Au départ, son parcours peut paraitre classique. Brillant mais classique : études de biologie moléculaire en province, suivies de l’Ecole Normale supérieure de la rue d’Ulm. Mais, très rapidement, ce jeune homme, mordu de sciences depuis toujours, va faire un pas de côté. « J’avais une vision romantique mais j’étais naïf. Il fallait rentrer dans un moule. Pourquoi la science doit-elle être le monopole du monde académique ? Pourquoi faut-il être chercheur ? Si un citoyen, -qu’il soit étudiant, prof, ou autre-, une asso, etc. veulent s’investir pour explorer une problématique qui ne l’est pas, pourquoi pas », lance Thomas Landrain. Sa chance dans les années 2005 ? La biologie synthétique, croisement entre ingénierie et big data dans lequel il s’engouffre pour cofonder son premier labo alors qu’il est encore thésard. Suivra en 2009, la création de La Paillasse, un lieu un peu foutraque monté dans un squat d’artistes à Vitry-sur-Seine. En quatre ans, 50 collaborateurs seront embauchés, 15 projets en sortiront dont la start-up Pili qui utilise les bactéries pour produire des colorants écologiques destinés à remplacer les colorants pétrochimiques ! Après avoir co-initié la première équipe française d’étudiants qui remporte le concours international de biologie synthétique iGEM, en 2014, soutenu par la mairie de Paris et de nombreux partenaires, Thomas installe La Paillasse dans la capitale : « On devenait un véritable labo de technologies sans brevets… Vous y croisiez aussi bien un squatter qu’un ministre !
Explorateur du fonctionnement du vivant
Tout en développant Pili, et la Paillasse qui fait des petits (une trentaine de « labos » ouverts dans le monde sur ce modèle, notamment en Europe, aux USA et au Canada) une question le taraude. Comment cette solution alternative et gratuite pourrait-elle arriver à toucher des milliers de personnes dans le monde ? 2018. Avec sa double casquette de « biologiste-hacker et de chercheur académique », il décide avec deux copains de Normale Sup de monter Just One Giant Lab (JOGL), cette communauté de 6 000 experts et volontaires sur une centaine de pays qui bouscule les modes de fonctionnement classique des institutions scientifiques.
Le concept ? « Open source, intérêt général, pas de brevet. Ainsi, on choisit une thématique, on crée un écosystème, on est un incubateur à projets scientifiques validés par notre communauté. Les entreprises n’ont plus qu’à prendre ce qui les intéresse pour le développer », précise-t-il. Avec l’apparition du Covid, en quelques semaines, JOGL est passé de 500 personnes à 4 000… Et des premiers tests de diagnostics à bas coût sont sortis en huit mois. Depuis 2019, 150 projets ont émergé, financés par des partenaires comme l’AFD, la fondation AXA pour la recherche, la Fondation Vinci, et désormais la Fondation américaine iGEM. Son "activiste" de patron aime ouvrir les voies. A l’aise face au précipice béant de l’inconnu, explorateur du vivant, Thomas Landrain suit son idée fixe : rendre le système scientifique équitable et permettre à tous d’innover… Pour le bien de tous. « Il n’y a qu’une communauté qui permette de faire ça », martèle-t-il, enthousiaste.
Tout en développant Pili, et la Paillasse qui fait des petits (une trentaine de « labos » ouverts dans le monde sur ce modèle, notamment en Europe, aux USA et au Canada) une question le taraude. Comment cette solution alternative et gratuite pourrait-elle arriver à toucher des milliers de personnes dans le monde ? 2018. Avec sa double casquette de « biologiste-hacker et de chercheur académique », il décide avec deux copains de Normale Sup de monter Just One Giant Lab (JOGL), cette communauté de 6 000 experts et volontaires sur une centaine de pays qui bouscule les modes de fonctionnement classique des institutions scientifiques.
Le concept ? « Open source, intérêt général, pas de brevet. Ainsi, on choisit une thématique, on crée un écosystème, on est un incubateur à projets scientifiques validés par notre communauté. Les entreprises n’ont plus qu’à prendre ce qui les intéresse pour le développer », précise-t-il. Avec l’apparition du Covid, en quelques semaines, JOGL est passé de 500 personnes à 4 000… Et des premiers tests de diagnostics à bas coût sont sortis en huit mois. Depuis 2019, 150 projets ont émergé, financés par des partenaires comme l’AFD, la fondation AXA pour la recherche, la Fondation Vinci, et désormais la Fondation américaine iGEM. Son "activiste" de patron aime ouvrir les voies. A l’aise face au précipice béant de l’inconnu, explorateur du vivant, Thomas Landrain suit son idée fixe : rendre le système scientifique équitable et permettre à tous d’innover… Pour le bien de tous. « Il n’y a qu’une communauté qui permette de faire ça », martèle-t-il, enthousiaste.