​Jakob Sidénius, capitaine de l’Union maritime et fluviale de Marseille-Fos

Après deux années à barrer malgré les tempêtes, les crises sociale et géopolitique, le marin corse Alain Mistre, a posé sac à terre. Début juin, il a quitté la compagnie maritime Corsica Linea pour prendre la direction de la société de manutention et de levage corse Orazzi et Fils. Le 15 juin au matin, il a également mis un terme à son mandat de président de l’Union maritime et fluviale de Marseille-Fos (UMF), chargée de défendre les intérêts des professionnels de la place portuaire. Son successeur, le manutentionnaire Jakob Sidenius, pdg de Seayard, a été élu à l’unanimité. Les 29 administrateurs appréciant son assiduité aux réunions et son implication de longue haleine au sein de l’UMF. 

Le nouveau bureau sera constitué d’ici au 13 juillet prochain et les priorités du syndicat professionnel détaillées début septembre.  C’est modestement que le manutentionnaire danois a pris la barre de ce grand navire qui fédère 27 professions différentes armateurs, transitaires, manutentionnaires, agents maritimes, transporteurs routiers et même, depuis la mi-juin, les travaux maritimes subaquatiques !  « Je ne suis pas un expert des ferries, ni des vracs liquides, aussi je veux écrire avec vous la feuille de route ! », a lancé Jakob Sidénius, devant les professionnels réunis dans les jardins de la Villa Gaby à Marseille. 
 
 

Convaincu de la nécessité de renforcer la compétitivité du port de Marseille dans un contexte accru de concurrence avec Gênes, Barcelone et Anvers, il invite l‘État à investir davantage dans les ports pour accompagner le dynamisme des investissements privés et a soulevé la question de la rareté du foncier portuaire. « La France ne doit pas utiliser le domaine public maritime pour résoudre son problème de rareté du foncier disponible pour l’accueil d’industries. Le foncier doit être réservé aux activités en lien avec le secteur portuaire ! Quand un vrai projet portuaire voudra s’implanter, nous risquerions de regretter d’avoir attiré toute sorte d’industries sur le port et de ne pas avoir de place pour l’accueillir », souligne Jakob Sidénius. 

Et quand le président du Conseil de surveillance du port de Marseille-Fos, Christophe Castaner, invite à prendre modèle sur Dunkerque qui a « passé un pacte foncier important avec les élus, les administrations pour développer l’activité », Jakob Sidenius, estime qu’il sera « difficile » pour le port du sud « de faire un copié collé » de la stratégie du port du Nord.

Parmi les grands dossiers qui devraient s’inscrire dans la continuité de la présidence d’Alain Mistre, le contournement ferroviaire au sud de Lyon qui devra être réalisé avant l’ouverture du Lyon-Turin, la création du grand port maritime et fluvial sur l’axe Rhône-Saône Méditerranée et la réalisation de la liaison routière Fos-Salon en 2029.  

L’UMF, qui fêtera ses 120 ans d’existence en 2024,  rassemble 450 entreprises.