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Les frères Maingot racontent l’agonie du transport routier


Rédigé le Lundi 14 Février 2022 par Nathalie Bureau du Colombier


Un transporteur routier sans histoire a décidé de prendre la plume et d’écrire à tous les élus de la république pour les alerter quant aux conséquences, désastreuses sur son activité, de la flambée des prix du carburant. Transports Maingot où le récit d’une entreprise florissante qui se retrouve au bord du gouffre en quelques mois.


Franck et Patrick Maingot (de G à dte), deux frères qui ont fondé en 2005 leur entreprise de transport à 24 ans. ©DR
Franck et Patrick Maingot (de G à dte), deux frères qui ont fondé en 2005 leur entreprise de transport à 24 ans. ©DR
« La situation n’est plus tenable. Nous allons devoir arrêter des lignes et cesser de travailler avec certains clients. Sur le seul mois de janvier nous avons perdu 12 000 €. Combien de temps encore allons-nous tenir ? Pour la première fois en seize ans d’existence nous sommes dans le rouge, nous puisons sur notre trésorerie pour payer le carburant. Nous venons tout juste de souscrire un PGE de 500 000€ », s’alarment Patrick et Franck Maingot, deux frères qui ont fondé une société de transport routier à Cavaillon.

Les Transports Maingot, spécialistes de la sous-traitance, emploient 140 conducteurs et réalisent, en 2021, 15,5 M€ de chiffre d’affaires dans l’acheminement de produits sous température dirigée (yaourts, charcuterie, agroalimentaire, primeurs…). Ces deux dernières années de crise sanitaire, l’activité a été soutenue mais au même moment le prix de l’énergie a commencé à dériver… Le 7 février 2022, ils adressent un courrier à tous les élus, du président de la république aux 568 députés et 349 sénateurs en passant par le ministre des transports et le président de la région sud. « Personne ne s’émeut de la situation. Le litre de gazole a augmenté de 20% en un an, le fuel de 26% et l’Ad blue de 43% », dénonce Franck Maingot dont les soixante tracteurs carburent au gazole et qui consomme du fuel pour les groupes réfrigérés. « L’Adblue, nécessaire pour être à la norme euro VI, a fait un bond de 43% sur la même période ! Désormais, l’additif représente 60 000€ de plus par an ! », s’affole le transporteur dont les marges oscillent entre 2 et 3% habituellement.  

Selon lui, l’indexation gazole en pied de facture n’est pas répercutée à hauteur de la hausse exponentielle du prix du carburant. « Nous demandons un système plus simple et peut-être augmenter l’assiette de remboursement de la TICPE qui se situe à 0,1556 cts le litre. Nous ne faisons pas de politique, nous voulons juste continuer à travailler. Pour la première fois, nous n’avons pas pu accorder d’augmentation à tous nos conducteurs qui le méritent amplement, ils ont toujours été là depuis des années et depuis cette crise sanitaire », déplorent Patrick et Franck Maingot qui évoquent même le spectre d’une fermeture de leur entreprise si la situation venait à durer. 
 




Nathalie Bureau du Colombier




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