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​Interxion : une initiative qui coule de source…


Rédigé le Vendredi 26 Novembre 2021 par Nathalie Bureau du Colombier


La « Galerie de la Mer », petit cours d’eau souterrain, qui relie depuis un siècle, l’ancienne mine de Gardanne pour se jeter dans le port de commerce de Marseille, refroidit depuis juillet les 11 500 m2 de data-centers d’Interxion en service sur le port. Cette solution qui a coûté 15 M€ a le mérite de faire chuter naturellement la température des installations, la facture et surtout de s’afficher comme le premier opérateur de data center écoresponsable en France.


Fabrice Coquio, président d'Interxion France. ©NBC
Fabrice Coquio, président d'Interxion France. ©NBC
Deux ans et demi de chantier et 15 M€ auront été nécessaires pour pomper 2 000 m3 d’eau à l’heure d’un cours d’eau provençal oublié et changer l’image du data center… À Marseille, Interxion a saisi l’opportunité de capter la Galerie de la Mer, située à seulement 2 km de ses data centers, pour créer une boucle d’eau fraîche à 15°C à température constante. Grâce à un système d’échangeurs thermiques placés en toiture, le cours d’eau rafraîchit la boucle d’eau interne d’Interxion qui serpente le long des deux nouveaux bâtiments qui hébergent les salles informatiques des clients (opérateurs télécoms, fournisseurs de data centers, de contenus, administrations...). Ce système innovant « River Cooling », a été inauguré le 26 novembre en présence des collectivités, la Région ayant participé à l’effort financier à hauteur de 800 000 € et l’Ademe pour 1,9 M€. « L’agence finance les démarches de réduction énergétique. À proximité d’Euroméditerranée, nous avons deux réseaux de thalassothermie et le river cooling, des énergies bon marché faiblement émettrices de gaz à effet de serre », souligne le directeur régional de l’Ademe Yves Le Trionnaire. Cette innovation a permis de cesser l’utilisation de groupes froids bruyants et surtout énergivores avec à la clé une économie allant jusqu’à 18 400 MWh par an et qui évite le rejet de 795 tonnes de CO2.  
Une technique qui, selon Interxion, est 30 fois plus économe en énergie qu’une solution de refroidissement classique. Fabrice Coquio, président d’Interxion met en avant l’indicateur d’efficience énergétique (PUE, Power usage Effectiveness) des deux data centers désormais inférieurs à 1,2% quand la moyenne des data centers français ont un PUE de 2,5. Autant d’arguments qui séduisent les clients d’Interxion.

Feu vert pour un construire un quatrième data center sur le port de Marseille-Fos

Deux ans et demi de travaux, plus de trois kilomètres de réseaux enterrés, 27 échangeurs thermiques pour refroidir les data-centers avec « La Galerie de la Mer ». ©NBC
Deux ans et demi de travaux, plus de trois kilomètres de réseaux enterrés, 27 échangeurs thermiques pour refroidir les data-centers avec « La Galerie de la Mer ». ©NBC
Après avoir enregistré une croissance de 20% de son chiffre d’affaires en 2021, Interxion annonce une nouvelle progression de 33% en 2022 en France. Pour soutenir cette croissance, Interxion France développe son parc immobilier. A Marseille, deuxième hub numérique après Paris, Intexion a investi 260M€ dans trois data centers pour offrir 17 000 m2 d’espace informatique équipé et construit un quatrième data center de 6700 m2 livré en juillet 2022. Par ailleurs Interxion a une nouvelle fois contractualisé avec le port de Marseille-Fos qui mettra à disposition un terrain pour édifier un quatrième data center (MRS5) sur le port et 5e à Marseille.  

La « meeting room » rejoue le « 22 Asnières »

Trois data centers et bientôt un quatrième sur le port de Marseille. ©NBC
Trois data centers et bientôt un quatrième sur le port de Marseille. ©NBC
« Nous avons dépassé les 10 000 connexions », se réjouit Fabrice Coquio qui désormais capitalise sur sa clientèle. A l’image d’un hub aérien fréquenté par d’importantes compagnies aériennes, c’est dans ces data centers que le business mondial numérique se fait, dans les « meet-me room » spécialement aménagées à cet effet permettant par exemple de connecter physiquement le GPMM avec Orange ou Amazon à Microsoft. « Nous faisons de la connexion comme le 22 Asnières », plaisante Fabrice Coquio qui concentre désormais 177 réseaux mondiaux. Avec la présence de 16 câbles sous-marins de télécommunication, Marseille est connecté à 4,5 milliards d’individus.     




Nathalie Bureau du Colombier




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