avec les maires, les agriculteurs et les associations environnementales dans les débats relatifs à la mutation de la zone industrialo-portuaire de Fos. « L’intérêt de cette ligne ne fait aucun doute. Dans le Var et les Alpes-Maritimes, le projet de ligne Boutre-Carros n’a jamais vu le jour. Résultat : ces départements ont connu 4 ou 5 black-out. Cette ligne, c’est aussi leur sécurisation électrique. Il y a des erreurs à ne pas refaire. Mille personnes au maximum seront impactées par cette ligne mais il en va de l’intérêt général de 5,2 millions d’habitants de cette région ».

Stéphane Paglia, président de la CCI du Pays d’Arles, espère que la solution retenue « arrivera à concilier tout le monde car personne ne gagnera rien à avoir des procédures pendant dix ans ». Jean-Luc Chauvin, président de la CCI Aix-Marseille-Provence, rappelle le « danger » qui pèsera sur 13 000 emplois industriels dans les usines actuelles contraintes de se verdir si elle n’aboutit pas. Georges-François Leclerc, préfet de Région, a promis qu’il s’évertuera à « ne pas crisper les esprits », qu’il respectera tous les points de vue car « de beaux paysages apportent de la valeur », mais tout en étant clair dans son propos : « Cette ligne se fera ».