Pour Alain Lacroix, Pierre Joubert et Bernard Kleynhoff, RSI est un levier de moyens financiers. Pour 65 millions d’euros investis, 296 millions d’euros sont finalement engrangés par les entreprises. (Photo JC Barla)
Dans la même rubrique
-
Bpifrance en support tous azimuts des entreprises régionales
-
Cyberattaques et délais de paiements pourraient fragiliser les PME en 2024
-
La Société Générale réfléchit sur le nouveau rôle de la finance
-
La 4e édition du Festival de la finance solidaire fait recette
-
Les Scop des régions Sud et Corse ont fêté leur 85 ans
En 2021, Région Sud Investissement (RSI) a accordé 66 prêts participatifs à des entreprises, contre 45 habituellement en moyenne, pour un montant total de 9,46 millions d’euros et un ticket moyen de financement qui grimpe de 114 000 euros à 146 000 euros. Plus d’un tiers relève des « smart techs ». En capital, le bilan dépasse tout ce qui a été réalisé depuis 2011 par la structure : 10,9 millions d’euros ont été investis sur 15 projets ou réinvestis sur 8 projets, surtout en développement de sociétés matures plutôt que de l’amorçage. Alain Lacroix, président de RSI, et Pierre Joubert, son directeur général, ont présenté ce 6 avril ces résultats dans leur siège marseillais, aux côtés de Bernard Kleynhoff, président de la commission développement économique et digital, industrie, export et attractivité du Conseil Régional. Pour tous les trois, cet outil, financé à 50% par des fonds régionaux et 50% par des fonds européens Feder, a rempli ses objectifs sur ses missions historiques d’investissement en capital et prêts participatifs, mais aussi comme interlocuteur des entreprises face à la crise sanitaire, à travers les dispositifs RSI COVID, pour pallier des difficultés temporaires liées au virus (stocks, fermeture administrative, problèmes d’approvisionnement…), et InvesTour, imaginé pour consolider les projets d’acteurs du tourisme (hôtellerie de plein air, hôtellerie, événementiel…). RSI Covid a permis d’engager 9,6 millions d’euros pour 56 projets pour moitié dans les Bouches-du-Rhône. Quant à InvesTour, 2,9 millions d’euros de prêts ont été attribués à 23 entreprises, avec une prédominance sur le Var et les Alpes du Sud. Pour Bernard Kleynhoff, la période qu’il qualifie d’ « inconnue, incongrue et inhabituelle » aurait pu compliquer la vocation d’accompagnement des entreprises du territoire. Il n’en a rien été. « RSI est même en avance sur sa courbe de développement et un rythme de croissance au-delà de ce qui avait été imaginé » s’est-il félicité, avant d’annoncer qu’un bureau serait bientôt créé à Nice, avec la métropole Nice-Côte d’Azur, et que Marseille devrait voir avant fin 2022 une « place financière » se reconstituer.
Gains d’un côté, réinvestissements de l’autre
Si Alain Lacroix juge 2021 comme un « Paradoxal System », compte tenu du contexte a priori défavorable à l’essor de l’économie et de l’emploi, il s’est évertué avec l’équipe de RSI à approfondir la feuille de route, l’organisation et la gouvernance pour que la structure équilibre son activité entre ses investissements, les gains nés de ses sorties de capital et les défaillances ponctuelles de sociétés, scrupuleusement étudiées pour en cerner les causes. « On peut être un outil public et rester soucieux d’argent public » a souligné l’ancien banquier. Les quatre sorties concrétisées en 2021 (Hublo, Fenotek, Ideol, One Check) ont débouché sur une plus-value : 4,724 millions d’euros ont été récupérés alors que 3,434 millions d’euros avaient été initialement investis. « Les 8 sorties entre 2014 et 2019 ont permis de récupérer 6,035 millions d’euros pour 4,994 millions d’euros investis. Nous restons libres de notre stratégie, sans mettre de pression sur le dirigeant, dès lors qu’il y a création d’emplois et augmentation de la maturité de l’entreprise » explique Pierre Joubert. En démultipliant les échanges avec l’agence économique régionale risingSud, RSI se poser en point d’appui, à la fois sur les filières d’excellence, symbolisées par les Opérations d’Intérêt Régional, et sur l’attractivité de projets extérieurs au territoire (20% des dossiers). « Nous nous attachons à travailler de manière cohérente » insiste Bernard Kleynhoff. Cette approche a permis à Région Sud Investissement de devenir, en nombre d’interventions en capital en 2021, le 4e investisseur national, trois rangs plus haut qu’en 2020. Enregistrant désormais 71% de fonds nationaux ou internationaux comme co-investisseurs (46% en 2019), elle confirme son rôle de levier d’autres financements sur des projets de transition environnementale et numérique, d’industrie du futur, de technologies innovantes ou de réindustrialisation…