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Liaison routière Fos – Salon : l’intermodalité s’ajoute au débat


Rédigé le Mercredi 30 Septembre 2020 par Jean-Christophe Barla


La première séance plénière du débat public sur le projet de liaison routière entre Fos et Salon s’est tenue à Miramas. Devant le Préfet, les participants ont réclamé d’élargir le regard à tous les modes de transport pour fluidifier la desserte du port et des communes concernées.


Malgré la distanciation sociale, la séance plénière a fait le plein pour débattre d’une infrastructure majeure pour l’ouest de l’étang de Berre. (Photo JC Barla)
Malgré la distanciation sociale, la séance plénière a fait le plein pour débattre d’une infrastructure majeure pour l’ouest de l’étang de Berre. (Photo JC Barla)
« Le projet de liaison routière entre Fos-sur-Mer et Salon-de-Provence s’inscrit dans un territoire qui a besoin de considération. Donner du sens à cette infrastructure est important. Le projet est ancien, mais pas dépassé. Il répond pleinement à des besoins de la population et des nécessités de développement du Port de Marseille » a souligné le Préfet de Région et des Bouches-du-Rhône, Christophe Mirmand. Il s’exprimait lors de la réunion plénière du 28 septembre à Miramas de la Commission Particulière du Débat Public (CPDP), centrée sur la thématique « Se déplacer à l’ouest de l’étang de Berre : En route vers une nouvelle mobilité responsable ». Chantal Jouanno, présidente de la Commission Nationale du Débat Public (CNDP), assistait aux échanges, ainsi que plusieurs dizaines de représentants de collectivités, d’associations et d’habitants. Et cette « mobilité responsable », de nombreux intervenants l’ont réclamée, en demandant de ne pas se contenter de réaliser une nouvelle route 2 x 2 voies sur 25 km, mais bien de prendre en compte les enjeux de déplacements de personnes ou de marchandises dans toute leur globalité.

Incongruité d’une desserte

Depuis un mois, les membres de la CPDP ont pu constater au fil des débats mobiles, des forums territoriaux et des rencontres sur l’espace public (marchés, gare…), que ceux qui ont eu vent du dossier partagent une attente identique : le projet est considéré comme « urgent » pour désengorger des axes complètement saturés aux heures de pointe autour d’Istres et Fos, mais il doit s’inscrire en complémentarité avec un déploiement des transports collectifs et du fret ferroviaire. Pour Hervé Martel, président du directoire du Grand Port Maritime de Marseile, l’amélioration de la desserte de la zone industrialo-portuaire (ZIP) doit se concrétiser au plus vite. « On dit que la bataille des ports se gagne à terre, c’est plus vrai que jamais. Le transport routier ne va pas baisser, il faut le dire » insiste-t-il, soucieux d’avoir un port mieux connecté à son environnement proche et plus lointain. Pour lui, ce Port serait le seul de sa catégorie en Europe et dans le monde à ne pas bénéficier d’un accès en 2x2 voies à moins de 30 km. Daniel Moutet, président de l’Association de Défense et de Protection du Littoral du Golfe de Fos, a rappelé, en évoquant un exercice de 2004 sur le Plan Particulier d’Intervention (PPI) d’Esso, les dangers que ferait peser un accident sur l’un des sites Seveso de la ZIP pour l’acheminement des secours. Déjà, à l’époque, la saturation des routes avait été démontrée. « Je ne suis ni pour, ni contre, mais il faut un accès au GPMM » dit-il. Directeur adjoint de la DREAL, maître d’ouvrage, Fabrice Levassort a admis que « la vision multimodale était restée « inaboutie » et que cette route demeurait « le chaînon manquant ». Un représentant de la CGT a donc invité les services de l’Etat à reconsidérer l’avenir de la gare de triage de Miramas, indispensable au fret ferroviaire. « Il faudrait moins de 30 millions d’euros pour rénover cette gare, c’est une question de volonté et de choix » a-t-il dit. Sa fermeture renverrait 225 000 camions supplémentaires sur la route. Maire de Miramas, Frédéric Vigouroux réclame une table ronde sur le sujet au Préfet. Quant à Grans, elle serait prête à lâcher 50 hectares pour accroître les capacités du chantier rail-route de la plateforme Clésud. « C’est de l’intérêt général au niveau national » a martelé l’adjoint au maire, Michel Peronnet, bien au fait des problématiques logistiques puisqu’il a dirigé Fluxel sur les terminaux pétroliers de Fos.

Le vélo à reconsidérer

Le coût de la liaison routière, selon la variante retenue parmi les trois envisagées, se situera dans une fourchette de 272 à 533 millions d’euros. Pour François Bernardini, maire d’Istres, elle est à la fois « nécessaire et stratégique ». Observant que le contournement routier de Miramas avait été « une renaissance » pour la ville, le maire de Fos, Jean Hetsch, a suggéré de commencer par cette première étape d’une route. « Le fluvial fait partie des options à développer » a-t-il néanmoins ajouté. « Que personne ne doute de notre volonté de faire le maximum pour développer le ferroviaire et le fluvial » assure Hervé Martel. « Apportons des améliorations mais sans incidences excessives » supplie Gilles Marcel, président régional de France Nature Environnement. Le Rassemblement d’Associations pour les Modes de Déplacements Alternatifs dans la Métropole Aix-Marseille-Provence (RAMDAM) comme l’association « Les Vélos des étangs » réclament des voies sécurisées pour les salariés qui voudraient se rendre à leur travail à vélo sans risque. En conclusion, Chantal Jouanno s’est félicitée que « tous les sujets aient été mis sur la table ». Derrière ce débat sur une liaison envisagée voici près de 50 ans, c’est toute une réflexion sur le devenir d’un territoire à laquelle chacun peut apporter sa contribution. Les prochains forums thématiques d’octobre aborderont les questions du climat et des transports (7 octobre), de l’environnement et des ressources naturelles (12 octobre) et du développement du Port (14 octobre).*
* https://fos-salon.debatpublic.fr/participez/calendrier




Jean-Christophe Barla




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