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Cap vers le Net zéro carbone pour l'aéroport Marseille Provence


Rédigé le Lundi 15 Novembre 2021 par Frédéric Dubessy



La nouvelle centrale de production thermo-frigorifique est au coeur du projet d'aéroport durable de Marseille Provence (photo : F.Dubessy)
La nouvelle centrale de production thermo-frigorifique est au coeur du projet d'aéroport durable de Marseille Provence (photo : F.Dubessy)
En juin 2021, l'aéroport Marseille-Provence recevait la certification ISO 50 001, norme volontaire internationale et outil de management de l'énergie. Avec cette feuille de route, il poursuit l'ancrage de son développement dans une stratégie de réduction de gaz à effet de serre pour tendre d'ici dix ans vers un Net Zéro carbone. "Nous nous sommes engagés, à l'horizon 2030, à diminuer de 40% nos consommations électriques, et en 2050, de 60%", souligne Philippe Bernand, président de son directoire. "Ce qui est important pour un aéroport c'est de servir son territoire. La course à la croissance c'est terminé", confie-t-il.

Cette ambition passait par de nouveaux projets, donc des investissements sur la plate-forme - alimentée uniquement par de l'électricité issue de sources d'énergie renouvelable depuis 2018 - qui commencent à porter leurs fruits.
Les progrès en la matière sont en effet désormais visibles. Après un an de travaux et un investissement de 11 M€, une nouvelle centrale thermo-frigorifique est opérationnelle depuis juillet 2021. Installée dans des locaux de 1200 m² sur deux niveaux, elle alimente l'ensemble des bâtiments recevant du public. La centrale permet une économie de près de 35% du gaz naturel (chauffage) grâce, notamment, à la récupération de la "chaleur fatale" générée par la production de froid, et de près de 40% de la consommation électrique pour la production du froid. Dans le même temps, la consommation d'eau est réduite de 40%.

Demain, à partir de 2023, ce sont quelque quarante hectares de panneaux photovoltaïques qui seront installés pour fournir de l'électricité dont vingt-cinq d'ombrières sur les parkings et quinze sur d'autres parties du site.

Des avions alimentés au sol en électricité

Le branchement électrique des avions au sol permet d'économiser du carburant et d'éviter les rejets de CO2 (photo : F.Dubessy)
Le branchement électrique des avions au sol permet d'économiser du carburant et d'éviter les rejets de CO2 (photo : F.Dubessy)
Le futur "cœur aéroport" - chantier commencé début août 2021 et livrable en avril 2024 pour accueillir le public lors des JO - bénéficie d'un label HQE (Haute qualité environnementale) "très performant". Il permettra une réduction de 44% de la consommation d'énergie primaire et sera doté d'une toiture conçue comme un "bouclier environnemental" avec des puits de lumière protégés par des pare-soleil.

L'aéroport prévoit aussi de se lancer en 2024 dans la géothermie. L'eau chaude puisée dans le sous-sol ou les nappes souterraines, permettra de chauffer les bâtiments.

"Dans la nouvelle donne du transport aérien, les aéroports ont un rôle à jouer avec les compagnies aériennes", indique Philippe Bernand. La différence se voit donc également côté tarmac. De la dizaine de véhicules électriques y circulant (vingt nouveaux arriveront d'ici fin 2021) aux prises de 400 hz installées pour alimenter en électricité les avions au sol, et éviter qu'ils laissent tourner leurs moteurs. Ce dispositif évite le rejet de près de 1000 tonnes de CO2 par an, "l'équivalent de 500 aller-retours Paris-New-York pour deux personnes", précisent les dirigeants de l'aéroport.

Poursuivant la même logique, les équipes de la plate-forme phocéenne incitent les compagnies - grâce à des modulation de la redevance d'atterrissage selon les performances acoustiques des aéronefs - à faire venir des avions de dernière génération, donc moins polluants. A l'image des deux A320 Neo d'Air Corsica qui, en plus, bénéficient d'une empreinte sonore réduite de 50% par rapport à un A320 classique. "L'aéroport est très pro-actif en la matière", reconnaît Luc Bérini, Pdg de la compagnie, "la première française à disposer de Neo. nous prévoyons deux nouvelles acquisitions dans deux ans", souligne-t-il.




Frédéric Dubessy




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