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La raffinerie de Fos-sur-Mer fait face dans la tourmente


Rédigé le Jeudi 23 Mars 2023 par Jean-Christophe Barla


A l’occasion d’un point sur le bilan et les perspectives d’Esso SAF le 23 mars, le PDG Charles Amyot a assuré que la production se poursuit à la raffinerie de Fos malgré les blocages autour du site. Les investissements vont y être accrus en 2023 et 2024.


11 millions d'euros vont être investis sur la raffinerie de Fos en 2023 (Photo Esso)
11 millions d'euros vont être investis sur la raffinerie de Fos en 2023 (Photo Esso)
« Les raffineries Esso tournent, il y a très peu de grévistes. Les équipes maintiennent les installations en sécurité et font le maximum pour approvisionner le marché en produits et les stocks sont là. Mais nous sommes soumis aux aléas de la logistique soit pour l’approvisionnement des raffineries, à Fos comme à Gravenchon, en raison de blocages de terminaux, soit pour la distribution des produits finis, par les dépôts ou par pipe. Dans les Bouches-du-Rhône, la situation s’est tendue également en raison des pleins de précaution. Quand tout le monde veut remplir son réservoir, on crée une demande à laquelle le système n’est pas capable de répondre ». PDG d’Esso SAF, Charles Amyot a livré ce 23 mars, en visioconférence, son bilan et ses perspectives pour le groupe et il a tenu bien évidemment à ouvrir son intervention par l’impact des mouvements sociaux liés à la réforme des retraites. Le groupe avait déjà subi en septembre et octobre 2022 une grève de certains de ses personnels qui avait entraîné l’arrêt des raffineries normande et provençale alors que se préparaient les négociations sur les salaires. Un accord salarial avait été acté pour Fos le 14 octobre, mais il avait fallu plusieurs jours pour remettre en route les installations. L’unité qui représente 10% de la capacité française affiche néanmoins en 2022 le traitement de 5,2 millions de tonnes de pétrole brut raffiné. « Le mouvement social a touché le taux d’utilisation, mais en dehors des problèmes non planifiés, nos sites ont fonctionné de façon exemplaire, la grande majorité des salariés était mobilisée auprès de nos clients pour en réduire l’impact au maximum » confie-t-il. A fin 2022, la baisse s’élevait à 3% en France sur le tonnage global de 14,8 millions de tonnes traitées par Esso.

Préparer demain par l'investissement

Charles Amyot promet à la raffinerie de Fos une montée en puissance des investissements dans les deux ans, après deux exercices où ils ont avoisiné 3 millions d’euros en 2021 et 5 millions d’euros en 2022. La prévision pour 2023 atteint 11 millions d’euros afin d’anticiper le grand arrêt projeté début 2024. « C’est une échéance extrêmement importante pour la raffinerie de Fos que nous préparons d’arrache-pied. Nous voulons démontrer que nous sommes sur une raffinerie agile, flexible et prête à affronter les défis du futur » dit-il, sans donner plus de détails sur les opérations qui seront menées. Mais la décarbonation des sites et des produits, priorité affichée d’Esso SAF, ainsi que la compétitivité du site, devraient en constituer les axes. Si la raffinerie produit du gazole, l’arrêt des ventes de moteurs thermiques annoncé pour 2035 par l’Union européenne ne constitue pas une inquiétude pour le PDG. « Il y aura encore besoin de distillats et de diesel en particulier pour les prochaines années » confie-t-il. Non sans assurer de sa contribution active aux ambitions de décarbonation de la zone industrialo-portuaire de Fos, future ZIBAC sélectionnée par l’Etat, que l’association PIICTO s’emploie à mettre en œuvre à travers le programme d’études Syrius. « Il est important de discuter des solutions technologiques dans le cadre de partenariats. Fos se met en mouvement. Nous porterons notre voix » promet Charles Amyot.



Jean-Christophe Barla




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