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L’ADIE fait du microcrédit un levier de la liberté d’entreprendre


Rédigé le Mardi 9 Avril 2024 par Jean-Christophe Barla


Voilà 35 ans que l’ADIE favorise la création d’entreprises en leur donnant les moyens de démarrer par du microcrédit et de se développer avec son appui. En 2023, la délégation régionale en a soutenu plus de 1 400…


Sébastien Chaze (ADIE) et deux jeunes entrepreneurs motivés pour réussir, Léa Simon (Bazarkitschn) et Romain Gallet (Peyresc Studio). (photo JC Barla)
Sébastien Chaze (ADIE) et deux jeunes entrepreneurs motivés pour réussir, Léa Simon (Bazarkitschn) et Romain Gallet (Peyresc Studio). (photo JC Barla)
« Il n’y a pas d’âge pour créer sa boîte et nous n’avons aucun a priori sur les types de projets ou d’activités. Ce qui nous importe avant tout, c’est d’être aux côtés des personnes qui sont susceptibles de se dire que jamais elles ne pourront se lancer, que ça ne marchera jamais pour elles parce qu’elles n’ont droit à aucune aide, ni disposent d’aucun réseau ou diplôme ! Nous allons même au devant d'elles. » 

En traçant le bilan, le 9 avril, dans ses locaux marseillais de l’exercice 2023 de la délégation Provence-Alpes-Côte d’Azur-Corse de l'Adie, qu’il dirige, Sébastien Chaze a posé en quelques mots la vocation de cette « association pour le droit à l’initiative économique », désormais âgée de 35 ans. Sans elle, les 12 337 entrepreneurs qu’elle a soutenus dans la région, depuis son implantation à Marseille en 1996, auraient-ils trouvé une solution pour transformer leur idée en société et contribuer à leur tour à la dynamique économique du territoire ? Rien n’est moins sûr.

« Nous privilégions les dossiers qui se heurtent à des difficultés, en particulier de financements bancaires ou de formalités administratives, et nous essayons de lever les freins. Quand l'Adie prête de l’argent pour un projet, c'est qu'elle y croit fermement ! Nous savons que l’entrepreneur va tout mettre en œuvre pour réussir et le plus souvent ça marche l ! », poursuit-il.
 

Après 3 ans, 80 % des entreprises aidées sont toujours en activité

En 2023, l'Adie a accompagné financièrement 1 407 créateurs (+ 9 % par rapport à 2022) et conseillé plus de 7 000 porteurs de projets. Si on compte les microcrédits accordés pour faciliter la mobilité (financement d’un véhicule, d’un permis de conduire…), l'association a prêté plus de 11 M€, avec un crédit moyen de l’ordre de 6 000 euros, à rembourser sur une durée moyenne de 36 mois.

Les Bouches-du-Rhône ont concentré 47 % des projets financés dans la région, soit 685 entreprises, 112 microcrédits mobilisés et 3 090 porteurs de projets reçus. Sur le périmètre régional, 65 % des entreprises travaillent dans les services et le commerce, 25 % dans le transport, la restauration ou le bâtiment.

L’Adie est également un point d’appui pour la préservation de l’emploi salarié puisque 3 000 personnes ont également pu accéder à un poste ou s’y maintenir grâce au microcrédit. Elle est un gage de pérennité renforcée, à travers le suivi de ses conseillers et de ses bénévoles, mais aussi grâce aux « clubs Adie » qui consolident l’esprit collectif et grâce à sa capacité à réintervenir en financement sur une nouvelle phase de projet. Trois ans après leur naissance, plus de 80 % des entreprises existent toujours…

Oser fait avancer

Léa Simon a fondé il y a un an et demi Bazarkitsch’n, une activité de cheffe-traiteur-dîner privé-événementiel pour particuliers et entreprises, en mode végétarien/vegan. L'Adie s’est avérée être un vrai levier d’accélération quand le pôle d’entrepreneuriat Le Carburateur l’a orientée vers l’association. « J’avais un petit apport, le microcrédit m’a permis de me doter d’un meilleur matériel, plus durable, qui me permet de mieux me projeter. Dans la restauration, je ne parvenais pas à trouver ce que j’avais vraiment envie de faire. Je voulais valoriser mon travail, choisir mes fournisseurs, former des gens, pour vivre mon rêve. » Sur sa page Instagram, Léa Simon met en avant son inventivité (@bazarkitschn), espérant prendre un réel essor dès cet été.

Romain Gallet a mené à bien, pour sa part, la création d’un studio d’enregistrement, Peyresc Studio, à Marseille, spécialisé dans le rock, le jazz et la soul. Il veut « garantir un son professionnel à prix réduit » et s’est doté de matériels d’enregistrement adaptés. « Au fil des rendez-vous avec ma conseillère, j’ai pu clarifier mon projet. Comme il y avait des travaux à effectuer sur le lieu, cela m’a donné du temps pour avancer progressivement. Je peux maintenant recevoir des groupes désireux d’enregistrer et m’y consacrer pleinement. » Le 22 mai, dans l’enceinte du Cercle des Nageurs de Marseille, l’Adie révèlera sept lauréats de son concours Créadie, pour lequel près d’une cinquantaine d’entrepreneurs ont candidaté.




Jean-Christophe Barla

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