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​Invité du Club 100 Jean-Claude Gaudin se livre sans filtre


Rédigé le Vendredi 9 Juillet 2021 par Nathalie Bureau du Colombier


Première apparition publique, ce 8 juillet, à Marseille pour Jean-Claude Gaudin, un an après s’être retiré de la vie politique. L’ancien maire de Marseille, invité du Top 100, a posé son regard acéré sur « la théorie des courants », évoqué ses liens avec le patronat local et retracé avec force de détails ses cinquante ans de parcours politique. Sans filtre, il parle également de ses récentes blessures…


Jean-Claude Gaudin, invité du Club 100. ©NBC
Jean-Claude Gaudin, invité du Club 100. ©NBC
Grandes retrouvailles pour les membres du Club 100, ce jeudi 8 juillet à l’Intercontinental de Marseille. Pour ce premier déjeuner de 2021, les chefs d’entreprises de plus de cent salariés, adhérents de l’Upe 13, ont accueilli à leur table Jean-Claude Gaudin. Pour sa première prise de parole publique depuis un an, il a évoqué les événements marquants de son parcours politique avec humour et une grande liberté de ton. La précision des souvenirs de 50 ans de vie publique, les détails des anecdotes démontrent que ses 81 printemps n’ont pas de prise sur sa mémoire. Bien au contraire ! Pas besoin de micro, l’homme a le verbe haut. Avec tout l’art oratoire qui le caractérise, il répond aux questions d’Olivier Tarazzi, président fondateur du Club 100, et revient sur la théorie des courants politiques qui a conduit en 2020 Michèle Rubirola à gagner les dernières élections municipales. « L’habileté de la gauche c’est d’avoir mis en avant une femme totalement inconnue avec le titre écologiste ». Quand elle brigue le sénat, il la décourage en lui expliquant que conquérir la haute chambre du Parlement est une œuvre de longue haleine. 

« La primaire est une machine à perdre »

Jean-Claude Gaudin sous le feu des questions d'Olivier Tarazzi. ©NBC
Jean-Claude Gaudin sous le feu des questions d'Olivier Tarazzi. ©NBC
Primaires ou pas primaires à droite ? « Je ne suis pas pour ; mais cette multiplicité de candidats n’est pas bonne pour la droite républicaine. La primaire est une machine à perdre », lâche-t-il. 
De Germaine Poinso-Chapuis à Emmanuel Macron, en passant par Simone Veil, Defferre, Vigouroux, Mélenchon, Renaud Muselier, Maryse Joissains, Martine Vassal, François Hollande, les Guerini, il cisèle ses rapports avec chacun d’eux, tout en égrenant avec verve ses combats, ses défaites et victoires. 

Maire de Marseille durant 25 ans, il fut député, premier vice-président du Sénat, président de la Région Provence-Alpes côte d’Azur, ministre. À chaque veille d’élection, il se rend au siège de l’Union patronale signe, de la porosité qu’il entretient avec les acteurs économiques. Puis il explique aux chefs d’entreprise attablés les raisons qui l’ont poussé à refuser de siéger au Conseil constitutionnel. Il entend, à deux ans de la fin de sa mandature de maire, rester près du Vieux-Port, preuve de son attachement viscéral à la cité phocéenne. Une ville dont il tente de panser les plaies lorsqu’il sera ministre avec la création des zones franches dans les quartiers nord.   

Il parle également sans détour de sa foi, de son père, de l’immigration. C’est avec une émotion non feinte qu’il raconte la perquisition à son domicile en février dernier et la garde à vue pour emplois fictifs. « Une humiliation et une blessure », avoue-t-il. Retiré dans sa villa de Mazargues, il a compilé ses souvenirs dans un ouvrage « Maintenant, je vais tout vous raconté », dont il a déjà vendu 14 000 exemplaires. 




Nathalie Bureau du Colombier




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