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Marius Fabre fait mousser son savon auprès de la Patrouille de France


Rédigé le Mardi 29 Juin 2021 par Jean-Christophe Barla


Après être entrée en 2019 à l’Elysée, la savonnerie de Salon-de-Provence a signé un partenariat avec la Patrouille de France. La PME a bien résisté en 2020 aux effets de la crise sanitaire.


Une boite métallique pour le savon vert à l'huile d'olive dans un esprit "vintage" (Photo JC Barla)
Une boite métallique pour le savon vert à l'huile d'olive dans un esprit "vintage" (Photo JC Barla)
Il aura fallu deux ans d’échanges pour aboutir mais depuis quelques jours, Provençaux et touristes peuvent se procurer auprès de la savonnerie Marius Fabre une gamme exclusive de trois produits siglés « Patrouille de France » : un cube de savon de Marseille vert à l'huile d'olive de 200 grammes, une trousse de voyage (avec savonnette, gel douche, shampooing et lait hydratant) et une boite en aluminium avec une savonnette de 100 grammes. Pour les deux entités, emblématiques de Salon-de-Provence (la PME a dépassé les 120 ans, la Patrouille approche les 70), le rapprochement paraissait aussi naturel que le savon de Marseille à l’huile d’olive. L’agence Arboresens, spécialiste de la stratégie de marque et des produits dérivés, a assuré le lien et la définition des conditions d’exploitation de la licence, après s’être déjà impliquée dans la gamme « Elysée » lancée en 2019 par la savonnerie. « Il y avait du sens à coopérer, à promouvoir ensemble nos identités et celle de la ville », explique Julie Bousquet-Fabre, co-directrice avec sa sœur Marie. « Nous avons apporté un côté “ vintage ” à cette gamme car Marius Fabre, notre arrière-grand-père, avait dans les années 50 développé des savonnettes à l’effigie de l’Armée de l’Air ». Pour le capitaine Michaël Jost, l’un des pilotes de la Patrouille, « le rapprochement promeut un savoir-faire traditionnel mais toujours actuel autour d’un produit en adéquation avec des valeurs que nous portons et faisons prospérer, le travail, la discipline, l’esprit d’équipe ». Le commandant Samuel Lanos salue de son côté l’idée de la trousse, très pratique, compte tenu des déplacements fréquents sur des meetings nationaux et internationaux et des événements.

Changement durable

Julie Bousquet-Fabre entourée des pilotes de la Patrouille de France et d'élus du pays salonais (Photo JC Barla)
Julie Bousquet-Fabre entourée des pilotes de la Patrouille de France et d'élus du pays salonais (Photo JC Barla)
Pour la savonnerie, d’autres projets sont déjà à l’étude, notamment un partenariat éco-touristique avec le domaine de Méjanes en Camargue, fondé par Paul Ricard. « Ce sont deux histoires de familles, là aussi, l’initiative fait sens » confie Julie Bousquet-Fabre, en rappelant que la savonnerie s’investit également sur le marché provençal du « Rocher Mistral », le parc du Château de la Barben qui ouvrira ce 1er juillet au public. Malgré la crise sanitaire, la fermeture à cause du confinement des boutiques de revendeurs (75% de son réseau de vente en France), de son magasin d’usine et de ses deux points de vente de Paris et Salon-de-Provence, l’entreprise de 40 personnes a réussi à maintenir son chiffre d’affaires et achevé son exercice à 10,7 millions d’euros dont 25% à l’export. Les ventes sur internet ont permis de continuer de fournir une clientèle invitée à soigner l’hygiène de ses mains plus scrupuleusement en ces temps de coronavirus mais aussi de conquérir de nouveaux amateurs. « Le retour aux produits naturels, authentiques, sains, "made in France ”, respectueux de l’environnement, n’est plus une tendance, mais un comportement durable auquel la crise a apporté un coup d’accélérateur. Ce qui était vu comme un produit historique est désormais perçu comme totalement moderne ! » assure la dirigeante. La savonnerie a, de plus, conforté l’image écologique de sa production en se débarrassant, après des années de recherche, de l’huile de palme, pourtant matière première traditionnelle du savon de Marseille blanc depuis le 19ème siècle. L’investissement dans un 4ème chaudron dès 2019, l’évolution des consommateurs, tant en France qu’à l’étranger, les partenariats noués et la fidélité de la clientèle lui laissent voir l’avenir avec optimisme, bien qu’il soit encore un peu compliqué de s’approvisionner en flacons, cartons, métaux pour les conditionnements et que les cours des matières végétales s’affichent en hausse. 




Jean-Christophe Barla




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